Crédit photo : Badmania.fr
''C'est le moment opportun de m'arrêter''
Le bruit courrait depuis plusieurs semaines dans l'entourage des joueurs de l'INSEP : l'histoire d'amour entre Gade et Paris touchait à sa fin. La transformation brutale de cette rumeur en adieux au long cours intervient donc ce mardi 7 Novembre, une dizaine de jours seulement après la fin des IFB 2017.
Une cruelle ironie en un sens, lorsque l'on se rappelle que la relation toute particulière unissant la légende scandinave à la France avait débuté par son titre à Coubertin en 2008. Ce lien fort avait évolué drastiquement en 2015, quelques mois après la polémique des championnats d'Europe par équipes ayant mené au départ de Bertrand Gallet et Svetoslav Stoyanov. En contact de longue date avec la FFBaD, Gade débarquait alors à la tête de l'INSEP, intronisé en grande pompe par l'ancien président de la FFBaD Richard Remaud.
Avec à la clé des résultats sportifs immédiats - médaille d'argent pour les hommes aux championnats d'Europe 2015 par équipes, médaille de bronze de Labar/Fontaine aux championnats d'Europe 2017, progression des résultats globaux -, mais aussi des obstacles majeurs au travail de développement du technicien scandinave de 40 ans. Un sujet que nous avions abordé en profondeur en préambule des IFB 2017.
Mais plus que ces embûches sur le parcours de Gade l'entraîneur, c'est l'organisation du temps de travail du coach scandinave - il jongle entre vie de famille au Danemark et son activité à l'INSEP une semaine sur deux - qui semble sceller son départ. Un sentiment trahi par les propos de Gade, qui rappelle que "depuis le début, nous savions que cela serait un gros challenge d’être à 50/50 entre Copenhague et Paris". Non sans se targuer des succès acquis : "Avec Jesper, nous avons réussi dans beaucoup d’aspects, mais cela a été un processus exigeant. C’est le moment opportun de m’arrêter."
Une présence à mi-temps qui avait déjà récemment conduit l'encadrement fédéral à reclasser Peter Gade au rang de Head Coach de l'INSEP, l'éloignant notamment de thèmes comme la restructuration des cycles de formation des jeunes. Une décision difficile à encaisser côté danois, qui pourrait avoir accéléré l'annonce du départ de l'ancien numéro 1 mondial. Gade et Hovgaard quitteront leurs fonctions à la FFBaD le 1er mai, juste après les championnats d'Europe individuels.
La question du remplacement de Peter Gade n'a elle pas été évoquée par la Fédération. Plusieurs rumeurs font état de la possible arrivée d'une pointure en provenance de l'Asie, sans que cette information n'ai pu être recoupée officiellement.
Crédit photo : Badmania.fr
Les réactions au départ de Peter Gade
Pour le DTN français Philippe Limouzin, l'heure est à l'hommage, et à noter "les résultats prometteurs de l’année 2017". Puis de souligner le caractère décisif de l'attribution des JO 2024 à Paris, qui ont conduit l'encadrement fédéral à s'"interroger sur la meilleure organisation du badminton français afin de pérenniser cette dynamique. Il en est ressorti un besoin de stabilité pour mener à bien ce projet."
L'ancien président de la FFBaD, Richard Remaud, a lui manifesté sur les réseaux sociaux son incompréhension : "Quelle tristesse ! Je ne peux que regretter la décision de la Fédération Française de Badminton et de Peter Gade de mettre fin à leur collaboration. Je reste convaincu que Jesper Hovgaard et Peter étaient les plus à même de faire franchir à la France une étape décisive vers le très haut-niveau mondial. [...] À moins de 7 ans des Jeux à Paris, le signal envoyé est particulièrement contre-productif et inquiétant sur la capacité du badminton français à se construire un avenir au firmament de sa discipline."
The Rip
Le 07/11/2017 Ã 18h24 (0)Ivan Cappelli
Le 07/11/2017 Ã 20h03 (0)polo26
Le 08/11/2017 Ã 9h21 (0)Ivan Cappelli
Le 08/11/2017 Ã 9h59 (0)fandebad1982
Le 08/11/2017 à 10h59 (0)Aucune analyse de fond sur la réalité des résultats et l'amélioration du niveau de jeu des joueurs de l'insep.
Il suffit d'analyser les classements et résultats des joueurs et de les comparer à ceux de 2013/2014 pour se rendre compte que cela n'avance pas.
Gade l'a tres bien compris et il part avant la déroute totale.
On peut le regetter (ou pas) mais c'est plutot lucide.
Francky2015
Le 08/11/2017 à 11h14 (0)On peut donc comprendre la décision des 2 cotés.
Ivan Cappelli
Le 08/11/2017 à 11h51 (0)L'analyse statistique c'est très bien, mais ce n'est qu'une part de la vérité. Par exemple, la blessure longue durée de Sashina Vignes Waran, ou le fait que Brice Leverdez ne fasse plus majoritairement que des S.Series ou des Grand Prix Gold a un impact direct sur le bilan comptable des dernières saisons (ces joueurs pouvaient ramener à eux deux facilement une dizaine de finales/victoires par an aux bleus). Idem dans une moindre mesure pour Gaëtan Mittelheisser. Le renouvellement générationnel en double (retraite de Baptiste Carême, séparation de paires majeures au profit d'une jeune garde prometteuse) n'aide pas non plus.
Dire que Gade part avant la déroute est également infondé. Les raisons de son départ sont liés à d'autres facteurs (relations avec certains joueurs et encadrants difficiles, présence à mi-temps qui agace ...) que son travail en soi.
jimbelay
Le 08/11/2017 à 22h21 (0)J'avoue qu'attendre l'arrivée de Gade pour dire à certains de mieux manger/mieux boire/bien dormir... C'était surprenant. Je pensais que c'était déjà en place.
Régulièrement je vois dans les articles la notion de rigueur qui est mise en avant. Si cela revient c'est qu'il y a un souci sur l'investissement des joueurs dans l'entraînement etc.
Après, comment leur en vouloir? On peut pas dire que faire une carrière au badminton en France soit ce qu'il y a de plus attractif.
Je serais curieux de savoir les revenus de B.Leverdez avec ce qu'il fait au badminton. Bref, si cela est réalisable et vaut la peine d'être un joueur pro.
Pour finir, on parle encore d'aller chercher une autre "pointure" pour entraîner les français.... Ne peut-on pas faire travailler nos entraîneurs? Sont-ils si mauvais que ça? Cela semble être un problème récurrent de trouver un entraîneur sur du long terme pour ces insepiens.
fandebad1982
Le 09/11/2017 à 11h04 (0)Dire que le départ de Gade est liés à la relation avec certains joueurs, la présence à mi temps reste du politiquement correct, des elements de langage qui servent la communication des 2 parties.
Tout le monde sait bien que la raison centrale, c'est l'écart entre le niveau des joueurs de l'INSEP aujourd'hui et les objectifs de niveau que ce sont fixés Gade, la fédération et le ministère des sports en 2014.
Ivan Cappelli
Le 09/11/2017 à 11h20 (0)Dire que les raisons du départ de Gade résident dans une rupture avec les joueurs et une présence à mi-temps, du politiquement correct ? On ne doit pas en avoir la même définition :D
Et je serai curieux de savoir comment tu fixes un "objectif de niveau" à un joueur (Gade est entré en fonction en 2015 au passage, pas 2014).
Les 2 gros échecs qui peuvent être imputés plus ou moins directement à Gade pour moi sont :
- la réconciliation ratée avec Brice Leverdez, et plus globalement ses difficultés humaines.
- le bilan vierge de médaille aux Europe 2016 à domicile.
Tout le reste, c'est du blabla. Personne ne pouvait décemment espérer que Lucas Corvée ou Delphine Lansac deviennent top 10 mondial en 2 ans d'ère Gade par exemple (même si c'est tout le mal que je leur souhaite). Même au Danemark, talents monstres type Axelsen mis à part, cela prend plus que 2 ans d'intégrer le top 10 mondial ! Il n'y a qu'à voir le parcours d'une Line Kjaersfeldt, ou d'un Mathias Christiansen pour s'en rendre compte.
Gade n'est pas un magicien, l'intérêt principal de sa venue était d'optimiser les potentiels présents (le parcours récent de Labar/Fontaine est un exemple à son bénéfice, même s'il est aussi et surtout le fait de Jesper Hovgaard), et de préparer le terrain pour que les générations futures soient mûres pour Paris 2024. Avec le recul, c'est peut-être même ce point qui lui a causé le plus de tort, puisqu'il se murmure que la présence de Gade était un obstacle à l'entrée des talentueux Popov à l'INSEP ...
Francky2015
Le 09/11/2017 Ã 11h37 (0)CORVEE
2015 : 63
2017 : 68
ROUXEL :
2015 : 72
2017 : 85
ClaerBOUT
2015 : 90
2017 : 93
No comment...
Francky2015
Le 09/11/2017 Ã 11h38 (0)Ivan Cappelli
Le 09/11/2017 Ã 11h52 (0)fandebad1982
Le 09/11/2017 à 11h52 (0)Et je ne parle meme pas de top 10 Yvan. Mais si tu consideres que les niveaux de jeu des meilleurs de l'insep sont suffisants, c'est que tu es vraiment tres peu ambitieux et/ou ignorant de l'augmentation du niveau des jeunes joueurs français depuis 10/15 ans et surtout de l'histoire des résultats de l'équipe de France senior et de ses meilleurs joueurs.
Mais comme je l'ai deja dit Gade et le staff français ne sont pas aussi ignorants et les objectifs ils savent les placer en fonction de tous ces éléments et ça ce n'est pas du blabla.
Un autre responsable avec de tel résultats n'aurait jamais tenu 3 saisons.
Peter Gade part avant de perdre toute crédibilité en terme d'entraineur. C'est intelligent de sa part.
Ivan Cappelli
Le 09/11/2017 Ã 11h54 (0)Medor
Le 09/11/2017 à 20h42 (0)Le problème dans le bad n est pas simple
Pour faire court 200 000 licenciés mais combien de vrais et réels compétiteurs
en étant généreux 10 000 au max des plus jeunes aux vétérans ce qui est très peu.
La solution ?
FransV
Le 19/11/2017 à 0h20 (0)Bien sur que le passage de Gade est un échec !
Régression au classement de tous les éléments ou presque qu'il avait sous le coude à l'INSEP.
Qui dit, que les équipes de France n'auraient pas eux les mêmes, voir de meilleurs résultats aux Ch.Europe ou à Baku avec l'ancienne équipe technique ?
De mémoire, nous parlions de progression de l'équipe de France avant Gade, non ?
L'autre problème et je l'ai déjà écrit cinquante fois, c'est qu'il n'y a pas de structure de formation (sport étude) pour le badminton en France.
Avec les moyens dégages (sponsors / licences) par la FFBad, elle devrait crée un centre de formation de sport étude encadrant quelques jeunes prometteurs en sport-étude, internat et offrir à une élite du badminton Français, des conditions d'entrainement et de logement.
Oui, il manque de pas mal de chose aussi dans la structure même des entrainements des français, hygiène, densité, heure de physique, de raquette, de vidéo ...tout simplement du temps !
Comme dit plus haut, un badiste d'élite français est quasi obligé d'avoir un job pour subvenir à ces besoins, difficile dès lors d'être au top partout, tout le temps.