Mascottes, concours de smashs et de précision et autres réjouissances innovantes : la Fédération Française de Badminton se plie en quatre pour donner une identité, conférer une véritable originalité à ses Internationaux de France. Adorée par les joueurs, régulièrement promue au rang de compétition incontournable par Peter Gade himself, l'étape parisienne des Super Series propose aussi depuis deux saisons une attraction loin de faire l'unanimité : le canon à Tee-shirts (photo).
Une bonne idée, une mise en place douteuse
A l'origine, une idée et un concept intéressants : faire monter la température avant les temps forts de la journée (matchs des Français, de Gade ou d'une grande star) en réveillant le public par une distribution de 4 tee-shirts Yonex via un canon à air comprimé. Dans les faits, la mise en place de cette attraction comporte pourtant bien des éléments gênants pour la bonne tenue de la compétition.
Les spectateurs s'étant déjà rendus à Coubertin cette semaine se souviennent probablement de ce petit rituel. alors que le jeu bat son plein sur les courts 4 et 2 (voisins du court central), le speaker de la compétition entre sur le terrain 1 accompagné de la nouvelle mascotte fédérale "Plumy" et d'un bénévole armé du canon à tee-shirts. Musique à plein décibels dans tout le stade, animateur hurlant dans le micro en gesticulant à quelques mètres de joueurs ayant pour la plupart parcouru des milliers de kilomètres pour participer à la compétition : à chaque apparition de cet équipage, l'incompréhension se lit sur le visage des pauvres athlètes évoluant pendant leur intervention.
Quid du respect du jeu et des joueurs ?
A quelques semaines de la redistribution des cartes pour la période 2014-2017 des tournois Super Series, était-il vraiment opportun de proposer une telle image du tournoi ? Pas sûr que les champions olympiques de double mixte Zhang/Zhao, poussés au troisième set par Fuchs/Michels et contraints d'attendre plusieurs minutes pour reprendre le jeu aient goûté le petit cérémonial. Et qu'en pensent Baptiste Carême et Audrey Fontaine, sur le court numéro 2 lors de la première distribution de tee-shirts Mercredi et visiblement agacés par cette intervention dans un match où ils semblaient bien entrés et concentrés ?Loin de moi l'idée de persifler, où de dénigrer ce type d'initiative : chaque année, les Internationaux de France se démarquent en insufflant une âme à ce tournoi, un caractère unique dans le circuit qui contribue grandement à sa côte d'amour et à son maintien dans le giron des Super Series. Mais à vouloir trop bien faire, il arrive parfois que l'on se prenne les pieds dans le tapis. Bien sûr, les IFB incarnent la vitrine du Badminton français et se doivent de refléter la passion hexagonale du Badminton. Mais la compétition doit avant tout appartenir au sport et aux sportifs. Après tout, la beauté du spectacle proposée par les meilleurs joueurs mondiaux ne se suffit-elle pas à elle même ?
babky
Le 26/10/2012 à 13h40 (0)Yonex a d\'autres moyens plus intelligents et respectueux des joueurs pour promouvoir leur marque.
Cela dit, Coubertin est très petit et la promiscuité des joueurs avec le public me fait penser à la meme distance entre joueur et public au football anglais. Ils sont très proches l\'un de l\'autre. Alors que sur les autres Series, on peut voir les plans larges, les gradinssont bien plus loin. Certainement il y a ce genre de manifestation lors des autres Series et du fait de la distance joueur/public, cela gène moins.