IFB 2019 : Taï Tzu Ying-Sindhu, scénario dantesque !

Publiée par Benoit Castela le samedi 26 octobre 2019 à 00:17
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Crédit photo : Sylvain Nalet

Il fallait être patient à Coubertin aujourd'hui. Longtemps décevants, les quarts de finale des Yonex IFB 2019 auront longtemps attendu avant d'enflammer Coubertin. Les Adcock, Endo/Watanabe d'abord mais aussi et surtout le combat d'1h15 que ce sont livrées Taï Tzu Ying et P.V Sindhu.

Taï Tzu Ying refuse le scénario de Bâle, Intanon craque inexorablement

Comment le scénario des Championnats du Monde de Bâle n’a-t-il pas pu tourner et retourner dans la tête de Taï Tzu Ying ? Il n’y a probablement aucune chance que ce ne soit pas le cas. Et après l’incroyable match que les deux protagonistes ont proposé, difficile de ne pas y penser nous-mêmes. Pour leur 16ème confrontation, P.V Sindhu et Taï Tzu Ying ont régalé. Par le niveau de jeu dans un premier temps et la capacité mentale à dépasser la douleur dans un second. Car ces deux jeunes femmes sont allées au-delà de la fatigue et de la douleur physique.

Gênée à la jambe (et dans le dos) avant d’entrer sur le court, la joueuse de Taïwan a rapidement montré des signes d’épuisement. Menée 21-16, 20-19, la championne du monde Sindhu se dit forcément qu’elle est en train de louper le coche. À l’image d’un Momota depuis trois jours, TTY puise dans des ressources que seuls les joueurs de cette trempe possèdent. L’Indienne serre considérablement le jeu et s’offre tour à tour trois volants de set avant de finalement revenir dans le match au bout du 4ème (21-16, 24-26).

La terrible désillusion de Bâle pour la pépite de Taïwan semble si proche à ce moment de la partie. Mais dans un troisième set qu’elle va dominer de bout en bout, la numéro une mondiale va forcer son destin. Les deux joueuses commettent des fautes, usées par l’intensité, mais les fulgurances sont taïwanaises. Impossible d’anticiper dans quel état sera Taï demain, mais une chose est sûre, elle est en demi-finale des Internationaux de France 2019 face à une Carolina Marin dont la fatigue pourrait aussi se faire ressentir.

Forcément, c’était pas facile de passer après un tel duel. C’est la difficile tâche qu’ont (presque) relevé avec brio Carolina Marin et Intanon Ratchanok. Il fallait être difficile pour ne pas trouver son bonheur dans ce dernier feu d’artifice d’une folle nocturne du vendredi. Le niveau de jeu était peut-être légèrement en-dessous de l’autre quart de finale, mais c’est histoire des faire les difficiles.

Durant 1h14, les deux amies dans la vie se sont rendues coup pour coup. Ou presque. Presque parce que la géniale Intanon Ratchanok a (encore) craqué au pire des moments. En revenant à un set partout elle avait fait une énorme part du boulot. Un travail qu’elle a sabordé seule pour sa plus grande partie. Certes, Carolina Marin l’a poussé dans ses retranchements mais la Thaï a commis des fautes directes au pire des moments. Elle laisse filer Carolina Marin alors que le score était de 14 partout dans l’ultime set et craque complètement pour finalement s’incliner 21-18, 17-21, 21-14.

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Crédit photo : Sylvain Nalet

Endo/Watanabe ravivent la flamme du double, les Adcock à l’essentiel

Après avoir animé l’édition 2018 du double dames, les soeurs Stoeva sont encore parties sur des bases folles depuis mercredi. Avec près de trois heures passées sur les courts à batailler lors des deux premiers tours, les Bulgares s’en sortaient avec deux succès de référence dont un face aux championnes olympiques Matsutomo/Takahashi en 1h48 (record absolu à Paris). Opposées aux médaillées mondiales 2014 Lee/Shin, l’état de grâce a été brutalement stoppé. Les Coréennes n’ont pas laissé la moindre chance aux finalistes de la précédente édition, corrigées en 36 minutes (21-11, 21-6). Leurs futures adversaires Fukushima/Hirota n’ont pas tardé à répondre en giflant Hsu/Hu (21-11, 21-7).

Si vous avez attendu un match intense en doubles hommes ou dames, nul doute que vous avez attendu. Peut-être une attente interminable pour certains mais qui valait le coup. Exit la déception Astrup/Rasmussen (battus par Rankireddy/Shetty 21-13, 22-20), continuellement inconstant à l’idée de reproduire leur niveau de jeu sur une semaine complète. Une habitude dont la paire Kamura/Sonoda n’est pas habituée. Mais après deux matchs à haute intensité, ils ont lourdement chuté face aux modestes Liao/Su (16èmes mondiaux).

C’est finalement d’une autre paire japonaise qu’est venue la lumière. Hiroyuki Endo et Yuta Watanabe étaient bien chauds en cette fin de soirée. L’idée de faire tomber les champions du monde chinois Li/Liu ne semblait déplaire ni aux numéros six mondiaux ni au public de Coubertin encore bien nombreux avant d’accueillir Carolina Marin et Intanon Ratchanok. Les Nippons avaient tout juste dans ce match. En se basant sur une attaque solide et une défense sans faille, ils ont privé les géants Li/Liu de solutions. Le sursaut chinois dans le second n’aura finalement pas eu de conséquence face à la parfaite mise en place tactique de Endo/Watanabe (21-12, 18-21, 21-9).

Malgré une performance loin d’être parfaite comme le signalait Chris Adcock en zone mixte, le couple britannique est lui aussi parvenu à faire vibrer Coubertin. Eux qui n’avaient plus atteint un dernier carré de World Tour 750 depuis la Malaisie en juin 2018 seront de nouveau à ce stade de la compétition demain. Loin d’être brillant, il est vrai, mais l’essentiel est assuré avec une prise conséquente de points dans la course olympique. Face à Hoki/Nagahara, tout n’a pas été parfait la victoire est acquise face à une Wakana Nagahara particulièrement désabusée (21-18, 17-21, 21-15). Ils feront face à la paire du moment Jordan/Oktavianti pour une place en finale.

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Crédit photo : Sylvain Nalet

Antonsen frustré, Axelsen soulagé

Difficile d’expliquer le match entre Anders Antonsen et Jonatan Christie. Très sérieux la veille, les deux hommes ont livré une prestation finalement décevante malgré le score (17-21, 21-19, 21-16) et la durée du match (1h22). Dans une partie au cours de laquelle il aura eu les possibilités de faire tourner le momentum, le Danois a failli. D’abord dans le second set, lorsque mené 11-6, il enchaîne 7 points pour mener 13-11. Tout comme quand il menait 19-17 quelques minutes plus tard avant de craquer. À 7-3 dans la manche décisive, Antonsen reste en position favorable.

Mais à l’image de son match jusqu’ici, il commet des fautes par manque de lucidité. Rattrapé par son côté fantasque comme sur le volant de match et son smash de revers dans le filet, il s’incline finalement face à l’Indonésien. L’affiche dano-danoise attendue par les spectateurs de demain n’aura donc pas lieu. Et ce malgré la victoire nette d’un Viktor Axelsen largement soulagé après son volant de match face à NG Ka Long Angus (21-17, 21-16)

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