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Bénéficiaire d'une hiérarchie bien structurée il y a encore un an, la discipline du double hommes subit un énorme bouleversement post-olympique : arrêt de Lee/Yoo, séparation d'Ahsan/Setiawan et de Fu/Zhang, Boe/Mogensen sur le déclin ... ce tumulte n'épargne aucune des paires stars de la décennie 2010, et promet un tableau indécis aux IFB 2016. De quoi surtout pousser à se demander qui peut prétendre à dominer la discipline, à Paris comme dans les années à venir.

Des paires avec un (nouveau) statut à confirmer

Certains outsiders bien installés dans le top 15 mondial se retrouvent ainsi brutalement sous le feu des projecteurs avec ce chamboulement, et doivent aujourd’hui montrer qu’elles sont capable d’assumer un nouveau rang de tête d’affiche.

Difficile de ne pas penser immédiatement à Chai/Hong à l'évocation d'un tel profil. Deuxièmes dans la hiérarchie chinoise derrière Fu/Zhang jusqu'aux JO de Rio 2016, le duo a terminé au pied du podium au Brésil. Une médaille en chocolat qui cristallise l'historique global de la paire, souvent placée jamais gagnante, avec un seul titre Super Series acquis ensemble (India Open 2015). Mais la séparation de leurs iconiques leaders (Fu Haifeng étant désormais associé à Xu Chen, Zhang Nan se recentrant sur le mixte tout en continuant avec Liu Cheng en double hommes) force les futurs numéros 1 mondiaux à endosser un nouveau rôle de leader au sein de la CBA.

Un avantage à double tranchant ? Ce statut de tête de série 1, théoriquement synonyme de protection accrue pour accéder aux derniers tours des grands tournois, s'accompagne aussi d'une position de proie de choix pour des outsiders conscients des nouvelles opportunités. Et surtout d'une grande pression au pays, où l'échec ne sera plus pardonné après la déception suscitée par l'échéance olympique.

Sur une autre dynamique, difficile de négliger le duo malaisien Goh/Tan, vice-champions olympiques surprise à Rio cet été, mais qui doivent confirmer cette performance. Apparus trop fébriles dans le “money time” de leur finale olympique et encore trop inconstants dans les tournois majeurs, ils occupent pourtant la première place du ranking Super Series. Un statut qu’ils se doivent de justifier.

Une autre paire peut rentrer dans cette discussion même si cette saison semble beaucoup plus difficile pour eux : Endo et Hayakawa qui n’ont plus atteint le dernier carré d’un tournoi majeur depuis leur finale perdue au Yonex All England en Mars dernier. Eux qui se dégageaient assez logiquement comme les principaux adversaires de Lee/Yoo il y deux saisons semblent aujourd’hui bien en retrait de cette bataille de numéros un de la discipline.

Avec la paire Boe/Mogensen qui semble sur le déclin, le Vieux Continent ne semble pas en mesure de pouvoir lutter à court terme, Conrad-Petersen/Kolding peinant à retrouver leur solidité du début de saison. Dernière contre-performance en date : une élimination prématurée face aux Japonais Kamura et Sonoda au premier tour du Denmark Open. Mais les deux scandinaves ont les armes pour revenir sur le devant de la scène en 2017. L’Europe attend également au tournant les performances des derniers vainqueurs du All England, les Russes Ivanov/Sozonov après leur victoire il y quelques semaines chez eux en Russie.

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Les jeunes Chinois sont-ils déjà prêts à assumer les attentes ?

Seules trois paires sont restées inchangées par la CBA en cette période post-olympique, et sur ces trois paires, deux représentent l’avenir. D’abord avec Li/Liu, actuellement numéros 8 mondiaux et qui restent sur deux titres et une finale lors de leurs trois derniers tournois (titrés au GP Gold de Taïwan, et au Japan Open). Cette paire très jeune (21 ans tous les deux) pourra-t-elle se montrer aussi solide lors événements de premier plan ? À en croire les propos de Li Yongbo quant à a la nouvelle génération en cours d'installation à la CBA, la Chine place beaucoup d'espoirs en ses nouveaux talents.

La seconde jeune paire conservée par la Chine est beaucoup moins connue mais pourrait très vite se faire un nom. Wang/Huang n’ont que 19 et 20 ans et sont en réelle forme ces dernières semaines avec des victoires sur Conrad-Petersen/Kolding et Goh/Tan. A ce jour, ils ne sont 57èmes au ranking mondial, mais il est fort probable de les voir bien au-dessus de ce rang dans les mois à venir.

Des duos inattendus qui pourraient se retrouver au premier plan

La Chine et la Corée du Sud nous ont réservé quelques surprises pour les derniers Super Series de la saison et pas des moindres.

La CBA a décidé d’associer Fu Haifeng et Xu Chen au Danemark et aux IFB mais pas au China Open car Fu sera associé à Liu Xialong, qui est lui-même loin d’être un nouveau venu. Vice champion du monde (2015) et ancien vainqueur du All England (2013) avec Qiu Zihan, le nouveau partenaire du double champion olympique en titre pourrait vite faire parler la poudre. Autre athlète en or : Zhang Nan sera associé à Liu Cheng lors du China Open. Moralité : il est très difficile de pouvoir dire quelle paire va s’inscrire durablement dans le ranking mondial, tant la Chine tente de créer de nouvelles paires pour se préparer un avenir dans une discipline où elle peine à s'installer depuis la retraite de Cai Yun.

La plus grosse surprise vient sûrement des nouvelles paires constituées par la Corée du Sud. Faisant l’impasse sur les IFB, la plupart des paires du Pays du matin calme seront quand même au Danemark et en Chine. Ko Sung Hyun, actuellement numéro 5 mondial avec Shin Baek Cheol se séparent. Ko sera associé au moins sur deux tournois à un jeune joueur, Choi Sol Gyu, qui s’est surtout fait remarquer avec sa récente 14ème place mondiale en double mixte. L’ancien partenaire de ce dernier, Kim Jae Hwan se retrouve quant à lui associé à Yoo Yeon Seong (ils sont inscrits ensemble au Super Series en Chine) !

Un temps annoncé retraité du circuit mondial suite à l’arrêt de Lee Yong Dae, le numéro 1 mondial semble être revenu sur sa décision, déterminé à accompagner la jeunesse coréenne. Les deux joueurs expérimentés que sont Yoo et Ko pourraient très vite amener leurs partenaires vers les plus hautes marches du badminton mondial.

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L'Indonésie et sa philosophie du double

L’Indonésie continue elle sur une méthode adoptée il y a maintenant plusieurs années, avec la création de paire constituées d’un joueur expérimenté associé à un joueur encore méconnu du grand public. Et jusqu’à aujourd’hui, on ne peut pas dire que ce modèle certes assez classique ne fonctionne pas ! L'exemple récent du duo Ahsan/Setiawan le montre bien. Revenu dans le giron fédéral en 2012 suite à la fin de sa collaboration avec Markis Kido, Hendra Setiawan avait alors bénéficié de la séparation de la jeune paire Ahsan/Septano pour apporter sa science au premier cité. Le résultat : deux titres de champion du monde, et une médaille d'or aux Jeux asiatiques, pour un renouveau du double hommes indonésien.

Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Et suite à la débâcle de Rio (élimination en poules), la fédération indonésienne (PBSI) a décidé de séparer ses deux stars pour renouveler l'expérience. Setiawan sera associé à Rian Saputro et Ahsan à Berry Angriawan. Ces deux nouvelles paires offriront-elles les mêmes résultats ?

Il ne faut pas non plus oublier les duos Gideon/Sukamuljo et Pratama/Suwardi, même si elles oscillent entre le 10ème et la 15ème place. Gideon et Sukamuljo restent sur une victoire à l’Australian Open en Juin pour leur dernier tournoi avec des victoires probantes contre Fu/Zhang et ... Pratama/Suwardi. Ils bénéficieront en plus d’un statut de tête de série à Paris comme au Denmark Open cette semaine.

Evidemment, le monde du badminton se pose beaucoup de questions et attend au tournant les prochaines grandes échéances (Denmark Open, IFB, China Open) pour avoir des débuts de réponses. Trop tôt pour les obtenir ? Verdict dans les prochains mois !

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