KOREA OPEN 2015 : Sung Ji Hyun en patronne

Publiée par Ivan Cappelli le dimanche 20 septembre 2015 à 15:30

SungJiHyun

Nombreuses étaient les turbulences venues animer le ciel du pays au matin calme en cette édition 2015 du Korea Open. Aujourd’hui, l’intensité est descendue d’un cran et la logique a globalement été respectée malgré plusieurs finales inédites venues clore la quinzaine de septembre. Oui, les superstars locales Lee/Yoo (1) ont naturellement brillé. Oui, la Chine a survécu à travers ses inébranlables soldats Chen Long (1) et Zhang/Zhao (1). Oui, Polii/Maheswari (6) ont logiquement remporté leur duel et par la même occasion gagné leur première médaille d'or estampillée Super Series. Mais l’héroïne du jour est incarnée par la Coréenne Sung Ji Hyun, qui se sera battue jusqu’au bout pour briser la malédiction de cette saison 2015 en demi-teinte et ce devant son public et ses parents tous deux badistes. Retour sur une journée qui fait la part belle aux représentantes des catégories 100% féminines.

Sung Ji Hyun, des ténèbres à la lumière

Elle est capable du meilleur comme du pire. La native de Séoul (6) signe la performance du jour sur ses terres en résistant à sa plus cruelle tortionnaire et remporte son premier titre Super Series 2015 après des performances en dents de scie cette saison. Malgré des championnats du monde exemplaires où elle était arrivée en demi-finale et avait même réussi à bousculer la future double championne du monde Carolina Marin, la belle asiatique enchainait les défaites sur le circuit Super Series et GP Gold tant la concurrence en simple dame s’était consolidée ces derniers mois. La semaine dernière encore, elle perdait au premier tour du Japan Open en deux sets secs. À sa décharge tout de même, son bourreau n’était autre que la jeune Akane Yamaguchi, finaliste de génie quelques jours plus tard.

Mais à coeur vaillant rien d’impossible. Et nul doute que la fierté patriotique inhérente à la culture coréenne ainsi que l’absence de Carolina Marin et Saina Nehwal ont grandement contribué à son succès en Corée du Sud. Après avoir dompté la jeune Tai Tzu Ying (1), et renvoyé l'ascenseur à la nippone Yamaguchi (8) pour la fessée donnée à Tokyo, il restait un obstacle de taille pour prétendre à l’or sacré. Wang Yihan (4), 1m78 de muscles et de talent forgés dans la plus pure tradition chinoise du simple féminin.

Une montagne aux allures d'Everest lorsqu’on sait que la Shanghaïenne entrait sur le court avec 10 victoires contre 1 sur sa rivale coréenne, sa seule défaite remontant à 2011. Après un premier set maitrisé par la Séoulite (21-14), le deuxième acte est plus disputé, surtout jusqu’au money time (16-16) où l’athlète chérie de la capitale sud-coréenne craque et se fait clouer sur place par l’expérimentée soliste de l’Empire du Milieu (21-17).

L’épilogue aurait pu être dramatique : menée 11-6 au set décisif, le changement de côté fait du bien à la médaillée de bronze des Mondiaux de Jakarta. Conseils des coachs, sursaut d’égo, fatigue de l’ennemie… peu importe la raison, la fille de la célèbre championne coréenne Kim Yun Ja saisit sa chance et recolle au score de manière express (12-12) pour batailler avec ferveur jusqu’au supplice du money time (18-18), véritable péché mignon des Chinois tant ces derniers, maîtres dans l’art de la concentration et du calme intérieur, sont entrainés pour gérer ces situations de crise.

Mais aujourd’hui, les encouragements du public sur son sol natal ont compensé la justesse physique et psychologique de Sung Ji Hyun, finalement victorieuse de la belle 21-18. Soulagement certain laissant place à une confiance retrouvée, cette précieuse victoire permet à l’héroïne locale de 24 ans de monter sourire aux lèvres sur la première marche d’un podium Super Series pour la deuxième fois de sa carrière, sa première médaille d’or ayant été glanée en 2013 devinez où ? En Corée du Sud, évidemment.

MaheswariPolii

Grand baptême pour Polii/Maheswari

Heureuses. C’est le mot. Les championnes des Jeux d’Asie 2014 Polii/Maheswari (6) confirment aujourd’hui leur montée en puissance dans la hiérarchie mondiale en marquant leur histoire et celle de leur pays dans la catégorie du double dames. D’abord parce qu’elles remportent à 28 et 26 ans le premier tournoi Super Series de leur carrière. Ensuite parce qu’elles endossent le rôle de première paire féminine indonésienne à s’accaparer la couronne de l’Open coréen, traditionnellement et quasi exclusivement portée par les reines chinoises ou coréennes du badminton à 4.

Pour cette finale et tête à tête inédits face aux autochtones Chang/Lee, les Sud-Asiatiques ont usé de leur plus grande expérience pour mener la danse et clore la quinzaine de septembre sur une belle victoire 21-18, 21-15, malgré un premier set où les Coréennes regretteront de ne pas avoir conservé l’écart et fait la différence au money time.

ChenLong

Les favoris sans forcer

Chez les hommes, la meilleure paire au monde Lee/Yoo (1) n’en finit plus de tout écraser. Sans forcer, les deux fines lames les plus affutées du pays au matin calme ont jugulé leurs trop tendres partenaires d’entraînement Kim/Kim, qui n’auront finalement jamais été menaçants lors de cette finale 100% coréenne très attendue (21-16, 21-12). Côté chiffres, le binôme phare de la BKA impressionne : l’enfant prodige et adulé Lee Yong Dae remporte sa 7ème breloque dorée gravée "Korea Open", sa 5ème en double masculin et sa 1ère avec son fidèle acolyte Yoo Yeon Seong.

Après de nombreuses demi-finales et finales ratées cette année (notamment aux Mondiaux de Jakarta), les omniprésents Lee/Yoo se rattrapent et ajoutent tout de même un troisième titre Super Series 2015 à leur collection, le deuxième d’affilée suite à leur brillant succès tokyoïte.

Enfin, l’Empire du Milieu peut toujours compter sur ses deux piliers Chen Long (1) en simple masculin et Zhang/Zhao (1) en double mixte. Le n°1 mondial, décidément bien seul au sommet de sa discipline, n’a fait qu’une bouchée de l’Indien Ajay Jayaram (21-14, 21-13), néanmoins heureux d’avoir pu disputer sa première finale Super Series. Victoire - sans concéder un set - synonyme de 4ème titre Super Series de la saison pour l’indétrônable double champion du monde.

Les experts du mixte n’ont eux aussi pas d’égaux : imperméables défensivement et incroyablement futés stratégiquement, les triples champions du monde et champions olympiques en titre n’ont laissé aucune chance aux Indonésiens Ahmad/Natsir (2), complètement inefficaces à l’image d’un Tontowi Ahmad maladroit et totalement dépassé. Quatrième Korean Open d’or à leur actif et troisième d’affilée, le couple Zhang/Zhao récolte ainsi comme Chen Long leur quatrième tournoi Super Series victorieux de la moisson 2015.

Les résultats du Korea Open 2015 ICI

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