Un scénario mêlant la finale des Jeux Olympiques et celle du All England 2010. Malmené par un joueur chinois, poussé à 19 partout au troisième set, Lee Chong Wei (photo en une) remporte difficilement le Denmark Open 2012. Très nettement en progression, Du Pengyu se signale enfin dans la cour des grands. Ce Dimanche de gala avait déjà démarré sur un rythme soutenu avec deux finales de double mixte puis hommes, achevées par les victoires en trois manches de Xu/Ma et des surprenants Shin/Yoo.Enthousiasmant à l'ouverture et à la clôture, l'après-midi à Odense avait malgré tout connu un sacré creux en milieu d'après-midi, la faute aux victoires expéditives de Saina Nehwal et de Ma/Tang, dominatrices respectivement face aux têtes de série 6 Juliane Schenk et Matsutomo/Takahashi.
Lee Chong Wei : 30 ans, un trophée, et un mariage à préparer
A des kilomètres de la balade que l'on lui promettait, Lee Chong Wei a donc du s'employer. Visiblement très marqué et moins bien préparé qu'à l'accoutumée pour ce tournoi (avec une vie personnelle bien remplie actuellement), l'éternel numéro 1 mondial Malaisien a pris le meilleur d'un solide Du Pengyu (7 - 14-21, 21-12, 21-19).
Le vilain petit canard de la délégation chinoise a bien grandi. Oeuvrant dans la filière de son aîné Chen Jin - de longs rallies, et l'objectif constant de pousser son adversaire au coup de trop - Du Pengyu passe à la vitesse supérieure et postule aujourd'hui au rang de numéro 3 chinois. Un titre face au maître Lee CW aurait probablement pu accélerer le processus, mais le destin en a voulu autrement. Sous-estimé par le Malaisien, Du Pengyu remporte le 1er set presque sans forcer. Sorti de sa torpeur, Lee Chong Wei se réveille et domine outrageusement la seconde manche.
Mais en face, Du Pengyu n'a jamais remporté un seul titre Super Series ou Grand Prix Gold, et jouit d'un supplément de motivation. Suffisant pour basculer en tête à la pause (11-8) et pousser son prestigieux rival dans ses derniers retranchements. A 19-19, Lee suffoque, gagné par la panique, mais le Malaisien va s'en remettre à un mélange de talent et d'un soupçon de chance pour se sortir d'une situation périlleuse. Un rush peu contrôlé qui lèche la ligne de fond de court, un smash très contestable annoncé sur la ligne, et voici le chouchou du public sur la 1ère marche d'un podium auquel il semble abonné. Avec un 41ème trophée Super Series dans la poche, le Malaisien domine toujours la planète Badminton.
Ma Jin voit double
Alors que le reste de la délégation chinoise battait de l'aile après une année olympique éprouvante, elle a sauvé les meubles pour offrir un bilan positif à son pays. Ma Jin (photo en médaillon)assume son statut de descendante de la légendaire Gao Ling en offrant un doublé à sa délégation, et évite un zéro pointé historique à la CBA.
La finale du Mixte aurait pourtant pu basculer du côté d'Ahmad/Natsir (4). Les Indonésiens ont tenu le choc deux sets durant, mais comme en demi-finale des JO se sont écroulés en fin de match. Ils concèdent une nouvelle fois le titre à leurs rivaux chinois 23-21, 24-26, 21-11. Le double dames n'a lui souffert d'aucune contestation : bien briefées tactiquement après la surprenante victoire de Matsutomo/Takahashi (6) sur les championnes olympiques Tian/Zhao (1), Ma Jin et Tang Jinhua convertissent leur premier essai international commun avec autorité (21-8, 21-12).
Saina Nehwal puissance 2
Pendant 34 échanges somptueux, la confrontation entre l'Indienne Saina Nehwal et l'Allemande Juliane Schenk a touché à l'excellence chinoise du Badminton féminin. Ensuite ? L'heure de l'addition pour la dernière joueuse européenne en lice, apparamment touchée au dos et usée par deux confrontations victoires face à Li Xuerui et Jiang Yanjiao.
Le jeu energivore de l'Allemande se délite. Pour le même nombre d'échanges, Nehwal court moins, couvre admirablement son terrain et en récolte les bénéfices en seconde manche. Plus fraîche également grâce à un match gagné sur abandon en demi-finale, l'Indienne remporte son second Super Series Premier de la saison 21-17, 21-18.
Koo/Tan, une nouvelle fois finaliste malheureux
Leur superbe parcours scandinave promettait de faire taire leurs détracteurs à Kuala Lumpur ... mais Koo Kien Keat et Tan Boon Heong (photo en médaillon) sont à la fois incorrigibles ... et très malchanceux.
Opposés à la révélation Shin Baek Choel/Yoo Yeon Seong (Corée du Sud), les Malaisiens pensaient probablement avoir fait le plus dur en éliminant Lee Yong Dae/Ko Sung Hyun et Boe/Mogensen plus tôt dans le tableau. C'était sans compter la qualité des joueurs de doubles coréens. On est pourtant tentés d'y croire lorsque Shin Baek Choel commet une grossière faute de service à 19-20 en première manche.
Visiblement entamés, les Malaisiens laissent filer le second set pour repartir de plus belle au troisième set (21-11). Les tentatives désespérantes de défense entre les jambes de Koo Kien Keat et l'accumulation de fautes empêchent les Malaisiens de prendre le large. Ce qui devait arriver arriva : à 19 partout, Shin/Yoo bénéficient de deux coups chanceux et achèvent la rencontre sur un smash qui passe avec l'aide de la bande côté malaisien. Dépités, les Malaisiens n'attendront pas la fin des célébrations coréennes pour serrer la main au filet de leurs adversaires, conscients que les journaux locaux risquent de ne pas les louper.
Le décor est planté : place désormais aux Internationaux de France 2012 !
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