Crédit photo : Sylvain Nalet

La 72ème édition des Championnats de France de badminton marquera sans doute un tournant dans l’histoire du badminton français. Le succès mulhousien aura été total. D’abord avec le doublé du pensionnaire du Red Star Thom Gicquel mais aussi le titre de Margot Lambert et la médaille d’argent d’Arnaud Merkle. L’avènement de Christo Popov et le premier titre de Qi Xuefei marquent sans doute le début d’une nouvelle ère.

Christo Popov a bien grandi, Arnaud Merkle récompensé

On ne présente plus Christo Popov et Arnaud Merkle alors qu’aucun n'a encore atteint la vingtaine. C’est dire les prouesses que sont en train de réaliser ces deux solistes. C’est aussi tout un symbole pour ces deux produits hors INSEP de se retrouver pour une finale nationale. Parce que non, ce n’est pas l’affaire d’un concours de circonstance, Arnaud Merkle et Christo Popov étaient à leur place. Ne pas penser à Paris 2024 serait un mensonge, mais il faut savoir profiter de l’instant présent.

D’abord parce qu’en 2019, ils sont entrés dans le top 100 mondial. Et puis parce que Christo Popov est devenu vice-champion du monde junior - il sera en lice pour le titre cette année - avant de remporter son premier tournoi international en Italie juste avant Noël. Même emprunté physiquement, le gaucher de 17 ans a une nouvelle fois été virevoltant. Alors oui, Arnaud Merkle pourra nourrir des regrets dans cette finale (21-14, 17-21, 21-15). Celui d’être redevenu plus passif dans le jeu dans cette ultime manche et d’avoir moins pris d’initiative comme il avait pu le faire en demie ou encore quelques minutes plus tôt.

Mais finalement, c’était l’heure de l’épatant Christo Popov. L’histoire aurait été belle pour Arnaud Merkle devant les siens mais qu’importe, cette médaille d’argent est une belle récompense pour son travail. Son heure viendra et il se relèvera comme il l’a toujours fait dans les défaites. À tout juste 17 ans, Christo Popov devient le plus jeune champion de France et continue de remplir un palmarès déjà impressionnant à son âge. S’il a révélé que son objectif pour 2020 était un titre mondial chez les juniors, nul doute que ce titre national va lui donner des ailes.

Crédit photo : Sylvain Nalet

Gicquel voit double et impose sa dynastie avec Delrue

En ouverture, Thom Gicquel et Delphine Delrue avaient l’occasion d’aller chercher un troisième titre consécutif en mixte. Et les 17èmes mondiaux, grands favoris n’ont pas failli dans leur quête. Comme en 2019, ils ont battu Ronan Labar et Anne Tran en finale. Mais beaucoup de choses ont changé depuis. Si les deux paires en sont à 1-1 sur la scène internationale, les progrès effectués par Gicquel/Delrue ces dernières semaines ne souffrent plus du moindre doute. Malgré le score serré (21-19, 21-16), la lecture de jeu et la pression constante des tenants du titre a fait de nettes différences pour s’offrir leur troisième titre commun… le cinquième pour Delphine Delrue et le quatrième pour Thom Gicquel à seulement 21 ans.

Thom Gicquel était définitivement irrésistible. N’en déplaise à Julien Maio triple tenant du titre et son nouveau partenaire Eloi Adam, Thom Gicquel et Ronan Labar étaient tout simplement au-dessus. Intraitables ce week-end et jamais mis en danger, les deux hommes ont maîtrisé leur sujet (21-11, 21-17). Alors que le pensionnaire du Red Star goûte à son premier doublé - un plaisir qu’avait connu Ronan Labar en 2015 - c’est un sixième titre de champion de France pour Labar qui se console après sa finale perdue en mixte face à son partenaire.

Crédit photo : Lucas Noyon

Qi Xuefei triomphe sans jouer, Heriau/Lambert sans trembler

La rumeur d’un forfait pour Marie Batomene n’a pas tardé à être confirmée. Championne de France en titre, l’Aulnaysienne a dû abandonner son titre à Qi Xuefei sans même pouvoir lutter. La néo-tricolore inscrit donc son nom au palmarès pour la première fois d’une probable longue série. À noter que depuis 2015, les six dernières éditions ont vu autant de lauréates différentes triompher.

En double dames, Vimala Heriau avait déjà goûté à l’or national avec Léonice Huet en 2018. Mais pour Margot Lambert c’était une première. Avec les forfaits de Lefel/Tran il y a désormais plusieurs semaines et Léa Palermo absente pour une douleur cervicale, les 68èmes mondiales étaient propulsées au rang de grandes favorites. Un statut qu’elles n’ont pas manqué d’assumer jusqu’à ce titre acquis aujourd’hui face à Danckers/Piron (21-10, 21-13) qui n’ont rien pu faire dans une finale expéditive (18 minutes).

Les résultats des Championnats de France 2020 ICI