Crédit photo : Sylvain Nalet
Du sang-neuf en finale
C’est un jeune garçon qui a grandi bien vite. À l’aube de l’année 2019, Anders Antonsen avait pour plus beau titre un Scottish Open 2016 remporté au nez et à la barbe du modeste Soong Joo Ven. Vice-champion d’Europe en 2017 puis auteur d’une année 2018 médiocre, le Danois de 22 ans est passé de simple second couteau à outsider permanent, voire plus, en à peine quelques mois. Titré aux Malaysia Masters devant Momota en janvier dernier, Antonsen, vainqueur des Jeux Européens et finaliste du dernier Indonesia Open, a complètement explosé au grand jour.
Ce dimanche, le natif d’Aarhus affrontera Kento Momota pour sa première finale aux Championnats du Monde, avec l’intention de rééditer le coup de Jakarta. En tout cas, le Danois a bien fait les choses jusqu’ici : aucun set concédé, et, dans la lignée de son quart de finale maîtrisé devant Chen Long hier, une demi-finale remportée en patron devant Kantaphon Wangcharoen [12] (21-15, 21-10). Pour faire tomber Momota – contre qui il est parvenu à prendre au moins un set lors de trois de leurs quatre confrontations – il en faudra certainement encore un peu plus pour sauver le bilan du Vieux Continent : affaire à suivre.
Autres novices à ce stade de la compétition, Dechapol Puavaranukroh et Sapsiree Taerratanachai n’auront pas volé leur place en finale à Bâle. Pleins de panache pour s’offrir Wang/Huang [2] en deux manches de haute volée (21-16, 21-16), les Thaïlandais, souvent placés mais rarement gagnants, se frotteront pour la neuvième fois à ce qui se fait de mieux dans la discipline, Zheng Siwei et Huang Yaqiong. Défaits à sept reprises, les têtes de série n°4 tenteront de s’inspirer de leur unique succès face aux Chinois, en avril dernier à Singapour.
Ahsan/Setiawan, quatre ans après
Six finales disputées en 2019, dont un titre au prestigieux All England, puis une finale aux Championnats du Monde : séparés il y a trois ans puis à nouveau réunis en 2018, le duo formé par Mohammad Ahsan et Hendra Setiawan, 31 et 34 ans, semble éternel. On attendait Gideon/Sukamuljo pour un premier titre mondial, on aura peut-être le droit à une troisième couronne planétaire pour les anciens numéros un mondiaux, parés d’or en 2013 puis 2015.
Face à leurs cadets Alfian/Ardianto [7], Ahsan/Setiawan [4] ont une nouvelle fois montré qu’ils restaient tout en haut du panier (21-16, 15-21, 21-10), avec, comme espoir fou, un sacre aux Jeux Olympiques dans un an. Avant ça, une finale attend les Indonésiens face aux surprenants Takuro Hoki et Yugo Kobayashi [12], vainqueurs cette semaine de Han/Zhou [6], Kamura/Sonoda [3] puis Li/Liu [2]. Face aux tenants du titre, les Japonais, au palmarès quasi-vierge, auront fait la course en tête la plupart du temps pour écarter les Chinois en deux manches (21-19, 21-13).
Alors que la Chine ne ramènera tout au plus qu’une seule breloque d’or – une première depuis 1995 – le Japon se présentera dans quatre des cinq finales de demain, dont une 100% nippone en double dames. Tenantes du titre, Matsumoto/Nagahara [1] offriront à Bâle le remake de la finale de Nanjing face à leurs compatriotes Fukushima/Hirota [2]. Premières à s’élancer lors de la deuxième session du jour, les numéros une mondiales avaient assuré l’essentiel face à Polii/Rahayu [5] (21-12, 21-19) pour prétendre - comme Momota et Zheng/Huang – à une deuxième médaille d’or consécutive aux Mondiaux.
Parabad : Lucas Mazur en finale
Titré en 2017 à Ulsan, Lucas Mazur jouera sa deuxième finale consécutive aux Championnats du Monde. Tranquille aujourd’hui pour dominer Teamarrom [5/8] (21-10, 21-11) puis Kadam [3/4], le Français de 21 ans tentera de conserver sa couronne face à l’Indien Tarum [2]. Battu dans la matinée par le Malaisien Cheah [3/4] (21-19, 10-21, 10-21), l’aventure de Meril Loquette [5/8] s’est arrêtée en quarts de finale du simple SU5 (joueurs debout membre supérieur). Aux côtés de l’Anglais Andrew Martin, Fabien Morat se sera lui incliné aux portes de la finale en double SS6 (joueurs de petite taille), battus par les Indiens Krishna/Magotra [3] (21-16, 21-13).
Les résultats des Championnats du Monde 2019 ICI
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