Crédit photo : Sylvain Nalet
Comme Lin Dan, Axelsen repassera
Imaginez un peu : Khosit Phetpradab, il n’y a de cela que quelques jours, n’avait jamais disputé la moindre finale sur l’ancien circuit Super Series, aujourd’hui World Tour. Ce dimanche, à Tokyo, le 26ème joueur mondial disputera la finale du Japan Open, l’un des huit tournois les plus relevés de la planète : qui aurait bien pu lui prédire telle aventure au début de la semaine ? Si le Thaïlandais de 24 ans est l’incarnation même de l’adversaire piège, il n’en reste pas moins l’un des nombreux seconds couteaux du circuit, certes capable de fulgurances, mais dont on n’attend pas beaucoup plus sur la durée. Coup d’éclat passager ou véritable révélation sur le tard ? Seul l’avenir nous le dira.
Battre un Shi Yuqi dont on s’interroge en permanence sur son niveau réel, puis s’offrir un Chen Long auquel on ne croit plus vraiment, il n’y aurait peut-être pas de quoi faire les gros titres sur Phetpradab, tombeur de deux hommes qui restent des énigmes. Mais n’enlevons rien à la performance du Thaïlandais : quoi que l’on dise, il s’est offert le vice-champion du monde et le champion olympique, le tout sans laisser échapper le moindre set, et ça, c’est fort. Serein face à Lee Dong Keun (21-12, 21-16), il affrontera un Kento Momota qui évolue à domicile. En clair, une victoire relèverait davantage du miracle que de l’exploit.
Car si le Japonais n’est pas invincible, comme l’a prouvé Ginting aux derniers Jeux d’Asie, il y est presque, quand même. Demandez-donc à Viktor Axelsen : même avec cinq unités d’avance dans la première manche (17-13), le Danois a concédé une nouvelle claque (21-18, 21-11). La troisième en 2018, la neuvième en dix confrontations. Comme Lin Dan hier, Axelsen devra repasser. Sur la lancée de son titre historique à Nanjing, Carolina Marin s’est chargée de sauver le bilan européen. L’Ibère, tranquille face à Chen Yufei (21-12, 21-13), défendra son titre de 2017 face à Nozomi Okuhara, facile elle aussi (21-12, 21-12 face à Ohori).
La Chine assurée d’un titre
Absente en simple, la Chine se reposera sur les doubles pour briller chez son voisin. Cauchemar du Japon aux Jeux d’Asie, Chen Qingchen et Jia Yifan pourraient une nouvelle fois gâcher les plans nippons. Tombeuses de leurs compatriotes Du/Li (21-17, 21-15), elles donneront pour la quatrième fois de l’année la réplique à Fukushima/Hirota, finalistes malheureuses de Nanjing mais solides aujourd’hui devant Polii/Rahayu (21-12, 21-18). Au bon souvenir des Mondiaux, Zheng Siwei et Huang Yaqiong (21-16, 17-21, 21-14 face à Chan/Goh), avec Wang Yilyu et Huang Dongping (21-15, 21-17 face à Watanabe/Higashino), proposeront aux fans japonais un remake de la finale de Nanjing.
Déjà vainqueurs de quatre titres World Tour cette saison, Kevin Sanjaya Sukamuljo et Marcus Fernaldi Gideon pourraient bien, au terme de la journée de demain, être en avance sur leur temps de passage de l’an passé, où les Indonésiens avaient conquis à Tokyo leur quatrième trophée. Comme hier, les numéros un mondiaux ont laissé un set en route aux Chinois He/Tan (21-16, 14-21, 21-13). Pas de quoi s’inquiéter, car ils feront face demain à une de leur victime favorite : le tandem Li/Liu. Dominateurs de Chen/Wang (21-14, 21-16), les Chinois sont sortis vaincus de leurs sept derniers duels avec les Indonésiens. Alors Tokyo, terre de miracle ?
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