Crédit photo : Yonex Japan
Comme une passation de pouvoir
Rendons à César ce qui appartient à César: résumer cette victoire d'Axelsen face au roi d'une décennie de circuit Super Series ne pourrait se résumer uniquement à l'excellence de l'un, ou à la déchéance de l'autre. Le curseur ne s'en place pas moins entre ces deux éléments déterminants, à l'heure des conclusions sur cette victoire aux allures de passage de témoin.
Honneur au vainqueur d'abord: en bon champion du monde, Axelsen a tout simplement survolé son sujet cette semaine. Létal en fond de court, le géant d'Odense surfe sur la confiance acquise à Glasgow et domine son sujet. En phase offensive, l'angle imprimé, la précision chirurgicale de ses coups ont fait mouche même face au meilleur contreur de l'histoire.
Une force offensive augmentée par un Lee Chong Wei encore en deçà cette semaine, malgré une laborieuse qualification en finale. La fluidité, le talent, la technique: rien n'a changé dans le jeu du Datuk Wira malaisien. La constance dans sa vitesse, sa lucidité, elles, ont décru. Toujours capable de faire des différences, mais moins à-même de les exploiter, Lee Chong Wei a offert plus de fautes directes, et surtout plus de fenêtres de tir au sniper scandinave qui ne s'est pas fait prier.
Totalement dominateur au premier set, Axelsen prend rapidement les commandes du match. En contrôle, il gère les tentatives de rébellion du Malaisien à la perfection, et reprend les rennes au meilleur moment dans le second acte pour une conclusion rapide. Mais la stature de Lee Chong Wei reste imposante pour un joueur de 23 ans, tout champion du monde qu'est Axelsen. Le seul moment de crispation du match côté danois offre un troisième acte aux allures de poudre aux yeux.
Car une fois ses esprits retrouvés, Axelsen n'a plus laissé aucune chance à un Lee Chong Wei au final loi du compte, trop souvent contré en attaque, et finalement plus humain qu'à l'ordinaire. Le nouveau roi du simple hommes déroule jusqu'à la délivrance et s'impose 21-14, 19-21, 21-14. Le trône de de numéro 1 mondial se rapproche, mais nul doute que, dans l'esprit de bien de ses rivaux, ce statut est déjà officieusement acquis.
Crédit photo : Badmania.fr
Fin de disette pour Marin
Dans les autres finales de la journée, Carolina Marin s'est adjugée son tout premier titre à Tokyo après avoir éteint He Bingjiao 23-21, 21-12. Dominatrice mais prise à défaut en fin de premier set après quelques erreurs liées à la frustration de voir sa rivale revenir au score, l'Espagnole s'est libérée après le gain du premier acte. La jeune tenante du titre chinoise n'a plus jamais revu la locomotive ibérique (11-3 à la pause), malgré un baroud d'honneur après la pause.
Pour Marin, ce titre lors du 8ème Super Series de la saison vient mettre un terme à près de 2 ans de privations. Il fallait jusqu'ici remonter à fin 2015, et des titres en France et à Hong-Kong pour retrouver trace de la championne olympique en titre au Hall of Fame d'un Super Series. Pour l'Europe, c'est une petite sensation: seuls Peter Gade et Tine Ramussen (Korea Open 2009) avaient réussi le doublé continental depuis l'avènement de l'ère Super Series.
Moins de chance pour le Japon, qui pouvait espérer 3 titres à domicile. Seules Matsutomo/Takahashi ont logiquement tenu leur rang en écartant Kim/Kong (21-18, 21-16). Après une semaine de rêve, Inoue/Kaneko n'avaient eux plus assez d'essence dans le moteur pour inquiéter les Indonésiens Fernaldi/Sukamuljo (21-12, 21-15). Après avoir été privés du titre à Seoul dimanche dernier, les vainqueurs du All England 2017 renouent avec la victoire, et surtout leur état de forme du début de saison.
Toujours aussi discrète en 2017, la Chine sauve elle les apparences avec son double mixte Wang/Huang face à Hoki/Hirota (21-13, 21-8).
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