Crédit photo : Sylvain Nalet

La France, tenante du titre des Championnats d’Europe Juniors, et le Danemark, tête de série 1 de la compétition et 12 fois lauréats se retrouvaient en finale. D’un côté, les Scandinaves privés du trophée depuis 2013 et de l’autre les tricolores voulant succéder de la plus belle des manières à la génération Toma Popov, Thom Gicquel et Delphine Delrue, parée d’or à Mulhouse.

Arnaud Merkle, tout feu tout flamme

Alors que les entraîneurs danois ont fait le choix de modifier le double hommes aligné en demi-finale (qui n’a pas eu besoin de jouer), le staff de l’équipe de France, lui, prend la décision de reconduire une composition identique à celle de la vieille face à la Russie. Une composition, donc, avec trois joueurs (Merkle, Moinard et Huet) disputant deux matchs chacun (tout comme Magelund et Grønbjerg côté danois). Des choix peut-être anodins à première vue mais qui peuvent compter dans l’enchaînement des matchs.

La présence d’Arnaud Merkle aux côtés de Juliette Moinard sonnait comme un vrai pari de la part de l’encadrement français (leur match n’ayant pas eu besoin de se jouer en demie). Un risque qui va rapidement se montrer payant, avec le gain d’un premier set pourtant très disputé (22-20). Toujours devant au score dans la seconde manche (11-10), Grønbjerg/Magelund connaissent une vraie réaction et se mettent à prendre le dessus dans les échanges (22-20, 14-21). Un niveau de jeu que la paire danoise va maintenir tout au long du dernier set… ou presque. En tête jusqu’à 17-12 et alors que les français étaient dépassés, Sebastian Grønbjerg a inexplicablement craqué. Revenu à 17 partout, la paire Merkle/Moinard ne va pas laisser pas sa chance. Un seul volant de match leur suffit pour apporter le premier point au terme d’un match au scénario renversant (22-20, 14-21, 21-19).

Oui mais voilà, après ce premier point dans l’escarcelle tricolore, venait le tour de Léonice Huet en simple dames. Face à la leader du ranking junior en Europe, Line Christophersen, la nouvelle pensionnaire de Chambly n’a rien pu faire face à une adversaire supérieure dans tous les compartiments du jeu (21-13, 21-16). Tout était à refaire pour les Bleuets et surtout pour Arnaud Merkle, pour qui l’heure du second match venait de sonner.

Pris à la gorge d’entrée par le jeune (tout juste 16 ans) et talentueux Magnus Johannesen, Merkle connaît des difficultés pour se mettre dans le ryhtme (11-5 puis 13-7). Mais lorsque le Mulhousien lance enfin la machine, la différence de niveau (et d’expérience) se fait sentir. Le soliste danois ne peut que constater les dégâts (21-19, 21-8) et voir la France repasser devant au score (2-1). Un avantage de courte durée puisque le duo Magelund/Ravn (79èmes mondiales) ne traîne pas (21-13, 21-8 face à Moinard/Huet) pour relancer ce mano à mano toujours aussi indécis.

Lovang/Villeger, risque parfait

C’est sûrement ce que ces deux nations pouvaient offrir de plus beau, un ultime match pour décider du vainqueur. Et quel match. Un alliage parfait entre la fougue de William Villeger associée à la sérénité de Kenji Lovang ? Alors que les deux joueurs disputeront la compétition individuelle avec des partenaires différents, c’est encore un vrai risque pris par le staff français pour disputer un match d’une telle ampleur. Un nouveau choix fort aux allures de coup de génie.

Submergée par la pression et totalement apathique, la paire danoise Grønbjerg/Vertergaard prend l’eau de toute part. Kenji Lovang et William Villeger récitent une partition parfaite (21-10, 21-9) pour conserver le trophée acquis l’an passé. Les Bleuets peuvent exulter, après leurs aînés en 2017, ils conservent la couronne européenne et écrivent encore un peu plus l’histoire du badminton français.

Les têtes sont désormais tournées vers la compétition individuelle qui débute dès cette après-midi (!) Et si tous les signaux sont au vert avec ce superbe titre par équipe, il faudra à nouveau se montrer à la hauteur des ambitions.

Les résultats des EJTC 2018 ICI