Crédit photo : Sylvain Nalet
La leçon de Thom Gicquel et Delphine Delrue
La première finale était sûrement la plus attendue du côté d’Orléans. Et pour cause, la présence de deux paires tricolores en la personne de Gicquel/Delrue et de Labar/Tran retentissait comme un magnifique “cocorico” pour le badminton français. Exceptionnels cette semaine, il était aussi question de suprématie nationale pour les duos de l’équipe de France.
Les acclamations du Palais des Sports d’Orléans pour l’entrée des protagonistes se transforment rapidement en un climat étrange. Difficile de se positionner pour le public dans ce duel franco-français. Peu impressionnés par l’événement pour leur seconde finale à ce niveau, Thom Gicquel et Delrue sont les premiers à faire un écart (11-6). Impressionnant dans sa vision du jeu et dans ses choix, Gicquel fait des misères à ses partenaires d’entraînement alors que Delphine Delrue est parfaite au filet avec des interceptions toujours bien senties (21-11). Décevants dans une première manche à sens unique, Ronan Labar et Anne Tran semblent dépourvus de toute solution.
Et malgré un début de seconde manche accrochée jusqu’à 6-6, il n’y a pas match. Hors du coup, la paire aixoise Labar/Tran est dominée de la tête et des épaules (21-11, 21-14) par les doubles champions de France qui assument leur suprématie nationale. Impitoyables, le duo Gicquel/Delrue s’offre le premier Super 100 de sa jeune histoire. Mais surtout inscrit enfin un nom français au palmarès du nouveau circuit mondial, près d’un an et demi après sa création. En guise de cadeau, les jeunes tricolores devraient faire leur entrée dans le top 40 mondial pour la première fois de leur carrière.
Crédit photo : Sylvain Nalet
Koki Watanabe a pris la mesure de Thomas Rouxel
Le Japonais Koki Watanabe, tout juste 20 ans et 78ème mondial était un adversaire de taille pour Thomas Rouxel. En forme depuis quelques mois, le tricolore avait face à lui le tombeur du vainqueur des Jeux Olympiques de la jeunesse. C’est dans un Palais des sports tout acquis à sa cause que Thomas Rouxel faisait son entrée sur le court. Déjà bien chaud pour la victoire de Wang/Lee face à Koga/Saito en double hommes (16-21, 22-20, 21-15), le public orléanais faisait encore monter les décibels.
Auteur d’une superbe semaine avec en point d’orgue sa victoire face à Mark Caljouw hier, Thomas Rouxel n’avait rien à perdre. Son début de match et ses prises d’initiatives en attaque prouvent au Japonais qu’il va devoir se montrer plus convaincant après ce premier set (21-18). Pourtant le Nippon affiche une sérénité déconcertante comme sur de ses forces alors que dans le clan tricolore, Thomas Rouxel ne cesse de clamer sa fatigue.
Une fatigue qui va se faire ressentir en début de second set. Et si le Camblysien est encore au contact à la pause, Watanabe ne va lui laisser aucune chance (21-12). Rouxel voulait en garder sous le pied, et il a rapidement compris que ce second set allait lui échapper. Alors qu’il semblait totalement épuisé, il démarre tambour battant la manche décisive (8-2 puis 10-4). Une avance qui va se réduire inéluctablement sous l’impulsion d’un Watanabe encore bien en jambes. Le contraste entre les deux joueurs est saisissant. Rouxel ne joue désormais plus qu’à l’énergie alors que le joueur de la NBA n’a jamais été juste et lucide tactiquement. Malgré un ultime baroud d’honneur et deux volants de matchs sauvés, le tricolore s’incline (18-21, 21-12, 21-19).
Plus frais, plus lucide, plus juste, Koki Watanabe remporte son premier tournoi sur le circuit majeur après sa finale perdue en Russie l’année dernière. Auteur d’une superbe semaine, Thomas Rouxel sera récompensé. Cette finale va lui permettre d’intégrer le top 50, d’atteindre le meilleur classement de sa carrière et de devenir le numéro deux français au ranking mondial. Une belle récompense avant d’aborder le Polish Open et le Finnish Open.
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