Crédit photo : Sylvain Nalet

Vainqueur d'Anthony Ginting pour remporter les deuxièmes World Tour Finals de sa carrière, Kento Momota a ponctué son incroyable saison 2019 par un nouveau titre. Privée de hat-trick par Chen Yufei, Taï Tzu Ying ne bouclera pas l'année, pour la première fois en trois ans, à la place de numéro une mondiale.

Et à la fin, Momota gagne

En s'offrant Viktor Axelsen en finale d'un tournoi maîtrisé de bout en bout, Kento Momota avait envoyé un premier signal à la planète badminton en remportant le deuxième majeur de sa carrière, alors âgé de 21 ans. C'était il y a quatre ans, et, à l'aube des Jeux de Rio qui arrivaient l'été suivant, le Japonais faisait bonne figure parmi les cadors. Numéro deux mondial à la fin de l'hiver, Momota était finalement rattrapé par son passé sulfureux au pays, contraint de manger son pain noir pendant plus d'un an. À nouveau vainqueur ce dimanche du tournoi de fin d'année, le Japonais a désormais toutes les cartes en mains à huit mois des Jeux de Tokyo.

Comme ce fut le cas à plusieurs reprises cette saison, battre Anthony Ginting aura été tout sauf une sinécure pour le numéro un mondial. Pour être tout à fait honnête, on donnait même le Japonais pour perdu dans la troisième manche, mené 12-5 par un Ginting de gala. Oui mais voilà, Momota reste Momota et le Japonais passait un cinglant 16-2 à son adversaire pour mettre tout le monde d'accord (17-21, 21-17, 21-14) : avec onze titres au compteur en seize tournois disputés - un record - le Nippon est au-dessus de tout le monde.

Impériale en 2017 et 2018, le règne de Taï Tzu Ying s'est lui effrité en 2019. Battue en finale du All England par Chen Yufei puis en finale du China Open par Carolina Marin, la Taïwanaise n'accrochera pas un seul tournoi majeur à son palmarès cette saison. La faute, une nouvelle fois, à la jeune prodige Chen Yufei, qui aura pris les commandes dès la perte du premier set pour ne plus jamais les lâcher (12-21, 21-12, 21-17). Conséquence directe de ce succès : la Chinoise, 21 ans, finira l'année sur le fauteuil de numéro une mondiale, forte cette saison de sept titres en sept finales disputées.

Chen/Jia de retour au sommet

Avant ça, la Chine, qui avait déjà récolté trois titres l'an dernier, s'est une nouvelle fois assurée la plus grande part du gâteau à domicile. Ultra-dominateur sur la discipline du mixte, l'Empire du Milieu s'était offert, pour ouvrir le bal, une finale 100% chinoise entre Zheng/Huang et Wang/Huang, remportée par les premiers (21-14, 21-14). Une année (presque) parfaite pour les numéros un mondiaux, vainqueurs des trois WTS1000, des Championnats du Monde et donc des Finals, mais toujours pas des Championnats d'Asie.

Mais ce que l'on retiendra, surtout, c'est ce regain de forme éclatant incarné par Chen Qingchen et Jia Yifan. Redescendues au cinquième rang mondial l'hiver dernier, les Chinoises, championnes d'Asie au printemps, auront remporté cinq titres World Tour - dont trois majeurs - pour finir l'année en boulet de canon à la place de numéros une mondiales. Huit mois avant Tokyo, le match à trois entre Chine, Japon et Corée promet déjà de faire des étincelles en double dames.

Au milieu de ces jeunes lauréats, Mohammad Ahsan et Hendra Setiawan détonnent. À respectivement 32 et 35 ans, les Indonésiens, titrés au All England puis champions du monde en août dernier, auront ponctué leur incroyable saison par un troisième titre aux Finals, égalant Boe/Mogensen dans la discipline (2010, 2011, 2012). Pour se faire, les numéros deux mondiaux auront dominé une cinquième fois consécutive Hiroyuki Endo et Yuta Watanabe, et ce malgré un retard de six unités dans la seconde manche (24-22, 21-19). A quelques mois de Tokyo, les légendes indonésiennes ont peut-être, eux aussi, une petite idée derrière la tête…

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