ALL ENGLAND 2019 : Momota dans l'histoire, Tai Tzu Ying dans le noir

Publiée par Ewan Maleszka le dimanche 10 mars 2019 à 21:49
Kento M.
Crédit photo : Aurélie Millauriaux

Fin de cette édition 2019 du prestigieux All England ! A l'image du reste du tournoi, les finales nous ont tout proposé : des favoris qui chutent, des anciens qui reviennent fort, et surtout des matchs de haute volée.

Momota et Zheng/Huang comme une évidence

Quatre ans. Quatre ans que Viktor Axelsen n'avait pas pris un set à son homologue japonais Kento Momota. Alors quand le géant d'Odense a empoché le deuxième set 21-15, sa performance ressemblait déjà à un petit exploit. D'autant plus que la première manche était semblable à toutes celles qu'ont disputé les deux hommes depuis le retour du Japonais au premier plan : les rallyes durent, mais Axelsen ne parvient pas à mettre son adversaire en danger et finit par craquer. Dans une finale où ne figuraient pas Lin Dan, Lee Chong Wei ni Chen Long pour la première fois depuis quinze ans, le troisième set allait décider du vainqueur.

Le Danois commence tambour battant (4-0) mais est vite rattrapé par la fatigue. Mené 11-9 à la pause, il tente le tout pour le tout et prend énormément de risques avec des amortis croisés et des smashs qui flirtent avec la ligne. C'est peine perdue pour Axelsen, Momota remporte la manche décisive 21-15 et écrit l'histoire en devenant le premier Japonais à remporter la compétition en simple homme.

Kento Momota n'est néanmoins pas le premier homme japonais à inscrire son nom au palmarès de la compétition centenaire. Son compatriote Yuta Watanabe avait eu cet honneur l'année dernière, mais lui et sa partenaire Arisa Higashino ont manqué le doublé face aux numéros 1 mondiaux Zheng/Huang (21-17, 22-20). Passés tout près de l'élimination hier, les Chinois ont été impressionnant de maîtrise aujourd'hui : menés 12-4 dans le deuxième set, ils ont poussé pour revenir et ont effacé un volant de set avant de s'imposer.

Chen Y.
Crédit photo : Aurélie Millauriaux

Chen Yufei la surprise du chef

Si les numéros uns mondiaux se sont imposés en simple hommes et en mixte, il n'en a pas été de même en simple dames. Pourtant, Chen Yufei avait les chiffres en sa défaveur : en deux ans passés sur le circuit, elle a affronté onze fois Tai Tzu Ying et n'avait jamais gagné. Décomplexée, la jeune joueuse de la CBA qui vient de fêter ses 21 ans réussit un départ canon et mène 11-5 à la pause. Elle résiste ensuite au retour de la numéro 1 mondiale (18-16) et empoche le premier set (21-17).

Largement dominatrice sur le circuit, Tai Tzu Ying est parfois sujette à un manque de concentration qui lui coûte un set, mais très rarement un match. Pourtant cette fois, elle ne parviendra jamais à (re)trouver son réel niveau et après avoir encore une fois réduit l'écart (9-13, 17-17) elle multiplie les erreurs dans les points cruciaux et s'incline logiquement (21-17, 21-17). La Taïwanaise ne gagnera donc pas le titre pour la troisième année consécutive alors que Chen Yufei remporte son deuxième Superseries.

Hendra
Crédit photo : Sylvain Nalet

Ahsan/Setiawan et Chen/Jia en deux temps

Difficile de ne pas voir dans cette finale de double hommes un choc des générations entre les expérimentés Ahsan/Setiawan, vainqueurs de la compétition en 2014 et les fougueux Chia/Soh, véritables révélations du tournoi. Les Malaisiens commencent le match sur les chapeaux de roues et remportent un premier set à sens unique (21-11) où Setiawan semble gêné par sa blessure au mollet contractée la veille.

Les doubles champions du monde changent pourtant complètement de visage dans le deuxième set et réussissent à conclure rapidement les points. Leurs adversaires lâchent rapidement (21-14) et Ahsan/Setiawan ne baissent pas le rythme dans le troisième, qu'il remportent 21-12 pour ajouter une nouvelle ligne à leur palmarès déjà bien garni.

Chez les dames enfin, les jeunes chinoises Chen/Jia ont semblé en difficulté pendant plus d'un set et demi (18-21, 15-18) avant d'inverser totalement la tendance. Portée par une Jia Yifan injouable, la paire de la CBA va profiter du manque d'initiative des japonaises pour prendre le jeu à son compte et le deuxième set par la même occasion (22-20). Rapidement menées dans la manche décisive (0-6), les championnes du monde japonaises ne reviennent pas et permettent à leurs adversaires de remporter leur premier titre depuis les Jeux d'Asie en Août dernier.

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  • Katogan
    Le 10/03/2019 à 22h11 (0)
    Quand Kento nous fait du Momota, il est capable de s'extirper des pires situations.
    Chapeau bas pour cette victoire pas facile, avec un public "borderline" peu dévoué à sa cause, elle n'en est que plus grande.
    • Ewan Maleszka
      Le 10/03/2019 à 22h21 (0)
      @Katogan Je trouve que le public a été partial mais correct, on est loin des spectateurs de Coubertin qui sifflent les adversaires des Stoeva !
  • DidyKun
    Le 10/03/2019 à 22h17 (0)
    Oui, mais il semblait encore avoir de la marge par rapport à un Axelsen à bout de souffle au 3e quand même.
    Quant
  • DidyKun
    Le 10/03/2019 à 22h20 (0)
    Quant au public, c'est particulier hein (ouais ça sifflait, chantait en cours de jeu) mais je trouve que ça fait pas de mal... quand les joueurs européens vont en Asie, ils disent parfois que la pression de la salle est "écrasante" donc c'est pas spécialement une mauvaise expérience, un petit retour de bâton aussi.
    Bon j'avoue, si je joue et que les mecs font la trompette, ça peut vite agacer ^^
  • LaKapsule
    Le 12/03/2019 à 12h24 (0)
    La femme qui criait était relativement agaçante d'ailleurs.
    • Boumseb
      Le 12/03/2019 à 14h39 (0)
      @LaKapsule D'accord avec toi, mais c'était peut être un jeune
  • keating
    Le 13/03/2019 à 11h12 (0)
    C'est la femme qui criait qui était la cible de tous les sifflets, je pense qu'elle a gâché une partie du match à beaucoup de monde autour d'elle ... Je suis étonné que personne ne soit intervenu dans la salle tellement ça en devenait gênant ...