IFB 2019 : Mémorable Christie, un match dans l’histoire des IFB !

Publiée par Benoit Castela le samedi 26 octobre 2019 à 20:32
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Crédit photo : Sylvain Nalet

Il est des matchs qui marquent l'histoire d'un tournoi. Première affiche de la deuxième session des demi-finales des IFB 2019, le duel entre Axelsen et Christie a basculé dans l'irréel au cours du troisième set. Décevants, les Adcock, Taï Tzu Ying et Fukushima/Hirota sont éliminés au stade du dernier carré.

Le comeback de Christie, Axelsen diminué et sifflé

Éternel espoir de la PBSI (fédération indonésienne de badminton) au même titre qu’Anthony Ginting, Jonatan Christie est érigé au statut de superstar dans son pays le 28 août 2018. En rejoignant la légende Taufik Hidayat au palmarès des Jeux d’Asie, l’enfant star est devenu un homme aux yeux de toute l’Indonésie dans un Istora Stadium au bord de l’explosion. Un titre considéré par toute l’Asie comme la consécration ultime, même si le Vieux Continent a tendance à l’oublier.

Passé l’historique de Jonatan Christie, le temps est venu de parler du champion du monde 2018 Viktor Axelsen. Victime d’allergies puis blessé, le Danois connaît une saison bien galère. À Paris pour se rassurer et accumuler de la confiance après sa demie au Danemark, la semaine du géant d’Odense était déjà une réussite avec ce billet pour le dernier carré acquis la veille.

Les deux hommes se connaissent bien puisqu’il s’agit de leur 5ème confrontation (3-1 pour Axelsen). Consternant en début de match, l’Indonésien est hors-sujet. Le 7ème mondial, peu réputé pour sa régularité exemplaire commet des erreurs grossières, sûrement dues à la crispation pour leur majeure partie. Après un premier set catastrophique (21-7), difficile d’imaginer ce qu’il s’est passé pendant l’heure suivante (1h21 au total). Christie, largement remobilisé par son coach livrait enfin le plein pouvoir de ses capacités.

Insuffisant pour faire vaciller le géant d’Odense, plus précis et infranchissable en défense. Mais petit à petit, le physique d’Axelsen s’est détérioré. Raide dans le milieu de second set, le muscle de sa cuisse l’empêchait de se déplacer correctement. Moment choisi par Christie pour revenir, mais pas pour faire une nette différence. Piqué dans son orgueil après la correction de la première manche, l’homme de Jakarta s’engouffre dans l’infime brèche pour revenir dans le match (7-21, 22-20).

Digne d’un scénario hitchcockien, ce troisième set restera gravé dans l’histoire du tournoi. Pour écrire ce genre d’histoire, il faut deux grands joueurs et c’est ce qu’ont été les deux hommes. Diminué plus que jamais, Axelsen joue de tous les vices possibles pour récupérer entre les points, poussant Coubertin à la siffler en dépit d’un arbitre particulièrement tolérant. Retombé dans ses travers de la première manche, le vainqueur des Jeux d’Asie se retrouve rapidement mené 19-10. Galvanisé par le score, le Danois va finalement être rattrapé par son corps.

Une première fois devant les caméras avec un appel au médecin. De retour sur le court, Christie est métamorphosé, jouant le coup à fond sans la moindre faute. Parfait dans l’exécution, le joueur de la PBSA a joué un niveau de rêve pendant 11 points. Les 11 derniers points du match. Un comeback qui fait exception dans une carrière, mais qui marque à tout jamais. La scène révèle à merveille la fin tragique pour Axelsen et la délivrance pour Christie qui disputera sa première finale à Paris (7-21, 22-20, 21-19). Mais ce qui se passe en coulisse est encore plus terrible pour Axelsen, perclu de crampes et en larmes dans la salle de presse. Après le fameux Momota-Vittinghus, nul doute que le monde du badminton n'oubliera pas non plus cette fin de match hors du commun.

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Crédit photo : Sylvain Nalet

Jordan/Oktavianti (beaucoup) trop forts pour les Adcock, TTY n’a pas (pu) lutter

Si Caroline Marin révélait s’être faite masser jusqu’à 4h du matin après sa fin de match dans la nuit parisienne, Taï Tzu Ying était touchée depuis trois jours dans le bas du dos et à la cuisse. La Taïwanaise qui s’en est sortie hier face à une P.V Sindhu incapable d’exploiter la faille, n’a pas connu la même réussite face à l’Espagnole. Parfaitement en place, Marin s’est “contentée” de mettre le volant dans le terrain et de faire courir son adversaire, en grande difficulté sur les appuis latéraux (21-16, 21-9). Une victoire logique pour l’Andalouse qui tentera de soulever le trophée des IFB une seconde fois après 2015.

Refroidi par le match à sens unique entre Marin et Taï, le public de Coubertin a redonné de la voix pour l’entrée des adorés Chris et Gabby Adcock. Sourires au lèvres en foulant le terrain, les Britanniques ont rapidement déchanté. Loin d’être au niveau de leurs adversaires Jordan/Oktavianti malgré une brève illusion dans le premier set (19-15), le couple anglais a subi une élimination on ne peut plus logique (21-19, 21-12). Déconcertant dans son attitude mais impressionnant de domination et de facilité, Praveen Jordan devra au moins être aussi bon pour faire (re)tomber Zheng/Huang pour la seconde fois en quelques jours.

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Crédit photo : Sylvain Nalet

L'hégémonie japonaise mise à mal, Rankireddy/Shetty extraordinaires

On est encore loin de voir les paires Coréennes truster tous les titres du circuit et les premières places mondiales. Mais la victoire de Baek/Jung au Danemark et la finale qui opposera Lee/Shin à Kim/Kong demain laissent au moins la question être posée. Si les trois paires nippones Fukushima/Hirota, Matsumoto/Nagahara et Matsutomo/Takahashi occupent actuellement les trois premières places de la course olympique, les Coréennes détruisent peu à peu l'hégémonie du Japon.

Matsumoto/Nagahara éliminées ce matin, il ne restait que Fukushima/Hirota pour priver la Corée du Sud d'un titre. Mais la puissance de Lee/Shin aura eu raison de toutes les vaines tentatives des joueuses de la NBA. Dominées au score comme sur le terrain, les numéros trois mondiales n'ont pas pu éviter une première défaite en cinq confrontations (21-17, 21-16).

Déjà demi-finalistes il y a deux ans alors qu'il sortaient de nulle part ou presque, les Indiens Shetty et Rankireddy ont fait mieux encore. Et pas de n'importe quelle manière. Dans un dernier match destiné à enflammer une dernière fois Coubertin, les attentes ont été largement dépassées. Le match a mis longtemps, très longtemps a démarré. Mais ce fut un feu d'artifice au terme duquel le Japon a vu sa cinquième défaite de la journée. Après quatre volants de match sauvés dont un qui sera élu point du tournoi, Endo/Watanabe ont manqué leur seule opportunité (21-11, 25-23). Une victoire entièrement méritée pour les Indiens face à une tactique adverse largement discutable.

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  • zeugma
    Le 27/10/2019 à 8h14 (0)
    Pour le match Axelsen Christie, vous oubliez que le déclencheur qui permet à Axelsen de s'envoler et qui amène également des sifflets, c'est sa faute au filet non sifflée par l'arbitre à ce moment du match les deux hommes sont coudes à coudes. Tout le monde attendant un geste gentlemen d'Axelsen qui n'en fera rien. Christie sort du match jusqu'à 19-11
    • Benoit Castela
      Le 27/10/2019 à 8h16 (0)
      Effectivement c'est vrai ! Mais je pense que ces premiers sifflets étaient finalement destinés à l'arbitre qui n'a vraiment pas été bon pour le coup. @zeugma