IFB 2019 : Coubertin nouveau jardin du roi Chen Long !

Publiée par Benoit Castela le dimanche 27 octobre 2019 à 19:51
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Crédit photo : Sylvain Nalet

À point nommé, Chen Long est venu rappeler à sa fédération, la Chinese Badminton Association que le champion olympique en titre c’est lui. Si le rythme dans les travées de la salle est un peu redescendu pour le double dames, il n’en restait pas moins un très bon match. Gideon/Sukamuljo n’ont pas vraiment laissé de place pour un dernier scénario rocambolesque au cours de la dernière finale de l’édition 2019 des Internationaux de France.

Christie n’a rien pu faire, Chen Long adore Paris

Alors que les encouragements indonésiens fusent dans le public, c’est bien Chen Long qui empoche la première manche (21-19). Le champion olympique en titre qui est en train de faire de Coubertin son jardin pour la seconde année consécutive montre qu’il est encore bien en vie. Alors que sa fédération mise désormais beaucoup sur un Shi Yuqi, décevant et blessé régulièrement, le roi Chen Long est plus vivant que jamais.

Peut-être avez-vous la vague impression de relire un article des IFB 2018 ? Pas étonnant, Chen Long est en train de refaire le même coup que l’année dernière. Mais celui qui était destiné à occuper le trône après Lin Dan a eu du mal à toujours assumer ce statut et c’est aussi pour cette raison que Shi Yuqi avait hérité de ce rôle. Champion du monde en 2014 et 2015, le géant chinois n’avait plus remporté de titre depuis un an lorsqu’il s’imposait à Paris en 2018. Et depuis un an, il n’a plus levé les bras sur le circuit World Tour. Un chiffre terrible pour un joueur de légende.

Si Jonatan Christie n’avait jamais battu Chen Long en sept confrontations, sa victoire au terme d’un incroyable comeback face à Axelsen hier lui offrait le droit d’y croire. Auteur d’une entame bien meilleure que la veille, c’est bien lui qui mène à la pause (11-9). Mais Chen Long était tout simplement trop fort cette semaine.

Privé d’un quatrième Denmark Open par Kento Momota, Jonatan Christie n’a rien pu faire pour empêcher le Chinois de conserver sa couronne (21-19, 21-12). Difficile d’expliquer comment le champion olympique de Rio peine tant à soulever des trophées le reste de l’année alors que son niveau de jeu à Paris ces deux dernières années est incroyable.

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Crédit photo : Sylvain Nalet

Lee/Shin privent Kim/Kong du titre, Gideon/Sukamuljo

Partenaires d’entraînement, Lee/Shin et Kim/Kong se sont livrés à un véritable combat sur le Court TV. Apprécié ou pas, ce double dames a eu le mérite d’être longtemps indécis. Les deux paires qui se sont affrontées deux fois un bilan égalitaire ont fait des IFB 2019 un premier juge de paix dans leurs confrontations. Longtemps, Kim/Kong ont mené au score (21-16, 12-9) mais la force de frappe surpuissante de Lee/Shin a fini par avoir raison des 8èmes mondiales. En 1h18, les 5èmes mondiales remportent leur premier titre depuis plus d’un an et surtout quatre finales consécutives perdues (16-21, 21-19, 21-12).

La défaite en finale face à Han/Zhou a sûrement calmé les ardeurs fantaisistes des Indonésiens Gideon/Sukamuljo. Plus dans l’efficacité face aux Indiens Rankireddy/Shetty qui ne leur ont pris qu’un set en six confrontations, les Minions ont fait dans la sobriété. Une sobriété relative, un match sans chambrer (lorsque Sukamuljo fait semblant de taper un volant bien en-dehors du cours) n’existant pas dans leur vision du badminton.

Sans les inhabituelles fautes au filet de Sukamuljo, la sentence aurait pu être bien plus lourde. Malgré un premier set serré, les numéros uns mondiaux n’ont pas vraiment tremblé pour remporter leur premier trophée commun à Paris (21-18, 21-16) - Gideon a remporté le tournoi en 2013 avec Kido -. Le sang toujours aussi glacé à l’idée de remporter un trophée, les deux hommes n’ont plus perdu une finale depuis un… ici-même. Depuis, c’est neuf trophés soulevés dont 7 en 2019. 4 défaites en 30 finales, la statistique complètement dingue peut faire pâlir les plus grands champions tous sports confondus et pourtant elle est bien réelle.

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Crédit photo : Sylvain Nalet

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  • Luciole
    Le 28/10/2019 à 10h41 (0)
    L'explication sur les résultats de Chen Long on la connait. Momota est trop fort, sa fédé favorise SYQ et lui même n'est plus aussi régulier et motivé qu'avant (sérieux, sa finale au Danemark tient du miracle).
    J'aime beaucoup CL mais il n'est ni Lin Dan ni Lee Chong Wei, il a pas la même faim de titres. Étrangement, ses derniers bons résultats viennent en même temps que la blessure de SYQ. Depuis il ne fait plus de contre-perf (à part aux mondiaux). C'est pas un hasard à mon avis.
  • zeugma
    Le 28/10/2019 à 13h30 (0)
    J'avoue me poser beaucoup de question sur le fonctionnement interne de la fédé chinoise. On ne revient pas à ce niveau sans raison ou sans préparation au top. Même si Momota est très fort, le jeux développer par Chen Long est impressionnant, notamment sur le compartiment offensif ce qui était son point faible avant. De quelle manière on laisse vraiment jouer les joueurs à leurs pleins potentiels en Chine ?
    Lin Dan ne veut clairement pas retourner au combat, dommage, mais il aura marqué ce sport. Pour Chen Long on verra pour moi il est toujours au dessus de SYQ.
  • Benoit Castela
    Le 28/10/2019 à 17h58 (0)
    Je vous rejoins tous les deux sur l'explication. Même si dire que Chen Long n'a pas la même faim de titre est très très dur sachant qu'il a deux titres mondiaux et un olympique. Maintenant, c'est évident qu'il n'y a pas de coïncidence sur son retour et la blessure de Shi Yuqi. Chen Long était encore plus fort qu'aux IFB 2018, peut-être même plus fort que lors de son titre olympique et ça c'est incroyable. La question de la fédé reste une énorme énigme quand je vois ce genre de chose et j'avoue que ça dégoute de devoir se poser ce genre de question. @Luciole @zeugma
    • fpgg2
      Le 28/10/2019 à 19h41 (0)
      Vous avez l'air bien renseignés, et de vous comprendre, mais ce n'est pas mon cas pas du tout !

      Vous voulez dire qu'il que la fédération l'empeche de gagner quand Shi Yuqui est là et le "surentraine" (est-ce possible ?) quand SY est blessé ?
    • Luciole
      Le 28/10/2019 à 20h50 (0)
      @fpgg2 La fédé chinoise à une gestion de ses joueurs très "heartless" on va dire. Il y a beaucoup de calculs et les matchs entre Chinois sont des purges 95% du temps dont le gagnant est décidé en interne. Depuis 2017 elle favorise clairement SYQ.
      Alors on peut pas dire qu'elle "surentraine" CL depuis 4 mois mais la gestion du joueur a du changer avec beaucoup plus d'attention et on sait l'influence du mental et du bien être des sportifs sur leurs résultats.
    • Benoit Castela
      Le 28/10/2019 à 21h55 (0)
      Le résumé est parfait, j’ai pas grand chose à rajouter. La CBA est aussi en train de se rendre compte que Shi Yuqi, entre blessures et échecs n’est peut-être pas l’homme de la situation. Mais oui le mot « heartless » est bien choisi. Disons que la fédé chinoise prend toutes les décisions et décide de ce qui doit se passer. C’est un modèle très NBA finalement, pas de place aux sentiments. @Luciole