JO 2020 : Analyse du double dames

Publiée par Thibault Breton le vendredi 16 juillet 2021 à 12:00
analyse_dd
Crédit photo : Sylvain Nalet / Badmania

Comptant deux des quatre têtes de série, le Japon dispose de deux paires taillées pour glaner l'or en la présence de Fukushima/Hirota [1] et Matsumoto/Nagahara [3]. De l'autre côté du tableau, la paire Chinoise Chen Qing Chen/Jia Yi Fan [2] fera plus que rivaliser et peut prétendre au titre après plus d'un an et demi sans la moindre compétition.

Fukushima/Hirota et Chen Qing Chen/Jia Yi Fan, favorites de la compétition

Comme souvent dans notre sport, le duel Japon - Chine devrait animer le tableau de double dames à Tokyo. Locales de l'épreuve, les têtes de série 1 Fukushima/Hirota ont l'avantage de dominer toutes les prétendantes au titre dans leur bilan de confrontation, excepter leurs compatriotes Matsumoto/Nagahara. Seule paire présente à compter plus de victoires que de défaites face aux Chinoises Chen Qing Chen/Jia Yi Fan [2] avec 9 victoires en 16 affrontements, le capital confiance est clairement à leur avantage en ce point. Récemment finalistes du All England 2021 et auteures d'une année 2020 réussie avec la victoire au Denmark Open et au All England, Fukushima/Hirota peuvent cet été décrocher leur premier titre majeur.

C'est ici la seule interrogation que l'on peut avoir concernant les Japonaises, seront-elles capables de répondre présentes aux Jeux Olympiques alors que par trois fois elles se sont inclinées en finale des championnats du Monde (2017, 2018, 2019) et qu'elles n'ont jamais remporté les BWF Finals, finaliste en 2017 et troisième en 2019. A 28 et 26 ans Fukushima/Hirota pourront compter sur leur expérience pour décrocher le plus beau titre de leur carrière.

Avant ça, elles devront se défaire de leurs adversaires de poule composée des Indonésiennes Polli/Rahayu, des Anglaises Birch/Smith et des Malaisiennes Chow/Lee. Une tâche qui ne s'avérera pas de tout repos bien qu'elles aient battu ces trois paires à plusieurs reprises. Les deux dernières confrontations face aux Anglaises ont été très accrochées avec deux victoires en trois sets, les Malaisiennes elles, semblent un cran en dessous dans cette poule. Avec 8 victoires en 10 affrontements face aux Indonésiennes, les Japonaises devront confirmer afin de s'assurer la première place de groupe. A noter que l'Indonésienne Polli est une des rares joueuses à disposer d'une expérience olympique, expérience que l'on pourrait qualifier de mitigée. Quart de finaliste à Rio, elle figurait parmi les 8 joueuses disqualifiées à Londres pour conduite antisportive en s'étant inclinée volontairement en poule pour éviter certaines paires en sortie de groupe. C'est en partie pour cette raison qu'un nouveau tirage au sort aura lieu à l'issue de la phase de poule.

En 2016, aucune paire chinoise ne figurait sur le podium, une contre-performance inenvisageable à reproduire pour le pays dominateur du badminton. De quoi ajouter encore plus de pression à Chen Qing Chen et Jia Yi Fan, elles qui jusqu'ici ont démontré que la pression, elles savaient la gérer. Les deux joueuses de 24 ans disposent déjà d'un solide palmarès avec notamment un titre de championne du Monde en 2017 face à Fukushima/Hirota et deux victoires aux BWF Finals (2016, 2019). Toujours présentes dans les grands rendez-vous, c'est peut-être là la grande force de cette paire.

Comme pour tous les joueurs chinois, ces Jeux Olympiques seront la première compétition depuis plus d'un an et demi. Le manque d'adversité est pour sûr un élément défavorable à Chen/Jia dans la course au titre. Les matchs de poules seront donc plus que jamais déterminants pour cette paire qui figure parmi le groupe le plus relevé du tableau. Composée des Coréennes Kim/Kong récentes vainqueurs du Toyota Thailand Open (Super 1000) et finalistes des BWF Finals 2021, des Thaïlandaises Kititharakul/Prajongjai, vainqueurs du Yonex Thailand Open (Super 1000) et enfin des sœurs Stoeva championnes d'Europe 2021. En s'employant, les Chinoises devraient logiquement finir première du groupe, en revanche, l'incertitude est entière pour la deuxième place également qualificative en quart de finale.

lee-shin_analyse_dd
Crédit photo : Sylvain Nalet / Badmania

Matsumoto/Nagahara outsider numéro un, les Coréennes en embuscade

Tête de série 3, la paire Matsumoto/Nagahara pourrait bien créer la surprise à Tokyo. Régulièrement dans le dernier carré lors des gros tournois, cette paire est l'une des plus régulières de ces 3-4 dernières années. Vainqueurs du All England 2021, seule compétition de l'année dans laquelle elles se sont engagées, les Japonaises ont également à leur palmarès deux titres de championnes du Monde (2018, 2019). Enfin, elles sont la "bête noir" de Fukushima/Hirota avec 7 victoires lors des 12 confrontations opposant les deux paires. Placées dans le groupe B qui apparaît comme le plus abordable de la compétition, elles devraient logiquement terminer première de poule. Les Égyptiennes Hany/Hosny (37eme mondiale), les Canadiennes Honderich/Tsai (24eme mondiale) et les Hollandaise Piek/Seinen (17eme mondiale) semblent un ton en dessous des Japonaises bien que Piek/Seinen sont parvenus à les battre en 2018. La deuxième place devrait certainement se jouer entre ces dernières et les Canadiennes, avantage aux Nord Américaines au bilan des confrontations (2-0).

Comme la Chine et le Japon, la Corée du Sud sera représentée par deux paires à Tokyo, deux paires capables d'aller jouer les troubles fêtes dans la course au titre. Premièrement par l'intermédiaire de Lee Soo Hee/Shin Seung Chann [4] récente vainqueurs des BWF Finals 2021. Les deux joueuses avaient toutes les deux pris part aux Jeux Olympiques 2016, chacune avec une partenaire différente. Si pour Lee Soo Hee le parcours s'était achevé en quart de finale, Shin Seung Chann avait décroché la médaille de bronze. Cette expérience cumulée à leur forme actuelle laisse présager de bonnes choses pour Tokyo. Dès la phase de poule les Coréennes auront fort à faire face aux Chinoises Du Yue/Li Yin Hui contre lesquelles elles ne se sont jamais imposées, une paire qu'il faudra également surveiller.

Présente dans le groupe de la mort avec les Chinoises têtes de série 2, l'autre paire Coréenne Kim Soyeong/Kong Heeyong reste sur une saison 2021 riche d'un titre en Super 1000 et d'une seconde place aux BWF Finals. Les deux premières places qualificatives en quart de finale sont largement accessibles compte tenu de leur talent, une fois la phase de poule passée, les cartes seront redistribuées et tout est possible dans une telle compétition.

L'avis de la rédaction

Le double dames nous réserve souvent de longs matchs accrochés, une tendance qui devrait se confirmer cette année tant le tableau est dense, malgré tout, je pense que la hiérarchie du classement sera respectée. Les Japonaises Yuki Fukushima et Sayate Hirota [1] ainsi que les Chinoises Chen Qing Chen et Jia Yi Fan [2] semblent un cran au-dessus des autres paires. A domicile et plus expérimentées, je vois les deux joueuses nippones décrocher le titre olympique, ce sacre représenterait pour elles le titre majeur qui leur fuit depuis des années. De mon point de vue, la seule paire capable de faire déjouer les têtes de série 1 à Tokyo sont les Japonaises Mayu Matsumoto et Wakana Nagahara [3]. Je pense que le manque de compétition et d'adversité des Chinoises leur fera défaut à Tokyo, ce n'est pas comme si elles dominaient outrageusement le double dames avant leur retrait des tournois en mars 2020.

Et vous, qui voyez-vous l'emporter ?

Retrouvez notre espace Jeux Olympiques ICI

En discuter sur le forum

1

Réagir sur l'article

Vous devez vous connecter pour pouvoir ajouter un commentaire

  • Benoit Castela
    Le 16/07/2021 à 13h24 (0)
    Vous êtes durs avec Matsumoto Nagahara quand même je trouve. Double championnes du monde en titre, vainqueurs du dernier AG et surtout Fukushima Hirota ne gagnent pas dans les grands moments (déjà trois finales mondiales perdues). Tokyo pourrait être ce premier titre majeur, mais perso Matsumoto/Nagahara se classent sans aucun doute avec vos deux favorites ;)