CHAMP. DE FRANCE 2018 : Une nouvelle génération aux manettes

Publiée par Ivan Cappelli le samedi 3 février 2018 à 22:36
Toma Junior P.
Crédit photo : François Dionisi

Il est des compétitions qui marquent un avant et un après dans l'histoire d'une discipline. À l'échelle du badminton français, ces championnats de France de badminton 2018 devraient s'inscrire dans cette glorieuse lignée. Pas de titulaire de l'équipe de France de simple. Peu de renouvellements de bail au sommet de la hiérarchie. Mais une nouvelle génération dorée de jeunes badistes qui ont - durablement ? - pris les commandes à Voiron.

En détrônant Corvée, Popov passe un cap

À peine 19 ans, et déjà un costume de patron qui lui tend les bras. Toma Junior Popov n'a jamais aimé attendre, et ce depuis les catégories de jeunes. Une bonne habitude qu'il n'a pas perdu en route chez les seniors: le premier talent de la fratrie Popov à éclore disputera demain sa première finale nationale dans l'hiver isérois.

Double tenant du titre, Lucas Corvée était pourtant prévenu: le jeune homme a du caractère. Son partenaire de club à Issy-les-Moulineaux Bjorn Seguin en avait fait les frais dans la matinée, échouant à convertir ses volants de match face au jeune international tricolore.

Une nouvelle fois ce soir. Le Fosséen a fait montre d'une force mentale décisive dans la quête de sa seconde victoire face au numéro 2 français. Nettement dominateur au premier set, Corvée semblait en contrôle des événements jusqu'aux ultimes manoeuvres. Une fin de set que le champion sortant à la fâcheuse tendance de mal gérer. Une mauvaise habitude qui lui a coûté sa couronne aujourd'hui.

Victime du hold-up de l'aîné des Popov, Corvée ne s'en remettra pas. Rapidement 5-0, puis 11-5, le tenant du titre abdique en 42 minutes (21-19, 21-11). Il manque un troisième rendez-vous d'affilée avec son ami talençais Lucas Claerbout, sur une autre planète aujourd'hui. Après avoir atomisé Erwin Kehlhoffner, c'est un Alexandre Françoise carbonisé qui a rendu les armes (21-12, 21-5).

Parce qu'un bonheur ne vient jamais seul, Toma Junior Popov aura deux médailles à ranger dans son sac en quittant l'Isère. Dans un dernier match de session flamboyant, le Fosséen associé à Erwin Kehlhoffner a été cette fois battu par le tandem Gicquel/Rossi (21-19, 25-23). Les jeunes internationaux français défieront les dernières têtes couronnées en lice, Kersaudy/Maio, solides face à Gangloff/Rodrigues (21-12, 21-18).

Gaëtan M. Emilie L.
Crédit photo : François Dionisi

Gicquel s'installe, Mittelheisser de retour

Pour la deuxième année de suite, Thom Gicquel figurera donc au menu des finales. L'autre champion d'Europe juniors en titre français sera pour la première fois en lice pour un doublé chez les seniors. Une manière de poser définitivement ses valises chez les grands pour le néo-Mulhousien, impeccable avec Delphine Delrue face à la paire surprise Goudallier/Benredjem (21-16, 21-15).

Face à eux demain: tout sauf des inconnus avec deux anciens vainqueurs (séparément): Gaëtan Mittelheisser et Émilie Lefel. Malheureux avec leurs partenaires respectifs, la paire de mixte longtemps séparée par la blessure d'un an de l'Isséen célèbre ses retrouvailles par une première finale nationale commune. Surpris au premier set par l'inhabituelle paire Maio/Tran, le duo s'est repris pour imposer son expérience (19-21, 21-12, 21-13).

Leonice H. Vimala H.
Crédit photo : Sylvain Nalet

Le Big Bang de Leonice Huet

Tout est allé très vite pour Leonice Huet depuis les championnats du monde juniors à l'automne 2017. Soutenue par l'encadrement national, l'Orléanaise apprenait la semaine passée sa première sélection en équipe de France seniors pour les championnats d'Europe par équipes dans quinze jours. Ce week-end, elle peut signer à 17 ans une entrée fracassante chez les seniors par un doublé.

Bien sûr, les absences de Sashina Vignes et Delphine Lansac lui ouvrent davantage le droit de rêver demain, sans faire injure à une Katia Normand qui décroche elle aussi sa première finale nationale face à la jeune oullinoise Margot Lambert (21-17, 21-18). Mais après sa performance du matin face à Marie Batomène, Huet a saisi sa chance par un match maîtrisé face à l'expérimentée Elsa Danckers (21-14, 21-18).

Avec Vimala Heriau quelques heures plus tard face à Casier/Ligneau (21-16, 21-15), Leonice Huet a doublé ses chances de toucher de l'or demain. Pour y parvenir, il faudra battre la paire surprise, Faulmann/Lambert, encore une fois renversantes face à Krieger/Vanderstukken pour rejoindre la finale (15-21, 21-8, 21-18).

Les résultats des championnats de France 2018 ICI

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  • jimbelay
    Le 04/02/2018 à 8h38 (0)
    Bonjour, je serai curieux de savoir le nombre de joueurs issus de l'INSEP et ceux formés par les clubs pour ces championnats de France. Et pourquoi pas le comparer aux dix dernières éditions?

    Je me pose les questions suivantes: est-ce que le nombre de joueurs issus des clubs dans le CDF augmente? Est-ce qu'être formé par son club d'origine commence à devenir une option viable pour le joueur?
  • Ivan Cappelli
    Le 04/02/2018 à 10h22 (0)
    Salut jimbelay,

    On n'est jamais vraiment "issu" de l'INSEP :) Pour un badiste, s'y entraîner signifie juste généralement faire partie du giron de la FFBaD. Au final, tous les joueurs ont été un jour formés dans des clubs ! Certains ont juste évolué dans les structures de jeunes (les fameux pôles).

    Depuis quelques années, cette situation est compliquée à évaluer. L'exemple de Toma Junior Popov est parlant: il bénéficie de sa propre structure familiale, mais n'en est pas moins suivi par la FFBaD, sélectionné en équipe de France, conseillé par les entraîneurs de la fédération ...

    Si l'on regarde les finales:
    - Huet, Normand, Claerboout, Gicquel, Mittelheisser, Lefel, Kersaudy, Maio, Delrue, Lambert et Heriau font partie d'une structure fédérale (jeunes ou adultes)
    - Popov s'entraîne avec son père et son frère dans la structure de Fos-sur-Mer
    - Pour Rossi et Faulmann, j'ai un doute.

    Concernant la comparaison: à vue de nez, je ne vois pas de grosse évolution: des joueurs comme Leverdez, Kehlhoffner, Choinet, Constantin, Vignes ou Lebuhanic ont déjà remporté récemment des titres hors de toute structure FFBaD. Ce qui change, c'est peut-être l'âge, avec un jeune de 19 ans qui n'a pas été formé en pôle et qui dame le pion aux autres :)