Pourtant, Leverdez a (encore) été grand
Cinq joueurs et paires classés ou capables de jouer au niveau top 10 mondial, contre une équipe soudée et héroïque depuis 48 heures. À l'heure de défier l'une des trois ou quatre meilleures nations du badminton, la France avançait sans pression du propre aveu de son coach Peter Gade.
Cela ne s'est certes pas vu immédiatement pour Brice Leverdez. Déjà énorme pour dominer Rajiv Ouseph (18ème mondial), le numéro 1 français devait encore pousser le curseur plus haut aujourd'hui. Incontournable pour espérer ne serait-ce que contrarier Jan O Jorgensen, numéro 3 mondial et champion d'Europe en titre ! Une pression d'abord inhibante (10-2) pour le Français, mais qui laisse petit à petit place à un bras de fer exceptionnel.
À la faveur d'un jeu plus agressif, dans la lignée de ce qu'il travaille depuis près de deux ans, le Cristolien recolle à 12-12 et lance son match. Frustré par de nombreuses fautes directes, la star danoise passe d'un rythme de croisière à un duel d'homme à homme, où sa domination est à chaque point remise en cause. Mené 19-18, il trouve toutefois la force de reprendre la main in-extremis après un point de set rocambolesque pour basculer avec une manche d'avance (21-19).
Pas de quoi freiner la furia française, déterminée à faire mieux que ce quart de finale de championnat d'Europe 2014 (déjà à Kazan) où Leverdez s'était alors incliné en 3 manches. Inarrêtable à la faveur de smashs croisés chirurgicaux, le leader du clan français parvient surtout à s'arc-bouter en défense, poussant son prestigieux adversaire à toujours plus de fautes directes. La dynamique est pour lui, le second set aussi ( 21-16).
Poussé par un kop tricolore privé de ses filles mais toujours aussi fiévreux, Leverdez poursuit sur sa lancée après le coaching de Peter Gade (11-8). Mais plusieurs échanges très engagés commencent à trahir des signes de fatigue côté français, haletant entre les échanges. Malgré la fatigue, la combativité est toujours là . Capable d'arracher des points brefs sur un jeu offensif des grands jours, le 35ème mondial écoeure Jorgensen par sa couverture de terrain, comme sur cette défense plongée du bout de la raquette qui vient mourir sur la ligne, sous les yeux impuissants du chef de file scandinave.
Oui, Brice Leverdez pioche. Mais Jan O Jorgensen lui craque ! À l'entame du money-time, le Français de 29 ans ne cède pas un pouce et voit le Danois partir systématiquement le premier à la faute. Et sur une énième séquence offensive gagnante, le Français laisse éclater sa joie avec une énergie communicative. N'en déplaise à ses détracteurs, l'ancien 20ème joueur mondial vient de battre 3 des 5 meilleurs joueurs européens en l'espace de deux mois (Zwiebler, Ouseph, et donc Jorgensen). Et donne surtout un ascendant inattendu à une délégation française qui se prend à rêver.
1h30 de magie, puis l'extinction des feux
Pendant un set, la vague bleue continue de déferler sur un clan scandinave manifestement interloqué, sans doute encore marqué par la rupture d'anévrisme dont vient d'être victime Carsten Mogensen. Surfant sur la dynamique impulsée par leur chef de file, Bastian Kersaudy et Gaëtan Mittelheisser profitent d'un départ timide de Mads Conrad et Mads Pieler Kolding pour basculer avec un set d'avance (21-17).
Et c'est précisément à cet instant que tout bascule. Au contact jusqu'à 11-9, les bleus perdent soudain pied face aux finalistes des IFB 2015, de plus en plus pesants sur l'avant du court. Privés de l'attaque, les Français coulent et s'inclinent 17-21, 21-11, 21-8).
La lumière insufflée par Brice Leverdez s'est évanouie. Préféré à Lucas Corvée aujourd'hui (blessure, ou choix tactique ?), Thomas Rouxel s'incline logiquement face à Viktor Axelsen (21-13, 21-12). Malgré quelques phases intéressantes face au jeune natif d'Odense, le Camblysien ne peut empêcher la prise de pouvoir danoise. Sauveurs hier, Labar/Maio ne pourront cette fois rien pour repousser l'échéance, totalement dépassés par Skarup/Rasmussen (21-10, 21-5). Aussi soudainement qu'il était venu, l'espoir a été balayé par les protégés de Kenneth Jonnassen, tout simplement trop consistante pour être privé de sa 6ème couronne continentale.
Une fin brutale à une folle fin de semaine tricolore qui ne doit pas effacer tous les acquis de Kazan par les cinglés. Sur le toit de l'Europe, les bleus ont enfin passé ce fameux cap international que toute la France du badminton attendait. Une récompense de tout un travail accompli depuis un an par Peter Gade et son équipe, mais aussi le prolongement d'une construction sur le long terme d'un encadrement national si souvent décrié, pourtant primé par les succès de ses ambassadeurs seniors... et par les 3 médailles de ses jeunes minimes. Vivement la suite !
Les résultats des championnats d'Europe par équipes 2016 ICI
Lin_Dan
Le 21/02/2016 Ã 16h27 (0)Ivan Cappelli
Le 21/02/2016 Ã 16h48 (0)Tim31
Le 21/02/2016 à 16h58 (0)Julien Maio a été très bon, même si on voit qu'il manque de matchs à ce niveau je trouve que tactiquement il a été impeccable, surtout en défense pour essayer de reprendre l'attaque, mais ces tentatives ont trop souvent été sabordées par un Labar qui s'en cognait de se qu'il se passait sur le terrain.
Vraiment dommage...
Ivan Cappelli
Le 21/02/2016 Ã 17h01 (0)Luciole
Le 21/02/2016 Ã 19h18 (0)jimbelay
Le 21/02/2016 à 22h24 (0)Je n'aime pas l'attitude de Brice parfois hargneuse qu'il peut avoir sur le terrain mais là , il l'a fait et en plus avec plus de calme que d'habitude, il a fait des fautes mais ne s'est pas comporté en "bad boy" comme il a pu le faire en demi finale aux championnats de france contre Lucas Corvée. Vraiment, juste: bravo.
Une seule remarque: il a failli emporter la main de Peter Gade à la fin quand il marque le dernier point. Peter veut lui faire une poignée virile, Brice lui envoie une claque rageuse de Superman dans la la paume. Je crois que Peter va réclamer un accident du travail...
Rivet
Le 22/02/2016 Ã 11h01 (0)