Crédit photo : Sylvain Nalet
Ginting saisit l’occasion, Chen Long sur la réserve
Il n’avait plus perdu depuis le 18 juillet. Le numéro un mondial Kento Momota n’avait rien à prouver en venant à Paris mais il a décidé de jouer le jeu. Chaque année à Coubertin, chaque semaine sur le circuit, les reproches vont bon train pour ceux qui ne font qu’acte de présence. Le Nippon, il faut bien l’avouer, a débarqué en France épuisé après un Denmark Open éprouvant, dont l’enchaînement peut faire débat.
L’enchaînement, Kento Momota connaît ça et mieux que n’importe qui. Avec une 28ème victoire consécutive acquise dans un match dantesque face à Vittinghus hier soir, le prodige de la province de Fukushima complétait un peu plus sa folle ligne de statistiques de l’année 2019. Détenteur de 10 titres cette saison, dont les Championnats d’Asie et du Monde, il ne laisse de place à personne sur son trône bien gardé.
Sauf qu’à force de tirer sur la corde, elle finit par lâcher. Impressionnant d’abnégation ces deux derniers jours, il a renversé Wang Tzu Wei et H.K Vittinghus alors qu’il était au bord du précipice. Mais face à Anthony Ginting, la tâche s’est révélée impossible. Après une semaine écourtée par Brice Leverdez au Danemark, l’homme qui l’a privé d’un des seuls titres majeurs qu’il lui manque avait toutes les armes en main pour le faire tomber.
Une aubaine que n’a pas manqué d’accueillir l’actuel 8ème joueur mondial. Avec seulement trois victoires en 13 confrontations, le bilan peut sembler dérisoire. Il reste néanmoins un des seuls à pouvoir se targuer d’un tel bilan face au double champion du monde. Pas besoin d’être un expert pour le comprendre, la présence de Kento Momota à Coubertin n’était plus qu’une question de minutes. Parfait tactiquement, Ginting a fait ce qu’il fait de mieux en mettant un peu plus Momota sur les rotules (21-10, 21-19). L’Indonésien est rejoint par Chen Long, seulement quelques minutes plus tard, après s’être défait sans forcer de Rhustavito (21-19, 21-12), futur top 20 la semaine prochaine.
Crédit photo : Sylvain Nalet
Watanabe/Higashino challengés, Jordan/Oktavianti étrangement faciles
Non, Ben Lane et Jessica Pugh n’ont pas accusé le coup après leur excellent début de semaine. Loin de là même. Opposé aux Japonais Watanabe/Higashino en ouverture sur le Court TV, les Anglais ont joué le coup à fond. Aussi inspiré qu’hier dans le jeu, Ben Lane a à nouveau été lumineux. Il a longtemps bridé le jeu d’un Yuta Watanabe voulant trop en faire. Mais c’est sa partenaire, Higashino, qui a fait énormément de différences. Toujours bien placée pour intercepter notamment dans le troisième set, elle a offert au duo une avance non négligeable.
Les Britanniques, 27èmes mondiaux avant de venir à Paris, se sont offerts un dernier baroud d’honneur en fin de partie. Mais sur un dernier volant au filet, Jessica Pugh tente une feinte improbable qui termine sa course dans le filet. Effondrée sur le court, elle tient sa tête entre ses mains. Frustrée par l’occasion manquée et déçue de terminer la semaine de la sorte également (21-17, 20-22, 21-19). Les Nippons affronteront en demie les inévitables Zheng/Huang, vainqueurs en deux temps de Tan/Lai (21-14, 20-22, 21-12).
Dans l’autre partie de tableau, les tombeurs de Thom Gicquel et Delphine Delrue sont à leur tour passés à la trappe. Inexplicablement d’ailleurs. Présent physiquement sur le terrain mais absent par le jeu, les têtes de série 2 Puavaranukroh/Taerattanachai ont coulé face aux vainqueurs du Denmark Open Jordan/Oktavianti (21-14, 21-7).
Crédit photo : Sylvain Nalet
Gideon/Sukamuljo expéditifs, les Chinois mis à mal
Battus ici-même en finale par les Chinois Han/Zhou en 2018, les Minions n’ont pas reproduit les mêmes erreurs. Le score accroché du premier set (23-21) est loin de refléter un match expédié en 31 petites minutes par les numéros uns mondiaux (23-21, 21-14). Gideon/Sukamuljo attendent désormais de savoir qui des Japonais Kamura/Sonoda ou des Taïwanais Liao/Su les rejoindront dans le dernier carré.
Pas de dernier carré non plus pour les numéros deux mondiales Chen/Jia, battues par les Coréennes Kim/Kong dans un jour sans (21-16, 21-12). C’était la dernière chance en double dames pour l’Empire du Milieu après l’élimination de Liu/Xia face au numéros unes mondiales Matsumoto/Nagahara (22-20, 21-17). Ce n’est pas non plus He Bingjiao qui est venue sauver un bilan chinois bien négatif.
Touchée dans le bas du dos depuis mercredi et miraculée hier, elle a sûrement disputé le set de trop aujourd’hui face à Akane Yamaguchi. He, qui n’a plus battu la numéro deux mondiale depuis 2015 a abandonné après la perte du premier set (21-13). C’est la jeune An Se Young qui l’attend pour une place en finale. Révélation des dernières semaines, la jeune coréenne a donné une leçon de gestion des money times à l’expérimentée Saina Nehwal (22-20, 23-21).
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