Crédit photo : Sylvain Nalet

Demi-finale des Championnats d'Europe 2020 ! Après l'élimination des filles plus tôt dans la journée, les garçons avaient une meilleure chance de qualification en ayant évité la partie de tableau du Danemark. Il fallait néanmoins faire preuve de sérieux face à une équipe des Pays-Bas redoutable. Dominés dans la plupart des matchs, les Bleus mettent fin à leur aventure européenne prématurément et pourront nourrir des regrets.

Brice Leverdez inconstant, Christo Popov rassurant

Vainqueur sur le fil de Pochtarov hier, Brice Leverdez affrontait aujourd'hui un adversaire d'un tout autre calibre avec Mark Caljouw, contre qui il s'était incliné de peu lors de leur unique confrontation. Pas vraiment à son meilleur niveau depuis son retour d'Inde, Brice Leverdez subit le jeu d'un Mark Caljouw extrêmement solide et précis. Le joueur de Créteil concède le premier set (21-13) et est mené 14-11 dans le deuxième quand il réussit enfin à mettre son jeu en place. Beaucoup plus agressif, il inscrit dix des onze dernier point du set et recolle à une manche partout.

Alors que l'on pensait le natif de La Garenne-Colombes parti sur une tout autre dynamique, il retombe dans ses travers dès le début du troisième set (0-5). Après avoir couru après le score pendant toute la manche, il recolle à 19 partout mais manque de réussite en fin de match et s'incline finalement (21-13, 15-21, 21-19). Déjà sous pression, les Français s'en remettent à Christo Popov pour revenir au score. Le cadet de l'équipe ne tremble pas face à un Joran Kweekel puissant mais peu mobile. Le Fosséen fait parler sa vitesse pour s'imposer 21-16, 21-13 et enfin lancer l'équipe de France.

Opposés aux 36èmes mondiaux Maas/Tabeling, Thom Gicquel et Ronan Labar savaient que la tâche s'annonçait extrêmement ardue. Pourtant, les Français font mentir les pronostics en survolant le premier set face à des Hollandais tétanisés (21-10). Cela ne dure malheureusement pas plus longtemps quand leur adversaire se mettent véritablement en route. Ces derniers prennent régulièrement de vitesse Ronan Labar et exploitent parfaitement les mauvais choix français pour survoler les deux derniers sets (21-11, 21-12). Dos au mur, les Français n'ont désormais plus le droit à l'erreur.

Crédit photo : Pascal Therage

Un Ruben Jille de gala enterre les espoirs français

Aligné en simple 3 face à l'habituel joueur de double Wessel Van Der Aar, Arnaud Merkle n'aura pas eu le temps de douter. Après un départ en flèche (11-2), le joueur de Mulhouse résiste au retour de son adversaire et fait parler sa supériorité pour s’adjuger le premier set 21-13. Wessel Van Der Aar déclare forfait dans la foulée alors qu'il ne semblait pas touché physiquement. Cette victoire donne quoi qu'il arrive la charge aux frères Popov, titularisés ensembles pour la première fois de la compétition, d'apporter le point décisif aux Français.

Face à Ruben Jille et Ties Van Der Lecq, Toma et Christo Popov réalisent un début de match inquiétant où ils sont rapidement dominés et menés (11-4). Sans solution face à l’agressivité hollandaise, les Français laissent logiquement le premier set à leurs adversaires (21-15). Mieux en jambe dans le deuxième, les frères Popov inversent totalement la tendance et profitent des nombreuses fautes adverses pour recoller à 1 partout.

Si Ruben Jille avait déjà affiché un bon niveau de jeu dans les deux premières manches, il va devenir totalement injouable dans la dernière. Omniprésent sur le cours, il parvient constamment à mettre la paire française sous pression et fait quasiment toutes les différences à lui tout seul. Malgré les encouragements du public, Christo et Toma Popov ne parviennent pas à renverser la situation et sont forcés de s'incliner après trois volants de matchs sauvés.

Défaite 3-2 très cruelle pour la France qui avait tout pour elle dans cette compétition avec une phase de poule survolée et un tirage au sort très favorable. La défaite inaugurale de Brice Leverdez aura évidemment pesé fort dans la balance, le choix tactique d'aligner les Popov en double 2 aurait pu payer mais on peut néanmoins regretter l'absence en finale de Julien Maio, un des meilleurs joueurs de double de l'effectif français.

Crédit photo : Pascal Therage

Le Danemark à vitesse grand V

Comme pour n’importe qui, affronter le Danemark, c’est faire face à l’impossible. Malgré un bel effectif, la Russie n’a rien pu faire face au pays qui a remporté chaque édition de la compétitions (huit). Pour des raisons encore inconnues, le staff danois a fait le choix de ne pas titulariser Anders Antonsen en simple deux. Peu importe. En ouverture, Viktor Axelsen a disposé d’un Vladimir Malkov qui s’est totalement éteint après la première manche (21-18, 21-7).

Vladimir Ivanov et Ivan Sozonov, atouts majeurs de cette équipe russe n’ont rien pu faire non plus face aux champions d’Europe 2018 Astrup/Rasmussen. Incapables de les battre depuis 2016, les Russes ont une nouvelle fois échoué. Jamais Astrup/Rasmussen n’auront semblé en danger pendant ces deux sets (21-19, 21-15). Et si Georgii Karpov a cru pouvoir sauver l’honneur en obtenant deux volants de première manche face à Jan O Jorgensen, il n’en était rien. Totalement liquéfié au moment de conclure, il a finalement craqué (22-20, 21-11). Facile vainqueur de la Russie, le Danemark file donc en finale et visera un neuvième titre consécutif.

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