Du flair, ou de la chance ? Depuis plusieurs jours déjà , notre ambassadrice de toujours Émilie Lefel nous avait déjà donné son accord pour une interview à quelques encablures des Yonex IFB 2015. Mais ça, c'était avant le parcours exceptionnel de son duo avec Ronan Labar au Dutch Open 2015 !
Encore sur un nuage après son premier titre en tournoi Grand Prix, la nordiste revient avec nous sur son actualité sportive marquée par ce rêve olympique plus concret que jamais. De quoi motiver la numéro 1 française du double à se livrer, avec l'ouverture progressive de nouveaux moyens de communication pour ses supporters.
"Rester concentrée sur le jeu et la tactique"
Émilie, tu viens de remporter le plus beau trophée de ta carrière : Comment as-tu vécu cette semaine un peu folle ?
Je suis vraiment ravie d'avoir gagné un tournoi de ce niveau. Pour être honnête, j'ai un peu de mal a réaliser pour l'instant ! Après la demi-finale, on se rend vraiment compte qu'un match n'est jamais terminé, quelque soit le niveau. On met beaucoup de choses en place a l'entraînement. Parfois, il faut du temps avant que ça prenne effet, mais cette semaine ça c'est concrétisé.
Cette victoire vous fait grimper dans le top 20 mondial, et vous rapproche encore des JO de Rio. Est-ce que ce sont des choses auxquelles tu penses en compétition, semaine après semaine ? Ou restes-tu focalisée sur le jeu ?
On ne va pas se mentir : on y pense forcément. On s'entraîne tous les jours pour pouvoir un jour participer Ã
ce type d'événement. Les JO représentent le graal pour tout sportif de haut niveau. Alors pendant les tournois, j'essaie de ne pas trop y penser. Je fais le maximum pour rester concentrée sur mon jeu, et la tactique à employer pour gagner.
Penser aux points, aux résultats futurs ajoutent une pression négative souvent néfaste à la performance.
Le fait de bien s'entraîner et essayer de progresser, c'est la clé qui nous permettra d'être plus stable, et de reproduire régulièrement le scénario de cette semaine.
Parles-nous de votre relation avec Jesper Hovgaard, qui était sur la chaise de coach à Almere (responsables des doubles à l'INSEP, ndlr). Quel regard portes-tu sur ces premiers mois avec lui ?
Ces quelques mois avec Jesper ont été très constructifs. Habituellement, je suis méfiante, et je mets du temps à donner ma confiance. Aujourd'hui je peux dire que je lui fais entièrement confiance. C'est vraiment un bon entraîneur, il est exigeant à l'entraînement mais il est de très bon conseil, et à l'écoute. Pour une joueuse, c'est très important !
J'aime le fait qu'il soit très sérieux à l'entraînement, mais qu'en dehors il plaisante beaucoup une fois la séance terminée. En tournoi, il nous rappelle régulièrement la tactique, il sait nous booster, et surtout il vit le match avec nous de sa chaise !
"Le soutien de Coubertin est devenu une force"
Entre ta finale à Prague avec Marie (Batomène, nldr) et ce titre, tu sembles en pleine forme ! Comment envisages-tu la quinzaine Super Series qui vient ?
Oui, je me sens plutôt en forme ces dernières semaines. J'espère réaliser de bons résultats au Danemark et surtout à Coubertin, devant le public français. Mais les compétitions s'enchaînent, et il faudra que je sois très vigilante sur ma récupération, que je reste concentrée tactiquement sur tous mes matchs.
Le soutien du public parisien est toujours incroyable. Arrives-tu aujourd'hui à en tirer une force avec l'expérience ?
Au début, ça me mettait une pression monstre, j'étais complètement inhibée ! La peur de décevoir le public prenait le pas, peut-être. Mais depuis deux ans, la pression est redescendue, grâce à l'expérience mais aussi par le fait de s'être habituée à la salle. Maintenant, je suis ravie de jouer à Coubertin, et le soutien des supporters est devenue une vraie force.
Ta saison est également marquée par les interclubs Nationale 1, où tu représentes le club d'Arras. Qu'est ce que représente cette compétition pour toi ?
Mon club, et par extension la ville d'Arras sont très importants pour moi. Ils sont des piliers de mon projet et je les en remercie. Arras, ce sont mes racines, auxquelles je tiens beaucoup. Le BCA, c'est un club convivial, et surtout familial dans lequel je me sens bien.
Les ambitions de l'équipe sont les mêmes que celle de l'année dernière, c'est à dire atteindre les play-offs, et pouvoir prétendre à la montée en Top 12. Les interclubs font partie des tournois importants de l'année, c'est toujours un rendez-vous à part.
"Permettre à certains d'être avec moi, même à distance"
Cette semaine, tu franchis à ton tour le pas en prenant place sur les réseaux sociaux. Qu'est ce qui t'as motivé dans cette démarche ?
Honnêtement, je ne fais pas partie de la génération Facebook ou Twitter. Mais c'est vrai que je suis souvent a l'étranger, et qu'il est parfois difficile de faire vivre ma passion, de faire partager ma vie à mes proches, ma famille, mon club, et même mes supporters. À travers cette démarche, j'espère pouvoir permettre à certains d'être avec moi, même malgré la distance parfois très importante.
Comment comptes-tu offrir aux fans de bad français de vivre ton parcours de badiste de haut-niveau ?
Je viens de lancer ma page Facebook officielle pour commencer, comme la plupart de mes partenaires d'entraînement d'ailleurs. Et dans quelques semaines, il y aura l'apparition d'un site officiel sur mon projet, mes
ambitions, mes échéances futures et ceux qui me soutiennent. Ce site sera dynamique, avec des news régulières sur mes matchs et mes impressions de l'intérieur des compétitions.
L'édition 2015 marque le retour de Peter Gade à Coubertin. Vous n'avez pas peur qu'il vous vole la vedette ?
Je pense qu il restera le badiste préféré des français. Difficile de lutter contre ça !
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