FFBAD : Questions/Réponses avec Jean-Michel Richard pour Bad2028 (2/2)

Publiée par Richard Catroux le mercredi 25 novembre 2020 à 17:30
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Crédit photo : Badmania.fr

A quelques semaines de l'Assemblée Générale élective de la FFBaD, Jean-Michel Richard de la liste Bad 2028, le pari des expériences répond à vos questions ! Interrogé par nos soins sans avoir pris connaissance des questions au préalable, le candidat à la présidence de notre Fédération répond sans détour sur des thématiques aussi variées qu'importantes. Retrouvez sans plus attendre la deuxième partie de notre entretien.

"nous sommes tous des gens ayant de grandes compétences"

Question 5 – Elise : Quels sont les points forts de votre liste ?

Je pense que le point fort de la liste Bad 2028, c'est que nous sommes tous des gens ayant de grandes compétences. C'est pour cela qu'on a fait appel à des personnes issues du monde du badminton et à des personnes issues de la « société civile ». C'est quand même extrêmement intéressant d'avoir des renforts, par exemple, d'une médecin qui travaille au ministère de la Santé et qui est en charge du déploiement du sport santé. Vous vous rendez bien compte que la Fédération va être bien placée pour pouvoir répondre à des appels à projets quand le ministère des Sports va nous solliciter.

On a une professionnelle des médias et de la communication et notre fédération a aussi besoin de se moderniser en termes de communication, qu'elle soit interne ou externe. Nous avons un professionnel de ce qu'on appelle l'économie sociale et solidaire qui va permettre que la Fédération s'engage dans cette voie-là. C'est important que la Fédération ne soit plus aussi dépendante de la seule licence en terme de ressources.

On peut également relier le sport santé à ce qu'on appelle le sport entreprise. C'est un domaine que nous n'avons jusque-là pas assez exploré et exploité. On doit pouvoir se rapprocher des entreprises pour leur proposer un service, se rapprocher des mairies et là, la Fédération doit accompagner les clubs pour qu'ils obtiennent plus facilement des créneaux sur la pause du médiane et proposer un service à des entreprises et peut être développer d'autres services à côté. Les études ont été faites et nous démontre qu'il y a un bienfait pour les employeurs et les employés de pouvoir pratiquer le sport en entreprise. Tout le monde en est convaincu et ce sont des éléments importants qu'on doit développer.

Je pense qu'on est la seule équipe à prôner autant notre pari économique. Il faut qu'on modernise complètement le marketing. Cela passera aussi par utiliser le déplacement de nos joueurs quand ils vont sur des compétitions internationales pour lier des liens avec les acteurs économiques locaux. Pour cela, on peut s'appuyer sur le réseau des chambres consulaires des ambassades. Ce sont des choses comme ça qui doivent nous apporter des ressources supplémentaires et complémentaires et ça nous semble important.


"Il est évident que nous devons inscrire la Fédération dans la durée"

Question 6 – Samuel, Julie : Pourquoi viser 2028 et non 2024 dans un premier temps ?

Il est évident que nous devons inscrire la Fédération dans la durée. Des décisions, comme la gestion des athlètes, pour reprendre un thème aborder précédemment, c'est typiquement le sujet pour laquelle la Fédération doit se projeter en 2024, bien sûr, mais aussi pour 2028 et même 2032. C'est dès aujourd'hui qu'on doit préparer les futures pépites pour qu'elles arrivent à maturité au moment des échéances olympiques.

L'équipe sortante a projeté la Fédération en 2025, puisque elle a candidaté et obtenu l'organisation des Championnats du monde en 2025. On doit encore une fois inscrire la Fédération dans la durée et nous devons prendre des décisions qui impactent l'avenir de la Fédération, et pas seulement sur quatre ans. Bien sûr, il n'est pas question que ça soit une équipe et encore moins un homme qui s'inscrivent dans la durée et qui visent 2028.

Question 7 – Caroline: Le classement individuel sera-t-il amené à disparaître au profit d'un nouveau système ?

Oui, bien sûr. Nous avions à la base un Classement Permanent Par Points (CPPP) qui ne fonctionnait pas trop mal à l'époque. Sous l'ère de Richard Remaud, une réforme du classement a été engagée avec un Classement Par Points Hebdomadaire (CPPH) qui lui est bien sûr intéressant pour sa mise à jour hebdomadaire. Sauf qu'on s'est aperçu à l'usage que la philosophie première de vouloir comparer les joueurs entre eux, aussi bien français, mais aussi bien par rapport à un ranking mondial, ne correspondait pas du tout à ce qu'on avait mis en place.

On a depuis 4 ans essayé de mettre des patchs, des rustines, des correctifs pour correspondre au mieux à la réalité et que les joueurs s'y retrouvent. Malheureusement, quand on corrige à un endroit, on induit une erreur à un autre et on n'a absolument pas obtenu ce qui devait être. Le président Florent Chayet a souhaité entamer une réforme en parallèle de ces correctifs qui étaient mis en place sur une base de Elo-Glicko. On avance aujourd'hui avec une phase de test. Il faut être absolument certain avant de pouvoir le proposer, que ça corresponde aux valeurs des joueurs français, que le premier joueur français actuel reste bien le premier joueur français.

On ne peut pas rester avec ce mode de fonctionnement actuel et on sera amené à préconiser un retour au CPPP mais de manière hebdomadaire, avec une valorisation de la défaite. Si un joueur gagne, il progresse mais s'il perd, il n'avance pas dans le classement et je pense que tout compétiteur est en mesure de le comprendre. Le but, c'est également d'avoir une formule compréhensible de tous et savoir quand on s'engage dans une compétition ce que l'on va gagner ou pas en fonction de son résultat sportif. Aujourd'hui, les formules sont trop complexes et je pense que ce manque de visibilité n'encourage pas les compétiteurs à participer à plus de compétitions. Donc, oui, il est urgent de réformer mais encore une fois, pour quelque chose de simple et accessible et compréhensible de tous.


"avoir un partenaire titre pour l'interclubs national du Top12"

Question 8 – Paul : Croyez-vous aux pratiques comme le Fitminton et Airbadminton pour un développement du nombre de licenciés ?

Oui, tout à l'heure, je parlais de quelques personnes inscrites sur notre liste avec des compétences très intéressantes. Nous avons une jeune femme qui est prof de Fitminton justement. Ce sont des formules qu'on doit pouvoir proposer et déployer sur l'ensemble du territoire. Nous croyons bien évidemment au Airbadminton et plus largement, au badminton en extérieur. Il faut être aujourd'hui en capacité de mettre un vrai circuit en place et pourquoi pas même aller vers un circuit des plages. Ce sont des formules de jeu qu'on doit être en capacité de proposer en complément de nos formules de jeu en intérieur.

C'est une image de marque de la Fédération et il ne faut pas le présenter comme un retour à la plage, au contraire. C'est un complément qu'on doit proposer et qui doit également nous permettre de nous développer et de développer des clubs qui pourront s'engager dans cette démarche. Proposer du 3vs3 par exemple, c'est une formule de jeu qui doit et peut plaire car c'est extrêmement intéressant et ça va dynamiser les formules de jeu. Je pense qu'il faut donner de la visibilité à notre discipline et ce format de compétition, va permettre d'identifier le badminton comme étant un sport pouvant répondre à tous les axes et où tout le monde peut se faire plaisir, à tous niveaux, que ce soient des hommes et des femmes. C'est notre particularité du badminton et il faut le remettre en avant.

Question 9 – Thibaud : Vous évoquez un centre unique de performance dans votre interview pour Badmania, qui le financera ? Et comment ?

Aujourd'hui, on a des fonds qui nous sont alloués par la convention d'objectifs. Ces fonds, en ce qui concerne les valides, on se battra pour les maintenir. On a certainement un potentiel médaillable plus fiable au niveau du para badminton et c'est une filière qu'il faut qu'on développe pour que les clubs puissent accueillir des personnes en situation de handicap. Et on pourrait parler de toutes les formules inclusives qu'on doit mettre en place.

Il faut quand même savoir que la Fédération abonde financièrement dans tout ce qui est gestion logistique, déplacements, organisation de stages. Donc, ce financement là, il doit a minima rester, mais il y a aussi des économies d'échelle à faire en ayant un centre unique, que ce soit en termes de ressources humaines, en termes d'hébergement. Des choses qui doivent être prises en compte avant même de prendre une telle décision car ça impactera le fonctionnement fédéral.

C'est aussi aller chercher des ressources marketing différentes. Par exemple, avoir un partenaire titre pour l'interclubs national du Top12, voire la Nationale 1 pour permettre des retransmissions. Le niveau de jeu en Top12 est quand même élevé avec d'excellents athlètes français et également de très bons joueurs étrangers qui y participent. Ces ressources que nous obtiendrons, c'est autant d'argent qui va pouvoir être mis à disposition d'un centre unique pour le faire fonctionner.

La première partie de cet entretien ICI

La page dédiée à la liste Bad 2028, le pari des expériences ICI

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