Crédit photo : Yonex International
Axelsen surclasse Chen Long
Assurément, la performance de Viktor Axelsen a dû laisser la planète badminton incrédule quelques instants. Seul sur le court, le Danois a étouffé un Chen Long que l'on aura rarement vu, sinon jamais, dominé de la sorte. 39 petites minutes de jeu et une énorme claque reçue par le colosse de la CBA (21-9, 21-10), due à une performance XXL d'un talent qui confirme son énorme potentiel année après année.
Très séduisant dès l'entame, Axelsen a rapidement fait la différence, via notamment un jeu au filet proche de la perfection (11-2). Une qualité de jeu qui se confirme après la pause, Chen Long devant se résoudre à passer de l'imposant prédateur à la proie en grand danger (21-9). Et si le Chinois est connu pour avoir plus d'un tour dans son sac, Chen Long ne trouvera jamais son rythme de croisière, dépassé par la palette technique savoureuse du Danois en zone avant et de ses smashs surpuissants. Rapidement frustré, le double tenant du titre ne réalisera pas la passe de trois, balayé de plein fouet par un Axelsen fébrile hier, mais indéboulonnable ce samedi.
Un coup d'arrêt qui contraste avec une incontestable montée en puissance du Danois de 23 ans. Bronze autour du cou en 2014 et aux Jeux de 2016, Axelsen voit cette fois-ci plus grand, et sa performance du jour face à un de ses bourreaux les plus féroces (9 défaites en 10 matchs) corrobore cette impression. Reste à savoir s'il aura la capacité de reproduire sa performance du jour dès demain, opposé au vainqueur du duel entre Lin Dan et Son Wan Ho.
Tranquille comme Ahsan
En attendant l'affrontement 100% chinois entre Chai/Hong et Liu/Zhang en fin de soirée, c'est un habitué du rendez-vous de l'été qui donnera la réplique à une des deux paires de la CBA. Champion du Monde à deux reprises, Mohammad Ahsan truste encore les premiers rôles, cette fois-ci au côté de Rian Agung Saputro. Quasi invisible en 2017, la 30e paire mondiale a rappelé tout le savoir-faire de l'école indonésienne. Face au fantasque duo nippon Kamura/Sonoda, ils se seront montrés plus justes et plus inspirés, grâce notamment à la patte toujours aussi géniale d'Ahsan, encore déconcertant de tranquillité sur le court (21-12, 21-15).
De l'expérience, il y en aura aussi en finale du mixte. En effet, Tontowi Ahmad et Liliyana Natsir attendront de pied ferme les vainqueurs du duel entre les Adcock et Zheng/Chen. Les champions olympiques n'ont pas traîné ce samedi pour mettre fin à la belle aventure de Lee/Chau (21-16, 21-13) et préserver leurs forces. 12 ans après son premier titre mondial, Natsir aura une nouvelle fois rendez-vous avec la gloire ce dimanche
Okuhara s'en sort
Des habitués, certes, mais aussi un vent de fraîcheur qui souffle sur Glasgow depuis le début de la semaine. Si Chen Yufei, qui affrontera ce soir P.V. Sindhu, insuffle à la Chine de nouvelles ambitions seulement un an après son titre en catégorie jeunes, Nozomi Okuhara aura dû patienter quelques années de plus. Tombeuse de Carolina Marin, double tenante du titre, puis de sa bête noire Saina Nehwal, Okuhara semble enfin avoir trouvé la clé du succès, cinq ans après un titre mondial chez les juniors.
Pourtant, ce fut loin d'être une partie de plaisir pour la Nippone. Cueillie à froid par le rythme effréné imposée par Nehwal (12-21), la jeune Japonaise a d'abord souffert pour s'offrir le droit de disputer une manche décisive, trop irrégulière pour faire une nette différence face à une Indienne des plus combatives (21-17). Mais pour la finaliste de 2015, c'en était de trop. Bien moins lucide et entamée par son style de jeu peu économe, Nehwal voyait Okuhara lui asséner le coup de grâce au bout d'1h15 d'un âpre combat (12-21, 21-17, 21-10).
Peu avant, Matsutomo/Takahashi avaient elles trébuché une nouvelle fois sur l'obstacle Chen/Jia. Dans une compétition qui ne leur réussit guère, les Japonaises n'auront pas su faire la différence malgré un premier set bien embarqué (15-10). Après deux matchs marathons éreintants ces derniers jours, le duo nippon devra se contenter du bronze et laisse Chen/Jia, 20 ans à peine et impériales jusqu'ici, s'envoler vers une finale mondiale dès leur première participation (21-17, 21-15).
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