IFB 2015 : La rétro du Team Badmania en 6 souvenirs

Publiée par Ivan Cappelli le lundi 19 octobre 2015 à 12:34

Retro IFB

À 24 heures du début des Yonex IFB 2015, beaucoup de passionnés de badminton en France - ou ailleurs - se préparent à la fête, l'esprit à 100% tourné vers Coubertin. Un sentiment d'excitation que partage forcément notre équipe, la tête encore pleine de souvenirs vécus dans les tribunes, mais aussi et surtout dans le feu de l'action en tant que reporters Badmania. L'occasion pour nous de vous proposer un florilège de nos souvenirs les plus marquants Porte de Saint-Cloud.

Le souvenir de Fabien : à la rencontre de T.Hidayat (2010)

Avant d’aduler le maître Lee Chong Wei, ma coqueluche, c’était lui. Taufik Hidayat. Pas pour son palmarès sportif non, auquel j’attache finalement peu d’importance même aujourd’hui. Mais pour le jeu. Le beau jeu. Combien de fois me suis-je repassé en boucle ces délectables séquences vidéos où "Mister Backhand" fait étalage de ses plus brillantes fulgurances ?

Alors quand l’icône de Bandung entre en piste en 2010 à Coubertin, je frissonne. Il dispute la finale du simple masculin. À la fin du match, mon idole quitte les courts et signe au passage quelques autographes. Par chance, j’avais pris -par hasard - un poster Yonex à l’entrée du stade ...

Oui mais voilà, à l’époque j’ai 19 ans et je suis encore trop timide. Et trop soucieux du regard des autres spectateurs ! Surtout lorsque les seuls fanatiques venus quémander un petit gribouillage illisible à la VIP sont des enfants hystériques ayant tout au plus 10 petits printemps. Alors je reste assis par fierté, regrettant déjà de ne pas y aller. Par chance, je ne suis pas venu seul : ma petite amie d'alors rigole, se lève et va collecter la précieuse signature du roi.

Je le conserve encore aujourd’hui car il témoigne à quel point nous sommes chanceux en France d’avoir un Super Series où la proximité avec l’élite mondiale du badminton est unique. Finalement, les IFB, c'est plus qu’une manifestation sportive, c’est un véritable spectacle qui peut marquer à vie les plus mordus !

Joachim Christinna

Le souvenir de Sylvain : Le show Fischer/Pedersen (2011)

Plus qu'une image précise, c'est bien la chaleur d'une ambiance d'un match fou qui m'aura marqué lors de ces IFB 2011, mes premiers vécus en « live ».

Un de ces matchs endiablés, indécis, et aux échanges électriques souvent si caractéristiques du double. A priori pourtant pas ma discipline favorite le double. Cette demi-finale du mixte affichait les désormais terreurs olympiques Zhang/Zhao montés en puissance en 2010 pour se présenter tête de série n°1 en octobre 2011 à Coubertin.

En face, les Danois Fisher/Pedersen (4) ont rapidement pris le premier set. Ont alors suivis deux sets de folie entretenue par un Joachim Fischer survolté et théâtral, comme il sait si bien le faire dans les situations tendues. Enflammant le stade avec sa fureur enthousiaste, à la mode du gladiateur dans l'arène, il fait vibrer le coeur du public. Public qui va largement contribuer à faire basculer le match en faveur des scandinaves, ce qui les mènera le lendemain vers une finale remportée avec maîtrise, mais bien moins d'intensité face à Xu/Ma.

Cerise sur la gâteau, j'ai salué le duo danois rencontré par hasard le dimanche midi, à quelques encablures de l'entrée du stade. Salut retourné avec un large sourire de Christinna Pedersen, en toute simplicité.

Sashina

Le souvenir de Richard : Changement express pour Sashina Vignes (2014)

Pour sa deuxième participation aux IFB - aussi ma deuxième en temps que membre du Team Badmania ! -, Sashina Vignes Waran affronte la redoutable Saina Nehwal, tête de série 5 du tournoi.

Au moment de pénétrer sur le court, la Strasbourgeoise arbore une tenue noire qu'elle n'avait pas prévu de porter initialement. En effet, dans la salle d'appel quelques minutes avant son match, la Française se voit obliger de changer sa tenue blanche par le corps arbitral.

La raison ? Un logo trop grand et donc non conforme aux normes de la BWF. Ni une ni deux, Sashina Vignes Waran va se changer aux toilettes, revient en salle d'appel et pénètre dans la salle quelques secondes plus tard.

En tant que photographe, j'assiste à la scène du couloir d'appel à la fois amusé et admiratif. Comment des sportifs de haut niveau parviennent-ils à gérer ces petits imprévus, alors que le besoin en concentration est à son paroxysme ?

LinD

Les souvenirs d'Ivan : Quand Coubertin huait Lin Dan (2011)

À l'inverse de mes amis rédacteurs du Team Badmania, j'ai eu la chance d'avoir déjà vécu quelques aventures de plus à Coubertin. en 2009, puis 2010 - pour les Mondiaux parisiens - avec Badzine, puis pour Badmania suite à mon entrée dans l'équipe en 2011.

Comment dès lors ne retenir qu'un souvenir ?

Pour mon premier choix, de souvenir, je vous invite à me suivre en 2011, durant la dernière course à la qualification olympique. Coubertin a le droit à un affrontement qui sent le souffre en quarts de finale : Lin Dan - Chen Jin.

Resituons le contexte : avec Lin Dan et Chen Long tout deux dans le top 3 mondial, la CBA n'a qu'un objectif : placer ses 3 mousquetaires du simple hommes à Londres. Pour cela, il faut qu'ils soient tous les trois dans le top 4 mondial. De quoi susciter des consignes d'équipe côté chinois ... et frustrer le bouillant public de Coubertin.

Au cours d'une première moitié de match sans saveur, Lin Dan ne combat pas. Chen Jin s'envole très - trop - facilement vers la victoire, au terme d'échanges insipides. Pourtant protecteur avec les stars, Coubertin n'est pas dupe et commence à huer copieusement les deux chinois.

Est-ce la vindicte populaire qui change le destin de ce match ? Toujours est-il que Lin Dan se met brutalement à jouer. Incrédule, le public peine à s'enthousiasmer pour des échanges qui atteignent - enfin - les sommets auxquels le public voulait assister.

Je me rappelle de ce match assez nettement, pour le mélange de sentiments qu'il a suscité en moi. Encore aujourd'hui, je me demande si ce scénario était écrit, ou si le charismatique champion olympique chinois avait décidé ne pas mériter les lazzis de Paris et aller à l'encontre des consignes d'équipe.



Peter

Les adieux de Peter Gade (2012)

Je n'ai pas connu le titre de 2008 du roi Peter à Coubertin. Mais j'aurais au moins eu l'honneur d'être présent porte de Saint-Cloud lorsque le monument danois aura quitté la scène internationale, un soir de 26 octobre 2012.

Comme beaucoup d'Européens, j'ai toujours adoré le joueur comme l'Homme. Mais sa défaite indigne de son rang au premier tour du Denmark Open la semaine précédente me faisait craindre une trop rapide chute dans son antre parisienne.

Soyons clairs : il était très improbable que Peter Gade puisse remporter les IFB 2012. Mais comment accepter que le Danois puisse quitter sa maison comme un voleur, dès le mercredi ?

Avec des scénarios romanesques à chaque fois, Gade aura une dernière fois déclenché quelque chose de grand pour son public. Je me souviens de l'euphorie entourant son succès face à Ueda. La peur, puis la délivrance de son succès en 3 sets sur Jayaram. Et surtout la défaite symbolique, en ouverture de nocturne des quarts face à son successeur Jan O Jorgensen.

Une défaite en trois sets. Une longue communion des minutes durant avec Coubertin. Un adversaire humble, saluant à plusieurs reprises son illustre ainé. Et d'un point de vue média, l'atmosphère très spéciale en zone mixte, à l'heure de recueillir les derniers propos de joueur professionnel du roi Peter.

Pour tous les fans de Gade, les IFB 2012 restent comme un soulagement : celui d'adieux dignes de la légende du désormais coach de l'équipe de France, qui aura certainement un petit pincement au coeur à l'heure de revenir en tant que coach cette année.

Kenichi Chong Wei

La défaite de Lee Chong Wei face à Tago (2013)

Certains pourraient être surpris du choix de ce souvenir. Pourtant, il reste pour moi très particulier : celui de la réalisation qu'à 31 ans, Lee Chong Wei ne serait peut-être plus jamais l'invincible numéro 1 mondial d'antan.

Octobre 2013 correspond à une période de bascule. Celle où Lee Chong Wei commence vraiment à céder le leadership à son rival Chen Long. Alors lorsque, battu en finale par le Chinois au Danemark, Lee Chong Wei amorce les IFB 2013 avec l'assurance de ne pas le jouer en France, on se dit que le Malaisien ne va se faire prier.

Après 3 victoires bien gérées, Lee Chong Wei arrive relativement frais en demi-finale. Face à lui Kenichi Tago, un joueur contre lequel il n'a jamais perdu. Intérieurement, je suis convaincu que le match ne durera pas, et qu'encore une fois le jeune nippon ne trouvera pas la clé du jeu du Malaisien.

J'ai continué à le penser longtemps. Même lorsque Tago mènera 16-8 au 3ème set, et qu'un étrange état de choc s'installera progressivement à Coubertin, j'étais encore persuadé que le Malaisien referait son retard. Mais le physique d'antan, qui lui permettait d'être l'un des 3 seuls à joueurs à pouvoir briller deux semaines de suite n'était plus là.

Pour tout le public comme pour moi, la défaite de Lee Chong Wei était un choc très inhabituel, hélas amené à se répéter en 2014. En zone mixte, je me rappelle aussi de l'état d'esprit étrange de la star. Dans sa bouche : la retraite, son âge, et un certain fatalisme loin de l'assurance que dégageait habituellement le natif de la province de Penang sur des échéances routinières.

C'est lors des IFB 2013 que j'ai finalement commencé à prendre conscience réellement que Lee Chong Wei n'était pas éternel.

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  • sp00ky
    Le 19/10/2015 à 14h59 (0)
    Pour ma part cela restera ma rencontre avec Taufik HIDAYAT en 2010 dans les coulisses de Coubertin.
    C est lachance de connaitre un bénévol qui me propose de visiter les instalations!! Au détour d une porte Taufik, finissant son entrainement, ni une ni deux nous lui demandons s il nous etait possible de faire une photo qu il a accepté sans hésitation et nous avons pu echanger quelques mots( en anglais!!!) Cette photo je la garde précieusement pour moi il est le Zinedine Zidane du Badminton ( desolé de la comparaison footbalistique mais je trouve cela plutot approprié!!)
  • FransV
    Le 20/10/2015 à 1h37 (0)
    Le match Kien Keat Koo / Boon Heong Tan vs Ko Sung Hyun / Lee Yong Dae, en 1/4, un des deux Malaisiens casse son cordage fait l'aller, retour à son bac et fini par gagner le point au delà de ça, c'était le plus beau match des YIFB2012.
    Les coréens gagneront le match, 25/23,16/21, 23/21.

    Le 1er match de LCW contre Parupalli Kashyap en 2013, l'arbitre de chaise désavoue son juge de ligne par deux fois dans le 1er set, LCW va la voir pour un court échange.
    J'étais au rang1 juste derrière LCW court3 et les points étaient bien en faveur de LCW, les juges de lignes avaient raison !
    LCW fini par gagner le set 22/20 en ayant vu revenir Parupalli Kashyap.
    J'ai bien cru que LCW était sorti du match !
    Incroyable déjuger par deux fois à tord ses juges de lignes sur une fin de 1er set qui aurait pu changé le résultat.
    Puis la défaite face Tago, je dis alors mon voisin jamais Tago ne battra LCW , c'est 14-0 pour LCW et puis ....

    Voila pour les YIFB ....il y en d'autre !

    Le pire le DD avec échange le plus long de l'histoire au WSS de Dubaï.
    Je ne m'étais jamais endormi durant un match, ben là c'est pas passé loin ... en 1/2 ou en finale, je ne sais plus un match entre chinoises et japonaises ...
    Une salle au 3/4 vide à Dubaï (même pour les finales), quel intérêt de leur donner l'organisation de cet event ??

    Bon YIFB à tous !
  • beef
    Le 20/10/2015 à 13h30 (0)
    Merci pour ces souvenirs, on s'y crois vraiment. Vous êtes vraiment privilégiés. Bravo.