Un volant, deux joueurs, chacuns armés de leurs raquettes: pas de doute, le poste fixe offre une approche de plus en plus réaliste de la compétition. Parfait à la fois pour continuer à travailler ses gammes sur une répétition d'enchaînements, mais aussi pour ménager les forces des badistes à l'entraînement de badminton, il fait partie des basiques que tout bon entraîneur doit savoir mettre en application.
Car la force de cette exercice réside aussi dans la grande flexibilité de son format, permettant de travailler à peu près n'importe quel aspect technique du jeu. À condition de ne pas faire n'importe quoi dans la scénarisation de l'exercice !
Comme son nom l'indique, le poste fixe consiste en un entraînement où deux badistes (ou plus !) échangent des volants. L'un des deux joueurs, que l'on nomme relanceur (ou poste fixe), ne bouge pas beaucoup et n'est soumis qu'à peu d'incertitude sur les trajectoires de volant. Par exemple, le relanceur se place sur son côté revers au filet et envoie les volants au quatre coins du terrain aléatoirement. Le joueur mobile envoie tous les volants sur le poste fixe.
Le poste fixe s'invite généralement vers la moitié de la séance d'entraînement technique au badminton. Il vient idéalement après le shadow et le multivolants dans votre programme. L'échange est théoriquement continu, pour davantage de réalisme par rapport à une situation de jeu.
Introduction de l'incertitude: avec le poste fixe, il est posssible de mettre facilement de l'incertitude, avec beaucoup plus de possibilité qu'avec le multivolant. Là on se rapproche vraiment du badminton !
Timing d'échange pas toujours réaliste: bien que les trajectoires de volant produites par le relanceur soient plus réalistes qu'en multivolants, on n'est parfois pas dans la réalité, notamment en ce qui concerne le moment où le relanceur joue le volant. Étant "fixe", il a tendance à jouer le volant plus tôt que dans la réalité.
Réussir à se rapprocher le plus possible d'un scénario de match est l'enjeu majeur du joueur en poste fixe.
Prenons l'exemple d'un relanceur au filet côté coup droit: le joueur mobile au fond sur la diagonale fait un slice. Le joueur fixe a la possibilité de jouer le volant à la hauteur de la bande du filet, mais ce n'est pas du tout réaliste. Mise à part lors d'un slice raté, en match, le volant est joué plutôt au niveau de la moitié basse du filet. Si le relanceur n'est pas réaliste, le joueur mobile va se retrouver injustement en retard après son slice.
Tout le monde n'est pas capable d'envoyer le volant n'importe où de n'importe où.
Le cas le plus carricatural est celui où le poste fixe est au fond en face du coup droit du joueur mobile et que ce dernier se retrouve au fond en revers. Il doit dans ce cas faire un dégagé croisé en revers. Soyons réalistes: il faut aller voir dans le top 50 pour que les joueurs en soient capables (et pas tous). Dans ce cas, il faut offrir une alternative au joueur mobile tel qu'un dégagé droit, ou à plat etc., étant entendu que s'il tente le dégagé croisé de revers en match, l'échange sera terminé pour lui.
Et oui, avec des relanceurs qui jouent le jeu, il est possible d'avoir une approche tactique dans l'exercice de poste fixe.
Exemple: le poste fixe est au filet, le joueur mobile a pour consigne de s'appliquer sur la qualité de son contre-amorti. On peut demander au joueur fixe de produire un volant attaquable si le contre-amorti est de bonne qualité (tombe près du filet), ou, difficile à jouer (lobe tendu par exemple) si le contre-amorti n'est pas terrible (trop loin du filet). Par rapport à la qualité de son contre-amorti, le joueur mobile pourra donc prendre des options tactiques.
La possibilité de jouer plusieurs trajectoires pour le relanceur introduit ce que l'on appelle l'incertitude (voir 2ème partie de vidéo). Ceci oblige celui qui travaille à demeurer en alerte, comme il le serait en match.