Le ballet des demi-finales de l'Open de Corée nous a proposé un spectacle digne de son rang, avec des affiches classiques, certains diront sacrées, que ce soit chez les solistes féminines avec la victoire de Wang Yihan, ou avec les nouveaux monstres du double Lee/Yoo (1) face à Boe/Mogensen (3). La touche de fraîcheur est venue du simple hommes, marquée par la performance de l'Indien Jayaram face à Chou (7), une première pour lui à ce niveau. On retiendra également le carton quasi plein à domicile pour la Corée du sud , qui disputera trois titres en finale demain, dont celui déjà assuré du double hommes.
La Corée leur va si bien
Elles avaient donné le ton en 2014 à Incheon (à deux pas de Séoul) aux prestigieux jeux d'Asie, en remportant leur premier tournoi d'envergure et en bousculant l'ordre établi par les cadors du double dames chinois. Souvent aux avant-postes mais jamais titrées en Super Series, Polii et Maheswari (6) récidivent l'exploit en évinçant les dernières représentantes de l'empire du milieu, les s½urs Luo (2) en trois sets. Les Indonésiennes batailleront demain avec les locales Lee/Chang, tortionnaires de leurs compatriotes Jung/Shin, pour une médaille qui n'avait jamais échappé aux patronnes la CBA depuis 5 éditions.
Le bal des prétendantes au titre de reine de Séoul ? Wang Shixian (4), Wang Yihan (5) et Sung Ji Hyun (6) le connaissent par coeur, elles trustent à elles trois la couronne depuis 2010, et se partagaient à nouveau le gâteau. Endossant le rôle de l'intruse, Akane Yamaguchi n'aura pas l'opportunité de faire partie de cercle exclusif, ni d'enchaîner sa deuxième finale d'affilée après celle de Tokyo. La faute à Sung Ji Hyun, chahutée pendant en 3 sets par la jeune nipponne, mais toujours à l'aise devant son public. La médaillée de bronze des Mondiaux affrontera Wang Yihan, bien inspirée dans son duel fratricide contre Wang Shixian (21-12/21-19), et stoppe ainsi l'hémorragie en Super Series avec sa première finale cette saison.
Lee/Yoo au bout du suspense
Pour l'originalité, il était inutile de trop s'attarder sur le double hommes. En revanche, pour la qualité et la tension...
Fin tacticiens, experts dans la confiscation de l'offensive, mais surtout, dans l'art de la guerre des nerfs avec la contestation permanente de la régularité du service adverse (ils avaient déjà alimenté une polémique lors des finales des Super Series 2014 de Dubaï, face aux mêmes Lee/Yoo(1)), les vieux routards européens Boe/Mogensen (3) ont tenu la dragée haute aux n°1 mondiaux au cours de deux premiers sets haletants. Les favoris Coréens lâcheront les chevaux après la pause du dernier acte pour conclure ce marathon d'1h40 (23-25/22-20/21-17). Les stars du matin calme confirment ainsi leur invincibilité face aux vice-champions olympiques contre lesquels ils comptent désormais 5 victoires pour aucune défaite.
Lee/Yoo retrouveront en finale leurs compatriotes Kim/Kim, 3èmes dans la hiérarchie de la KBA (Korea Badminton Association). Souvent cantonnés au rôle de lieutenants dans l'ombre de Lee Yong Dae avec Ko puis désormais avec Yoo, les anciens 4èmes mondiaux marquent des points précieux et redorent leur blason en s'offrant les deux patrons de la CBA (China Badminton Association), Fu/Zhang (4) en trois sets enlevés.
A la décharge des stars olympiques chinoises, Zhang Nan, fort sollicité déjà au Japon la semaine passée, n'a pas pu fructifier au four avec Fu ce qu'il avait engrangé a peine une heure auparavant au moulin, en mixte avec Zhao Yunlei. Les terreurs du circuit du mixte avaient surclassé Ko/Kim (7) en trois sets, dans la seule défaite coréenne du jour. Dans un grand clasico de la discipline, les récents double champions du monde, Zhang/Zhao (1), se frotteront aux lauréats des Mondiaux 2013, Ahmad/Natsir (2). Les Indonésiens ont effacé sans ménagement (21-9/21-15) les époux Adcock (5), ôtant définitivement tout espoir de médaille à l'Europe.
Chen Long, le titre sur un plateau ?
Si proche au classement, et si loin sur terrain. Une médaille de bronze aux Mondiaux, désormais 3ème au classement mondial, Kento Momota (3) a confirmé son incroyable talent en 2015 en passant du statut de pépite en devenir à celui de star précoce de la planète badminton. Mais les défis de la taille de la muraille Chen Long (1) lui permettent de mesurer la distance qui le sépare du sommet de la hiérarchie mondiale. Dans ce très sévère copier-coller de la demie calamiteuse des Mondiaux, on ne peut pourtant invoquer l'enjeu. A nouveau inhibé? En panne d'idée ? Excès de respect ? Le kid de l'équipe nipponne n'a jamais pu croire en une victoire, ni même entamer de rébellion (21-9/21-13).
Oublions le dérapage (contrôlé ?) de Tokyo, Chen Long (1) fera demain office d'épouvantail dans sa quête d'un 4ème titre Super Series cette année, face à la bonne surprise de cette édition coréenne, l'Indien Ajay Jayaram. Surprenant vainqueur du phénomène des IFB 2014, Chou Tien Chen (7), le 32ème joueur au ranking mondial s'offre une première finale en Super Series et symbolise le talent du vivier indien, avec 6 joueurs dans le top 50. Et n'aura rien à perdre demain face au double champion du monde.
FransV
Le 19/09/2015 à 23h45 (0)Mais que dire du DH !!
Aucun regret pour ce réveil très très matinale avec un 1er point absolument énorme !!
Machin
Le 20/09/2015 à 2h24 (0)