FFBAD : Questions/Réponses avec Nathalie Huet pour Changement dR (1/2)

Publiée par Richard Catroux le mardi 1 décembre 2020 à 17:30
questions_reponses_partie1_changement_dR
Crédit photo : Badmania.fr

A quelques jours de l'Assemblée Générale élective de la FFBaD, Nathalie Huet de la liste Changement d'R, Construistonbad répond à vos questions ! Interrogée par nos soins sans avoir pris connaissance des questions au préalable, la candidate à la présidence de notre Fédération répond sans détour sur des thématiques aussi variées qu'importantes. Pour une lecture plus agréable, nous vous proposons une première partie aujourd'hui. La seconde partie sera disponible sur notre site demain à 17h30.

"nous devons nous appuyer sur l'expérience des ex-présidents de comités et ligues"

Question 1 – Benoit : Quelle place ferez-vous aux Vétérans au cours de votre mandat ?

Les vétérans, c'est une population importante au badminton, puisque si on compte les vétérans à partir de 35 ans, on a plus de 35% de vétérans et la plupart des dirigeants sont des « vétérans jeunes » compris entre 35 et 50 ans et donc avec peu de retraités. C'est également le cas parmi les différents présidents et présidentes de Ligue. Sur la partie bénévole, ils sont extrêmement importants pour nous. De plus, nous devons nous appuyer sur l'expérience des ex-présidents de comités et ligues pour accompagner les équipes qui sont en train de se mettre en place.

Pour ce qui est des vétérans joueurs, on distingue deux catégories même si on pense plus souvent aux vétérans compétiteurs par l'intermédiaire des championnats de France Vétérans mais il ne faut pas oublier nos vétérans loisirs qu'on n'accompagne pas suffisamment. On est en ce moment dans une problématique de santé/bien-être par le sport et il faut réussir à mettre des choses en place pour ces personnes qui auront envie de s'entretenir. Avec la Covid-19, cette recherche de sport santé pourrait grandir et toucher une population plus large. A nous de les accompagner en leur proposant des entraînements adaptés pour prendre du plaisir tout en se dépensant et leur donner envie de rester dans le monde du badminton.

En ce qui concerne la partie compétitive, actuellement elle est très disparate sur le territoire. On a des comités qui proposent depuis très longtemps des interclubs vétérans. C'est une compétition très conviviale mais c'est aussi une véritable compétition avec plusieurs divisions et un niveau de jeu plutôt relevé. Par exemple, dans la Loire-Atlantique (44) où j'ai beaucoup joué, ce sont plus de 65 équipes qui s'affrontent. Il existe également un circuit de compétitions vétérans mais aussi un championnat régional vétérans (Ligue des Pays de la Loire) qui a toujours bien marché. C'est un exemple parmi d'autres et nous devons tout faire pour démultiplier ces compétitions sur d'autres régions. Et pour cela, il me semble important de mettre en place des groupes de travail plutôt qu'une commission qui dure toute l'Olympiade. On pourrait réunir des élus de la Fédération mais également des joueurs du territoire qui ne sont intéressés que par ce sujet. Le but étant d'avoir une vision d'ensemble de ce qui est mis en place sur le territoire et d'accompagner certains de ces territoires. Ce serait aussi l'occasion de réfléchir pour améliorer les compétitions vétérans et peut-être à terme proposer des interclubs régionaux.

Pour les championnats de France vétérans, c'est une compétition qui est attendue tous les ans, une très grande fête où tout le monde a toujours très envie de se retrouver mais c'est un sacré défi en termes d'organisation. Pour l'avoir fait sur Nantes il y a quelques années, on était à environ 300-350 joueurs et c'était déjà un beau challenge. A titre de comparaison, la version 2020 (qui a été annulée malheureusement) devait regrouper plus de 800 joueurs, ce qui signifie environ quatre gymnases dans une zone géographique relativement restreint et donc une équipe d'environ 200 bénévoles. Cette inflation des chiffres va nous forcer à repenser ce championnat de France vétérans et le construire avec l'ensemble de ces vétérans, dont certains très actifs. La plupart sont dirigeants de clubs ou de comités et ce sont de véritables piliers pour nos territoires. A nous d'optimiser cette fête du badminton en proposant des forums, des temps d'échanges entre eux et qu'ils puissent apporter leurs compétences à la FFBaD. Ce serait intéressant, par exemple, de savoir si l'organisation d'une telle compétition a un impact sur le territoire dans le développement de la pratique vétérans dans les années suivantes.


"C'est effectivement une vraie force pour conquérir la Fédération"

Question 2 – Jo84 : Est-il envisageable de prévoir une cotisation des frais d'inscription inférieure pour la saison 2021-2022 étant donné que les gymnases sont régulièrement fermés à cause des différents confinements ?

La première chose, c'est que je pense que certains de nos licenciés ne savent pas exactement comment est répartie cette licence car beaucoup ne font pas forcément la différence entre la cotisation et la licence. La cotisation, c'est ce qu'on paye au club et la licence correspond à la part fédérale, elle même répartie entre la FFBaD, la Ligue et le Comité départemental. En ce qui concerne la Fédération, ce sont exactement 26,57¤ qui nous reviennent (pour un adulte) sur ces frais de licence. En faisant au prorata du nombre de mois joués, on ferait donc une réduction d'environ 6¤ ce qui représente près de 740 000¤ de moins dans les caisses de la Fédération. Au-delà des salariés qui continuent de travailler, il faut savoir qu'avec cet argent en moins, on fera moins d'actions au niveau national. Et ce sera le même cercle vicieux si les Ligues et Comités réduisent le coût de la licence. Ces sommes individuellement peu significatives auraient-elles un impact sur l'attractivité de notre sport et de nos clubs ? Non, alors que ce serait désastreux pour notre Fédération qui doit déjà assumer une perte de plus d'un million d'euros sur la saison en cours.

Malgré une reprise annoncée et espérée au 20 janvier, il est probable que la plupart de nos clubs ne puissent ouvrir qu'à partir du 1er février avec les différents protocoles à mettre en place, les décisions des mairies, etc … Il est évident que nous devons envisager un soutien sous forme de reversement partiel aux clubs qui font l'effort d'aller chercher de nouveaux licenciés lors de cette reprise, et leur donner la possibilité de choisir leurs leviers (baisse de cotisation ou dépenses exceptionnelles).

On est en perte, à l'heure actuelle, d'environ 50 000 licenciés ce qui représente environ 1 200 000¤ de pertes de recettes pour la FFBaD (sur un budget de 9M¤), ce qui est loin d'être négligeable et il faudra regagner ces licenciés rapidement et faire une analyse financière de la situation. En fonction de celle-ci et des potentielles aides du ministère pour compenser cette perte de licences, on saura si les finances de la Fédération sont stabilisées ou si nous devrons revoir les différentes actions programmées au niveau national mais également dans les territoires pour sauver des emplois.


Question 3 – Etienne : Votre CV d'élue est extrêmement complet, en quoi est-ce une force pour la présidence de la FFBaD ?

C'est effectivement une vraie force pour conquérir la Fédération et comme je l'ai expliqué dans plusieurs interviews, de par mes études et mon travail, j'ai été amené à beaucoup me déplacer en France, ce qui m'a permis de nouer énormément de contacts mais également de m'investir dans les différents échelons du badminton français : club, Comité départemental, Ligue. Toutes ces expériences m'ont fait découvrir les difficultés rencontrées par les territoires. Suite au décès soudain de Bruno Bert en avril 2019, j'ai repris la présidence du Comité 13, un poste que je n'avais encore pas occupé et qui a renforcé mes connaissances dans un contexte malheureusement particulier.

A côté de tout cela, je continue à jouer deux à trois fois par semaine quand je ne suis pas en déplacement et qu'il n'y a pas la Covid, ce qui permet de rester au contact des joueurs et d'être en adéquation avec les besoins des territoires lorsque je reprends mon rôle d'élue. Sur notre liste, il y a beaucoup de personnes avec des études et des fonctions aussi riches que les miennes, qui ont parcouru l'ensemble des échelons et qui continuent de jouer pour garder ce lien si important. Pour finir, professionnellement mon poste actuel m’amène à travailler avec des bénévoles alors qu'à la FFBaD je suis la bénévole et je collabore avec des salariés. Cette inversion des rôles me permet de me mettre à la place des uns et des autres et donc de connaître les limites, les attentes de chacun et je pense que c'est une autre richesse de mon parcours.


"Je souhaite (...) qu'on arrête de penser que les femmes ne sont pas capables de diriger"

Question 4 – Julie : Rare sont les femmes à la tête d'une Fédération Olympique. Comment l'expliquer et que faire pour équilibrer la balance ?

Je suis très contente que des femmes me posent des questions sur l'engagement des femmes et d'ailleurs à ce sujet il y avait un très bel atelier Webinaire mercredi dernier organisé par le CROS de Normandie qui s'appelait « Les femmes s'engagent » avec plus de 200 personnes connectées et qui traitait du sexisme dans le sport, dès les premiers Jeux Olympiques en Grèce puisqu'ils étaient uniquement réservés aux hommes. Je souhaite que la mixité homme/femme soit respectée et qu'on arrête de penser que les femmes ne sont pas capables de diriger et qu'elles remettent leurs compétences en doute. Il faut savoir que cette année, c'est la première fois qu'autant de femmes se présentent pour des présidences de Fédérations Olympiques, il y a également énormément de femmes d'engagées dans le Comité d'Organisation des JO de Paris 2024.

Le CNOSF active aussi un réseau dirigeantes par l'intermédiaire de Sarah Ourahmoune qui permet de nous rencontrer et de nous accompagner. Et ce sont ces démarches qui vont permettre aux femmes d'oser. Sur ma liste, nous sommes dix femmes avec de réelles compétences, engagées et avec des expertises professionnelles qui pourront servir la Fédération. C'est une vraie force.

Désormais, on utilise les quotas dans les Fédérations, et malgré quelques réticences de ma part il y a quelques années, je trouve que c'est une belle initiative parce qu'on oblige les femmes à prendre des responsabilités et montrer qu'elles sont au moins aussi compétentes que les hommes.

La page dédiée à la liste Changement d'R, Construis ton bad ICI

En discuter sur le forum

0

Réagir sur l'article

Vous devez vous connecter pour pouvoir ajouter un commentaire

  • Soyez le premier à réagir