Crédit photo : Sylvain Nalet
Une chronologie qui interroge
C’était le 25 août dernier. Un dernier smash gagnant, et P.V. Sindhu plongeait dans les bras de Kim Ji Hyun et de Pullela Gopichand. À 24 ans, l’Indienne devenait la toute première championne du monde de son pays, renforçant encore un peu plus son ultra-popularité et effaçant, par la même occasion, les nombreuses occasions manquées jusqu’alors. Nommée en avril, Kim Ji Hyun, médaillée d’or aux Jeux d’Asie 1994, avait réussi son incroyable pari : mener l’Indienne, abonnée aux accessits, vers son premier grand titre. Pas là pour l’argent mais pour fabriquer des champions, selon ses dires rapportés par India Today, l’histoire d’amour entre la coach coréenne et l’actuelle sixième joueuse mondiale aurait-elle tournée au vinaigre ?
Alors que Kim Ji Hyun se projetait d’ores et déjà vers l’échéance olympique dans ses propos, l’on apprenait, le 24 septembre dernier, que la Coréenne quittait le giron fédéral indien. La raison ? Le mauvais état de santé de son mari, l’obligeant de facto à le rejoindre en Nouvelle-Zélande, démissionnant ainsi de ses fonctions après seulement cinq mois. Dans des propos relayés par Sportstar, Ajay Kumar Singhania, secrétaire général de la Badminton Association of India, avouait avoir été mis au courant sans pour autant avoir reçu une lettre de démission officielle de sa part. Alors que Pullela Gopichand laissait entendre qu’il faudrait "environ quatre à six mois pour [qu’il] se soigne" - en référence au mari de Kim Ji Hyun - la Coréenne était nommée, quelques semaines plus tard, coach pour le compte de l’académie de Taïwan.
Un air de déjà -vu
Interviewée dans le cadre d’une émission réalisée par le média coréen LTN, l’ancienne coach de P.V. Sindhu aurait révélé les véritables raisons de son départ. Hospitalisée peu avant le début des Championnats du Monde, Kim Ji Hyun aurait notamment peu apprécié le manque de soutien et d’inquiétude à son égard, y compris de la future championne du monde. Également sur la table, ses mauvaises relations avec les autres coachs de l’équipe nationale, à la fois jaloux de son succès et amateurs de simples "copier-coller" de ses séances, n’auraient pas été du goût de la Coréenne.
Un départ précipitée et tout sauf anodin pour P.V. Sindhu. Post-Mondiaux, l’Indienne aura disputé sept tournois et n’aura dépassé le deuxième tour qu’à une seule reprise, lors des derniers IFB. Un départ aux airs de déjà -vu en Inde : le coach indonésien Mulyo Handoyo, engagé pour trois ans en 2017, n’avait honoré que neuf mois de son contrat. Une courte période qui avait permit à Srikanth Kidambi de remporter quatre titres SuperSeries et de grimper jusqu’à la deuxième place mondiale. Une success story prenant finalement fin précipitamment, l’Indonésien se retirant pour raisons personnelles avant d'occuper, peu de temps après, un poste de head coach à Singapour.
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