Crédit photo : Sylvain Nalet
Crédit photo : Sylvain Nalet
Des sourires et des larmes
Il n'a pu retenir ses larmes, tellement l'émotion était grande. Devant un public qui n'a pas attendu la fin d'un match presque anecdotique tellement les esprits étaient ailleurs, Jan O Jorgensen, 32 ans, a bouclé la boucle. Il y a dix ans, le Viking, dans un thriller exaltant, s'imposait au nez et à la barbe d'un certain Taufik Hidayat (21-19, 21-19) à Odense. Même lieu, même geste : Jorgensen a laissé la raquette s'échapper, battu par son compatriote Anders Antonsen (21-12, 21-10), et ne la reprendra plus. Une carrière bien remplie pour un caractère bien trempé dont on n'avait pas manqué, plus tôt cette année, de faire la rétrospective. Et si vous n'étiez pas devant votre écran, la séquence émotion est à retrouver à partir de 47'50" sur la vidéo ci-dessous. Presque vainqueur malgré lui, Anders Antonsen affrontera Chou Tien Chen dans un duel d'ores et déjà salivant quand l'autre demi-finale opposera Rasmus Gemke à Kenta Nishimoto.
Des émotions, nul doute que Julien Maïo et Léa Palermo sont en train d'en vivre également. Pour la première fois depuis Brice Leverdez, demi-finaliste ici-même il y a quatre ans, des représentants tricolores se présenteront dans le dernier carré d'un tournoi estampillé World Tour Super 750. Une performance de haut vol à relativiser en raison de l'absence des meilleurs, certes, mais aussi à savourer. Car face à la 32ème paire mondiale, formée par Sam et Chloé Magee, le duo français a fait preuve d'une grande maîtrise (21-15, 21-15). Pour voir encore plus loin, il faudra cependant faire encore plus fort : vainqueur de leurs compatriotes Mairs/Williams (19-21, 21-11, 21-16), c'est le couple Adcock qui disputera aux tricolores une place en finale. Autres Britanniques de la partie, Marcus Ellis et Lauren Smith retrouveront les Allemands Lamsfuss/Seidel ce samedi.
Marin, fin de (mauvaise) série ?
Premiers à ouvrir le bal, on aurait pu espérer pareil performance pour les jeunes Fabien Delrue et William Villeger. Mais sur la lancée de leur victoire référence face à Astrup/Rasmussen hier, le duo local Eipe/Kjær aura été le plus inspiré pour mener à bien les fins de sets (21-18, 21-18). Opposés à Chris Langridge et Marcus Ellis, les frères Popov, à deux points de prendre les commandes (19-17) lors du premier set, auront fait plus que résister face aux Anglais (19-21, 17-21). Du positif à tirer pour les Fosséens, et une finale à aller chercher pour les Britanniques, opposés aux jeunes Danois en demi. Menés jusqu'à la pause du troisième set, Ivanov/Sozonov, vainqueurs sur le fil de Bay/Mølhede (15-21, 21-13, 21-19) affronteront demain les Anglais Lane/Vendy dans la partie basse du tableau.
Vous l'aurez compris, le clan britannique est à la fête en terre scandinave. Il n'aura pas fallu grand-chose, d'ailleurs, pour un carton plein : face aux n°2 mondiales Fukushima/Hirota, le duo Birch/Smith sera passé tout proche d'une performance majuscule (21-13, 16-21, 19-21). Vainqueurs il y a deux ans, les Japonaises affronteront les surprenantes Danoises Busch/Schulz, toutes deux 19 ans à peine. Impressionnantes face au duo Lefel/Tran (21-5, 21-8), les s½urs Stoeva auront elles pour mission d'empêcher une finale 100% japonaise. Pour se faire, il faudra s'offrir les championnes du monde Matsumoto/Nagahara, solides aujourd'hui devant Fruergaard/Thygesen (21-19, 21-15).
Le clan japonais comptera également, comme souvent, sur Nozomi Okuhara. Intraitable face à Jakobsen (21-6, 21-12), la Nippone croisera le fer avec la Canadienne Michelle Li. Menée 21-17, 14-11, Carolina Marin aura elle tardé à trouver son second souffle face à Zhang Beiwen (17-21, 21-17, 21-14) pour arracher une quatrième fois une place en demi-finales ici, à Odense. Problème : l'Espagnole ne s'est jamais hissée en finale. Mais face à Yvonne Li, 44ème joueuse mondiale, la triple championne du monde ne devrait pas, à priori, manquer le coche une cinquième fois…
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