Crédit photo : Yonex International
Lin Dan, évidemment
Il n'y avait qu'à entendre la foule au moment de l'entrée de Lin Dan et de Lee Chong Wei, dans la somptueuse Arena de Birmingham, pour comprendre ô combien la planète badminton avait les yeux rivés sur le 38ème duel entre ces deux géants.
Depuis 2009, le All England est d'ailleurs chasse gardée de ces deux hommes. Sur le court, les six titres britanniques de Lin Dan font face aux quatre couronnes de Lee Chong Wei, dont la dernière en date. Mais le Chinois et le Malaisien, à respectivement 34 et 35 ans, ne règnent plus comme avant.
Mais même après 18 ans passés sur le circuit, le Chinois n'avait, visiblement, pas grand-chose à faire de la composante physique. Lin Dan redevient alors le Super Dan percutant, maître du jeu et gardien de quelques trick shots dont lui seul a le secret. Habituellement plus enclin à s'économiser, le Chinois attaque à tout-va, et ça marche : 21-16.
La réponse de Lee Chong Wei ? Attendue, en vain. Le Malaisien se règle en défense, fait parfois déjouer le double champion olympique, mais il manque, irrémédiablement, la flamme pour se relancer. En témoigne ce passage à vide au milieu du second set - 13-10 puis 13-15 - symbole d'impuissance.
Lin Dan, fidèle à son plan de jeu, profitera de trois nouvelles fautes directes de son plus vieil ennemi pour mettre fin à un duel au goût d'inachevé (21-16, 21-17). Métronome, le Chinois pourra-t-il rééditer pareille performance dès demain face à son compatriote Huang Yuxiang, dominateur de H.S. Prannoy en toute fin de session (20-22, 21-16, 23-21) ?
Crédit photo : Li-ning international
Chen Long, toujours pas
Dans l'ombre de son aîné Lin Dan, Chen Long l'a souvent été. Mais alors qu'il avait l'opportunité de briller sur un grand rendez-vous, voilà que son cadet, Shi Yuqi, vient lui voler la vedette.
Un premier set sans saveur, et un Chen Long bien pâle pendant 39 minutes - devant au score à seulement une reprise dans le match – qui laisse le soin à Shi Yuqi de poursuivre sa route vers le dernier carré (21-10, 21-17). Il y affrontera Son Wan Ho, vainqueur en deux temps de Kenta Nishimoto (21-18, 9-21, 21-14).
Shi Yuqi chez les hommes, Chen Yufei chez les dames : la nouvelle génération chinoise prend encore du galon à Birmingham. Si le premier visera une deuxième finale consécutive en Angleterre, la seconde cherchera avant tout à faire match avec Taï Tzu Ying (6 défaites en 6 rencontres).
Pendant que la Chinoise disposait de Mia Blichfeldt (21-17, 21-12), la Taïwanaise, toujours aussi impressionante, se jouait d'Aya Ohori en à peine plus d'une demi-heure (21-12, 21-13).
Une tenante du titre plus que jamais en position de force quand dans la partie opposée du tableau, les prétendantes au sacre doivent se faire violence pour garder espoir. Les 1h24 passées sur le court pour P.V. Sindhu, par exemple, laisseront certainement des traces.
Car si l'Indienne a passé le premier obstacle japonais dans un nouveau duel haletant avec Nozomi Okuhara (20-22, 21-18, 21-18), la deuxième lame nippone, Akane Yamaguchi, pourrait faire mal.
Profitant d'abord de la maladresse de Carolina Marin (21-15), la numéro 2 mondiale a forcé la décision dans le second set, dans la lignée de ses dernières sorties (16-18 puis 21-18).
Danish Dynamite chez les Anglais
De l'ambiance de feu de Birmingham acquis à leur cause, les représentants du Vieux Continent ont su en tirer profit pour faire des étincelles.
Il y aura eu, par exemple, Mads Conrad-Petersen et Mads Pieler Kolding, terrassant le duo Li/Liu (23-21, 21-15) pour retrouver Gideon/Sukamuljo demain. Il y aura eu, aussi, ce passionnant combat tactique entre Pedersen/Christiansen et Jordan/Susanto (21-16, 21-15). Pas sûr que Zheng/Huang – tombeur de Wang/Huang – proposent la même opposition en demi-finale.
Eux en ont tellement l'habitude qu'ils finissent pas ne pas s'en lasser. Les éternels Boe/Mogensen ont éteints Goh/Tan (22-20, 21-11) pour retrouver un autre habitué : Hiroyuki Endo. L'histoire inachevée du Japonais à Birmingham (3 finales perdues en 2013, 2014 et 2016) finira-t-elle par s'éclaircir avec son jeune élève Yuta Watanabe ?
A 20 ans, le jeune Japonais s'est d'ailleurs permis d'entériner tout espoir de sacre à la maison pour le couple Adcock. Avec Arisa Higashino, les Japonais n'ont jamais paniqué (18-21, 21-15, 21-15) pour rejoindre l'inoxydable Zhang Nan et sa compère Li Yunhui.
Qui d'autre que Christinna Pedersen pour réussir, comme Watanabe, à s'assurer une double présence dans le dernier carré ? Avec Kamilla Rytter Juhl, sa victoire devant les Coréennes Lee/Shin laisse perdurer l'espoir de rompre 36 années consécutives de mainmise asiatique sur la discipline.
Matsumoto/Nagahara, tombeuses de Matsutomo/Takahashi, seront au menu des Danoises. L'autre demi-finale opposera Tanaka/Yonemoto, vainqueurs de Chen/Jia, à Fukushima/Hirota.
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