Crédit photo : Sylvain Nalet
An Se Young, les nerfs d’acier
Si vous découvriez An Se Young dans notre article hier, vous aurez droit à une petite piqure de rappel. Parce que l’enfant de Corée s’est fait un nom dans le monde du badminton. En atteignant la finale à Paris, la 16ème mondiale réalisait la meilleure performance de sa carrière. Mais dire qu’elle arrive de nulle part serait une grave erreur. Demandez donc à Carolina Marin qui eu besoin d’1h20 en quart de finale à Odense. Demandez donc à P.V Sindhu, Zhang Beiwen, Chen Xiaoxin, Li Xueurui, toutes au tableau de chasse de An Se Young en 2019.
Des performances ponctuelles qu’elle a fini par capitaliser sur la tournée européenne. D’abord au Denmark Open avec ce quart de finale face à Carolina Marin. Et puis, à Paris. La Coréenne de 17 ans vient sans doute d’écrire les premières lignes de son histoire dans la capitale française. Loin d’être la favorite des bookmakers, An Se Young a prouvé à la planète bad qu’elle était capable de toute à moins d’un an de Tokyo.
“J’ai appris de mon match de la semaine dernière, j’ai été moins agressive et j’ai réussi à contrôler le jeu.” Impressionnante de maturité sur le court comme en-dehors, la nouvelle prodige coréenne offrait une analyse parfaite en zone mixte. Pourtant, pendant un set et demi, la native de Gwangju n’a pas semblé en mesure de contrecarrer les plans d’une Carolina Marin décidée à remporter ses deuxièmes IFB (21-16, 15-15).
Alors qu’apparaissent les premiers signes de fatigue chez An Se Young, c’est bien elle qui d’une main de maître va empocher six des neuf derniers points. Suffisant pour revenir dans le match (21-16, 18-21) mais loin d’être terminé pour la quête du titre. Face à une triple championne du monde et championne olympique, il en faut bien plus. Et au moment de prendre le premier point, la tâche semble devenir impossible pour la joueuse de la KBA.
Sauf que cette semaine à Paris, l’impossible n’est plus une certitude absolue. Entre Taï Tzu Ying, Kento Momota ou encore Jonatan Christie pas plus tard qu’hier, tous les exploits sont permis. Comme celui que va réaliser l’intouchable et irrésistible An Se Young. La princesse andalouse, dépassée et proche des larmes sur le podium est humiliée dans cette manche décisive (21-5). C’est terminé, celle qui a repoussé les limites de la jeunesse offre à son pays un premier titre depuis 30 ans en simple dames. Et lorsqu’un journaliste lui a posé la question de la jeunesse, An pleine de spontanéité répond qu’elle n’a “peur de rien”. Difficile de ne pas s’enflammer pour l’enfant de Gwangju après son premier titre en World Tour 750 dans une salle de Coubertin aussi émerveillée qu’abasourdie.
Crédit photo : Sylvain Nalet
Jordan/Oktavianti brise la muraille de Chine
Divin depuis 15 jours, Praveen Jordan et Melati Daeva Oktavianti ont trouvé la bonne formule sur le Vieux Continent. Roi de l’inconstance avant 2019, Praveen Jordan est en démonstration depuis le début de sa semaine au Danemark. Eux qui n’avaient jamais battus les doubles champions du monde et numéros uns mondiaux Zheng/Huang en six confrontations viennent de faire ce que personne n’a fait avant.
Pour la seconde fois consécutive en l’espace d’une semaine, les Indonésiens ont éteint les Chinois Zheng/Huang. Rares ou inexistants sont ceux qui sont parvenus à dominer Zheng Siwei dans le jeu. Mais à l’instar de ce qu’il avait pu faire au Danemark, Praveen Jordan a brisé la muraille de Chine. La sensation des quarts de finale du Denmark Open 2019 n’était donc pas un épiphénomène. Non, parce qu'aujourd'hui dans une finale de World Tour 750, les 5èmes mondiaux ont remis ça.
Il suffirait de regarder les statistiques pour comprendre la montée en puissance du duo indonésien. Propulsé à la tête du mixte dans le berceau du badminton après la retraite de Liliyana Natsir, ils assument leur nouveau statut. Avec 4 finales au compteur en 2019, une troisième place dans la course olympique et un premier titre au Danemark, les Indonésiens ont désormais tout pour faire tomber n’importe qui.
Loin d’être n’importe qui en revanche, les Chinois Zheng/Huang représentent ce qu’il se fait de mieux sur la scène internationale du mixte. Showman dans l’âme, Praveen Jordan a sûrement conquis définitivement Coubertin après son exceptionnelle finale de 2015 perdue aux côtés de Debby Susanto. La perte du premier set avec notamment un volant de set effacé par les numéros uns mondiaux n’aura fait que retarder une échéance devenue inévitable au fil des minutes.
Sur une autre planète, le finalement très récent duo indonésien - associés depuis tout juste un an - a pris la main sur le match. Emmené par un Jordan de feu, sa partenaire s’est elle aussi mise au diapason malgré quelques petites fautes au filet. Les deuxième et troisième set deviennent une leçon de maîtrise tactique et technique du mixte de la PBSA. Comme rarement, Zheng Siwei et Huang Yaqiong ne peuvent rien faire. Sur un dernier smash surpuissant de Jordan, les Indonésiens exultent. (20-22, 21-16, 21-12). ils remportent de leur second titre de l’année, le premier à Paris, une petite semaine après leur avènement à Odense.
fl1
Le 27/10/2019 à 16h39 (0)An Se Young était très solide dans le jeu, en 3 sets, Marin s'est quand même bien défendu, surtout pour quelqu'un qui a arrêté plusieurs mois sur blessure.
Lorsque les Français se font défoncer à l'international, il n'y a jamais d'article avec des titres choquants, toujours des mots modérés, d'encouragements pour les Français.
Benoit Castela
Le 27/10/2019 à 17h01 (0)En ce qui concerne les Français à l'international, personne n'a jamais été protégé. En remontant dans les archives, vous trouverez la même chose pour l'équipe de France ! @fl1
AA29
Le 27/10/2019 à 18h00 (0)Benoit Castela
Le 27/10/2019 à 18h07 (0)https://badmania.fr/news-badminton-3008-championnats-d-asie-2016-lee-c-w-humilie-lin-dan-a-domicile.html
C'est seulement les fois où le mot humiliation est dans le titre mais il apparaît aussi dans plusieurs articles. Et ces deux articles ne sont même pas de moi, comme quoi. Et en plus c'était pour Lin Dan et Chen Long faut croire que mêmes eux ne sont pas intouchables. @AA29
keating
Le 27/10/2019 à 20h56 (0)keating
Le 28/10/2019 à 15h28 (0)Benoit Castela
Le 28/10/2019 à 19h29 (0)keating
Le 29/10/2019 à 11h18 (0)Richard Catroux
Le 28/10/2019 à 12h11 (0)Pour croiser Benoît tous les ans aux IFB et pour discuter presque tous les jours de badminton avec lui (et les autres rédacteurs bénévoles), je peux vous assurer que son titre n'a pas été choisi pour (vous) provoquer.
Le mot "humilier" est un mot assez fort de manière générale, je vous l'accorde mais si la réalité correspond à ce terme, pourquoi pas ... N'ayant pas encore vu la finale, je ne peux pas encore donner mon avis.
Pour ce qui est du spectacle proposé par les joueurs cette année, nous sommes tous d'accord pour dire que le niveau et le beau jeu étaient bien plus élevés que par le passé.
ATH-YF
Le 30/10/2019 à 8h29 (0)Quand a An Se Young elle a utilisée l'effet de surprise avec brio.