Crédit photo : Yonex International

Les sessions des demi-finales du All England ont livré un spectacle d’une intensité émotionnelle parfois extatique dans la Birmingham Arena, portée par les supporters danois, indonésiens puis malaisiens en fusion. En double dames comme comme en simple hommes, ce sera une affaire entre champions du monde, avec un premier titre à la clé. Après avoir frôlé la porte ce samedi, Zheng/Huang s’offriront la revanche de l’édition passée contre Watanabe/Higashino, tout comme Chen Yufei face à Tai Tzu Ying chez les dames. Enfin, rendez-vous cet après-midi à Birmingham pour un choc des générations en double hommes.

Une affiche Axelsen / Momota en finale

Au sortir d’une fin année 2018 plombée par les blessures et le doute, Viktor Axelsen (6) a montré un visage ultra conquérant dans son duel de haute volée face au tenant du titre Shi Yuqi (2). Après une fin de premier acte étouffante, le chouchou de la Birmingham Arena a d’abord laissé les clés du deuxième set au leader au simple chinois, avant de le martyriser pendant l’épilogue (22-20/13-21/21-9).

Un indice de la confiance retrouvée sur ce match ? Ce sublime, et éc½urant, coup gagnant derrière le dos du Danois qui viendra sonner la pause à 11-3 du dernier set. Porté par la marée rouge et blanche des fans scandant des « Viktor ! Viktor ! », le géant d’Odense confiait après le match à propos de sa finale à venir « c’est un rêve d’enfant qui devient réalité. (…) En dépit des statistiques défavorables, je crois en mes chances demain » (1 victoire / 10 défaites).

C’est que le nom de son futur adversaire rime avec « épouvantail ». Pourtant solide et accrocheur pendant un set, NG Ka Long a en effet subi de plein fouet la loi du prodige Kento Momota (1), l’ogre du circuit (21/19-21/11). Les champions de monde 2017 et 2018 s’affronteront dans leur première finale au All England dans une atmosphère qui s’annonce bouillante.

Crédit photo : Sylvain Nalet

Zheng Siwei/Huang Yaqiong au bord du précipice

On dit « Comeback » ou « remontada » ? Il paraît que c’était le dilemme de la semaine pour le sport britannique. A quelques encablures de Manchester, les ultra-favoris n°1 mondiaux et champions du monde chinois Zheng Siwei et Huang Yaqiong (1) se sont largement inspirés de ce thème pour se sortir d’un bien mauvais pas après avoir frôlé l’élimination face aux décomplexés Praveen Jordan (vainqueur en 2016 avec Debby Susanto) et sa nouvelle partenaire Melati Oktavianti.
Il faut avouer qu’en dedans pendant un set et demi, Zheng a retrouvé la lumière au meilleur moment (13-21/22-20/21-13). De leur côté, les Indonésiens pourront s'en vouloir d'avoir saccagé trois volants de match à 17-20 dans le 2ème acte.

Les favoris chinois n’auront pas le droit au blackout demain, dans le remake de la finale de l’an passé face aux jeunes tenants du titre Watanabe/Higashino (3), intraitables dans leur combat face aux malaisiens Goh/Lai.

Crédit photo : Sylvain Nalet

Des dames et des carrés d’as

Si les quatre premières têtes de série formaient le dernier carré du simple dames, la logique s’est arrêtée ce samedi. La faute à Chen Yufei (3), qui a su rivaliser avec la vitesse de déplacement de Nozomi Okuhara (2), puis lui asséner des attaques chirurgicales. Dépassée et en manque de constance, la championne du monde 2017 a fini par dérailler (21-17/21-11).

Chen Yufei retrouvera en finale son bourreau favori, Tai Tzu Ying (1), pour la revanche du millésime 2018, et avec l’ambition de faire mentir des statistiques peu flatteuses de 11 défaites en autant de confrontations. En début de journée, renversant son sort des IFB 2018, la pépite taïwanaise avait muselé Akane Yamaguchi (4), incapable de tenir la distance face au défi physique imposé par la n°1 mondiale. Encore écoeurante de maîtrise et de virtuosité, Tai Tzu Ying s’avance bien armée pour aller chercher le triplé.

Enfin en double, tandis que les championnes du monde en titre Matsumoto/Nagahara (3), administraient une sévère leçon (21-11/21-12) à leurs compatriotes Tanaka/Yonemoto (7), les revenantes Chinoises Chen/Jia (5), championnes du monde 2017, ont vaincu les n°1 mondiales Fukushima/Hirota au terme d’une superbe opposition (21-18/23-21). Dans une autre choc de mondialistes, Chen/Jia tenteront en finale une sortie du désert, après un palmarès 2018 vierge sur le circuit BWF.

Crédit photo : Sylvain Nalet

Something old, something new

Dans un tableau clairsemé près l’hécatombe des premiers tours chez les favoris du double hommes, Ashan/Setawian (7) étaient attendus face à Kamura/Sonoda (3). Et dans le match vista vs grinta, l’expérience indonésienne a payé face aux n°3 mondiaux japonais moins fantasques que d’accoutumée (21-19/21-16). Seule ombre au tableau, une blessure au mollet en fin de première manche chez le maestro Setiawan, qui a fini le match en boîtant.

Les doubles champions du monde 2013 et 2015, et vainqueurs de All England 2014, auront une nouvelle fois rendez-vous avec la gloire ce dimanche, face aux seuls rookies rescapés du tournoi.

En clôture de la session nocturne, les jeunes Malaisiens Chia/Soh (22 et 21 ans) ont prolongé leur aventure britannique au terme d’une bataille haletante et étincelante (12-21/22-20/21-19) face aux jeunes indonésiens Alfian/Ardianto (8), médaillés d’argent aux Jeux d’Asie. Alliant défense spectaculaire et justesse du jeu mi-court, Chia/Soh pourraient bien incarner la relève malaisienne sur les podiums du double. Encore englués à la 114 ème place au ranking il y a un an et aujourd’hui 18èmes, ils viennent simplement de tracer leur route jusqu’à la finale du mythique All England.

Discuter du All England ICI

Les résultats du All England ICI