JO 2024 : Interview de Qi Xuefei

Publiée par Richard Catroux le samedi 20 juillet 2024 à 09:00
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Crédit photo : Yohan NONOTTE - Badmintonphoto

Dans une semaine précisément, la Française Qi Xuefei prendra part aux Jeux olympiques pour la seconde fois de sa carrière ! Après une édition de Tokyo 2020(1) laissant un goût d'inachevé, la badiste de Rostrenen espère arriver prête physiquement à l'Arena Porte de la Chapelle. Nous avons évoqué avec elle la période de qualification mais également ses objectifs et la suite de sa carrière.

"sur un match tout est possible et on aura l'avantage de jouer à domicile"

Bonjour Xuefei, merci du temps que tu nous accordes pour cette interview, à quelques jours du début des Jeux olympiques ! Pour commencer, comment vas-tu ?

Je vais bien merci, pour l'instant on est en préparation pour les Jeux avec des entraînements tous les jours. C'est une période très intensive en ce moment (ndlr, entretien réalisé le 3 juillet) avec beaucoup de travail, ce n'est pas une période facile. Je suis très fatiguée après les entraînements mais c'est normal, on a besoin de s'entraîner dur pour être en pleine forme pendant la compétition.


Actuellement, tu arrives à faire une préparation classique ? Il n'y a pas de petites blessures à soigner ?

La préparation que je suis est un peu différente, je dois faire attention car l'année de qualification a été assez compliquée physiquement de mon côté. J'ai eu plusieurs blessures, dont une aux Jeux Européens en juin 2023, donc j'ai raté beaucoup de tournois. Quand je suis retournée sur le terrain en octobre, j'ai eu de nouveaux problèmes au niveau de ma hanche. Aujourd'hui encore ce n'est pas terrible, j'ai des douleurs tous les jours à la fin des entraînements, donc je dois bien me préparer et je dois aussi faire beaucoup de soins pour ne pas aggraver la douleur. Au niveau des entraînements, je fais l'entraînement sur terrain le matin et l'après-midi je fais un entraînement physique sans raquette, alors que les autres ont une autre séance avec la raquette en fin de journée.


Pendant la qualification olympique, en comparaison avec les autres joueuses, tu n'as pas fait énormément de tournois. Est-ce que c'était une volonté de ta part et de l'encadrement pour préserver au maximum ton corps ou est-ce que c'était lié à des blessures qui t'empêchaient de jouer ?

C'est un mélange des deux, j'ai toujours des petites gênes physiques. L'encadrement a vu l'état de mon corps et donc on a décidé avec le staff de choisir certains tournois. Ce n'était pas évident de faire une sélection, car j'ai envie de jouer tous les tournois pour tenter ma chance, de gagner des matchs et de faire des bons résultats. Mais mon corps ne m'autorise pas à disputer tous ces tournois et en sélectionner certains était la meilleure chose à faire. Il y a des tournois où j'ai réussi à très bien jouer avec une très bonne performance en Allemagne en mars dernier, après un très gros combat contre Kirsty Gilmour (ndlr, victoire 23-21 au troisième set).


En parlant de l'encadrement actuel, tu es entraînée maintenant par Kestutis Navickas, qui a une très grosse expérience de joueur sur le circuit international. Est-ce que c'est un atout au quotidien pour t'aider à aborder ce genre de compétitions importantes ?

On discute beaucoup avec Kestutis pour comprendre le fonctionnement de chacun et être le plus performant possible en adaptant toutes mes séances à mes besoins. Personnellement, le plus important c'est la partie physique et non la partie technique et tactique. Je m'entraîne beaucoup plus physiquement pour garder un bon état de forme et Kestutis m'aide dans ce sens en ayant adapté les séances pour éviter d'augmenter la gêne au niveau de ma hanche. Il me donne également plus de temps pour la récupération et c'est tout cet ensemble de détails qui fait que je suis là aujourd'hui.


Sur ces Jeux olympiques, quels objectifs t'es-tu fixée ?

Les JO c'est une compétition très importante, c'est un rêve pour tous les athlètes, tout le monde a envie de gagner donc tous les matchs seront disputés. Cette année en plus, on a la chance que ce soit à domicile pour nous, donc j'ai hâte de jouer à l'Arena Porte de la Chapelle pour la première fois car je n'avais pas pu participer aux IFB en mars. Il y a trois ans à Tokyo, je n'étais pas dans de bonnes conditions pour jouer car je m'étais fait opérer du genou trois mois avant le début de la compétition. Je n'avais pas eu assez de temps pour bien récupérer et ensuite me préparer correctement donc je n'ai pas pu jouer à mon meilleur niveau.

Donc pour cet été, on s'est mis d'accord avec le staff et les coachs, le plus important c'est d'abord de bien s'occuper de mon corps pour ne pas se blesser avant le début du tournoi. Et sur la fin de la préparation, on va progressivement augmenter l'intensité pour obtenir mon meilleur niveau sur le terrain pendant les JO. Et ensuite, tout peut arriver ! Même si je serai avec une tête de série dans mon groupe, peu importe, sur un match tout est possible et on aura l'avantage de jouer à domicile. Les meilleures joueuses du monde auront aussi plus de pression que moi car elles sont attendues pour remporter une médaille. De mon côté, je peux jouer sans pression pour espérer les inquiéter et les battre.


Comment vois-tu la suite de ta carrière après les JO ? Est-ce que tu vises les championnats du monde à Paris en 2025 ?

C'est encore un peu trop tôt pour viser les Mondiaux en août 2025. Je vais d'abord prendre le temps de me reposer, je vais retourner en Chine après les Jeux olympiques pour voir ma famille que je ne vois pas beaucoup. Après, je reviens en France pour le TOP 12 avec mon club de Rostrenen, et si mon corps me laisse tranquille je continuerai les tournois internationaux. Après une pause, je pense que ça ira.

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