TUC 2018 : La Chine retrouve sa couronne

Publiée par Marius Dirand le dimanche 27 mai 2018 à 14:06
Shi Y.
Crédit photo : badmania.fr

Chasse gardée de la Chine de 2004 à 2012, la Thomas Cup est redevenue propriété de l'Empire du Milieu ce dimanche, tombeur du Japon en finale (3-1). Bien lancé par un Kento Momota une nouvelle fois grandiose, les Nippons sont passés tout près d'un match décisif...

Momota sur sa lancée

Fer de lance des cinq sacres consécutifs de 2004 à 2012, Lin Dan n'aura donc pas eu besoin d'apporter sa pierre à l'édifice, cette fois. Dans la chaude atmosphère de Bangkok, le vétéran chinois a laissé le soin à ses compatriotes de retrouver la route du succès, bien qu'escarpée aujourd'hui, des années passées.

Car comme depuis le début de la compétition, Momota, premier de cordée, plaçait le Japon en tête à l'issue du premier simple. Il faut dire que trouver la faille dans le jeu du Japonais s'avère être une mission périlleuse. Que ce soit Shi Yuqi, Lee Chong Wei, Axelsen ou Chen Long, tous ont failli à la tâche. Déjà adversaires lors de la finale des Championnats d'Asie remportée par le Japonais, le longiligne Chinois a une nouvelle fois dû se résoudre à retenter sa chance (21-9, 21-18).

Pour Momota, il n'y aurait certainement pas fallu, cependant, un set de plus. Moins lucide, moins percutant, plus entamé, le Japonais a tardé à conclure un deuxième set plus équilibré. Car le premier acte, lui, avait été à sens unique. Ultra-précis – notamment au filet - et capable de trouver des angles imparables, Momota dictait le jeu à lui seul, laissant un Chen Long bien démuni et dos au mur (21-9).

Peu à peu, cette facilité du gaucher nippon se sera toutefois effacé devant un Chen Long plus consistant. Un brin de réussite et les quelques fautes du Chinois lui auront permis de conclure tant bien que mal (21-9, 21-18) et de placer le Japon aux commandes.

Un avantage précieux, oui, mais éphèmère. En alignant le tandem Inoue/Kaneko face à Zhang Nan et Liu Cheng en lieu et place de l'habituelle association Kamura/Sonoda – certes peu à son avantage cette semaine mais vainqueur des Chinois il y a un mois – le staff japonais manquait son coup de poker. Face à Zhang/Liu, qu'ils avaient eux aussi battu l'an passé, Inoue/Kaneko, dominés dans bien des secteurs du jeu, n'auront jamais fait jeu égal (21-10, 21-18).

Watanabe/Sonoda, il ne manquait rien

Placer la Chine à un match du sacre était alors la tâche réservée à Shi Yuqi. Pour sa première campagne de Thomas Cup, le vainqueur du dernier All England s'y sera parfaitement attelé. Vainqueur dans la douleur de Jonatan Christie en demi-finale, Shi Yuqi a cette fois éviter de jouer les prolongations face à Kenta Nishimoto (21-12, 21-17). D'abord trop passif dans la première manche puis sur courant alternatif dans la seconde, le Japonais grillait le deuxième et ultime joker nippon.

La voie semblait dès lors toute tracée pour la Chine : Li/Liu, impériaux jusqu'ici, n'avaient plus qu'à transformer l'essai. Mais une finale de Thomas Cup revêt toujours des enjeux importants, surtout lorsque le point du sacre est à portée de fusil. Comme tétanisé par l'enjeu, le duo chinois est mis à mal par la paire inédite Watanabe/Sonoda, mélange d'insouciance et de transcendance (17-21).

Encore en dedans dans la deuxième manche, les Chinois manquent de peu de laisser échapper un avantage de six points (19-13) avant de finalement concrétiser sur le fil (21-19). Le déclic ? Non, clairement pas. Li Junhui – un peu – et Liu Yuchen – beaucoup – bafouillent leur badminton, quand Keigo Sonoda et Yuta Watanabe jouent leur va-tout. Les Japonais, devant à 20-18, n’emmèneront pourtant pas la rencontre jusqu'à un match 5, rattrapés, eux aussi, par la réalité (17-21, 21-19, 22-20).

Shi Yuqi, Li/Liu ou encore Liu Cheng : la Chine s'est reposée sur ses jeunes espoirs pour remporter un 10ème trophée. Assez pour rêver d'une nouvelle hégémonie ?

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  • maxx31
    Le 27/05/2018 à 15h44 (0)
    Comme dit dans l'article, le staff japonais a tenté un gros coup de poker avec les doubles hommes. Mal leur en a pris.
    La paire Kamura/Sonoda est rôdée, pourquoi les avoir séparés ?
    Et Kaneko est préféré à Watanabe pour jouer avec Inoue alors que la paire Watanabe/Inoue avait bien fonctionné en arrivant en demi finale du dernier All England.
    Déjà contre le Danemark cette stratégie avait failli leur coûté la victoire.
    Il fallait absolument gagner au moins un double sinon deux ou espérer une victoire de Nishimoto contre Shi Yuqi.
    Dommage pour cette belle équipe du Japon qui a malgré tout manqué le coche lors de cette finale.
  • Bobodu56
    Le 27/05/2018 à 20h49 (0)
    Watanabe jouait avec Endo au All England ;)
  • jlf35
    Le 27/05/2018 à 21h44 (0)
    Oui dommage j’aurai bien aimé voir un petit match décisif avec lin dan
    En tout cas Momota quel performance
    Ce joueur a énormément de talent impressionnant dans sa maîtrise du filet et quel vitesse et relâchement
    La nouvelle génération s’installe définitivement
  • ATH-YF
    Le 28/05/2018 à 9h47 (0)
    Ils ont sacrifié le DH1 pour donner a Yuta un meilleur partenaire (physiquement plus solide) que Hiroyuki Endo.

    Les performance Kamura/Sonoda n'ayant pas été a la hauteur lors du tournois.
    Le problème avec le DH1 c'est qu'ils ne suivent pas très bien les instructions des coach quand il faut impérativement varier le rythme des attaques. Cela les rends plus prévisibles.
  • maxx31
    Le 30/05/2018 à 0h33 (0)
    @Bobodu56 : Effectivement, bien vu, autant pour moi ;)