Crédit photo : Sylvain Nalet
Antonsen revient de loin...
Un smash croisé au bruit sourd de Huang Yuxiang et l’on pensait l’affaire pliée : le classique coup de la panne après la grosse perf’ réalisée la veille allait faire d’Anders Antonsen un nouveau témoin du contrecoup fatal. On avait pourtant tout faux : dos au mur dans la manche décisive (17-20), le Danois sortait une défense miraculeuse pour recoller à 20-20, puis aussitôt exploser de joie, complétement hystérique, deux points plus tard (21-14, 13-21, 22-20). Huang Yuxiang avait gâché là trois occasions en or, et manqué de sauver un navire du simple hommes chinois où Shi Yuqi, Chen Long et Lin Dan ont une fâcheuse tendance à décevoir. Anders Antonsen venait lui de confirmer qu’il savait aussi jouer avec la pression, aussi forte soit-elle.
Jeudi, il avait démontré qu’il savait comment man½uvrer un Viktor Axelsen qui, en 2018, n’y arrive toujours pas (21-10, 12-21, 21-19). Aujourd’hui, il a démontré que même si l’enjeu avait pris l’emprise sur le jeu pendant plus d’une heure, il savait garder, infime soit-il, un certain contrôle sur le court. Demain, face à Chou Tien Chen - tombeur en trois manches de Son Wan Ho - il sera à nouveau attendu au tournant : de ses trois échecs en demi-finales de Super Series l’an passé, l’on saura s’il en a retenu quelconque leçon…
Les leçons, Chen Yufei doit en avoir par-dessus la tête désormais : pour la dixième fois en dix confrontations, elle a encore subi la loi d’une Taï Tzu Ying (21-13, 12-21, 21-9) qui, après des échecs en demi-finale l’an passé puis en finale il y a deux ans, compte bien compléter son incroyable collection par un titre à Odense. Elle retrouvera demain une He Bingjiao - vainqueur de Cai Yanyan en deux manches – qui l’avait, à la surprise générale, mis hors-course en quarts de finale des Mondiaux de Nanjing : les retrouvailles s’annoncent épicées.
Dans une partie de tableau où Carolina Marin et P.V. Sindhu ont fait respectivement les frais de Mia Blichfeldt et Zhang Beiwen dès le premier tour, Gregoria Mariska Tunjung s’est montrée la plus opportuniste face à Line Kjaersfeldt (20-22, 21-19, 21-13). Championne du monde juniors l’an passé, l’Indonésienne connaît à Odense sa première heure de gloire. Elle disputera à Saina Nehwal, tombeuse d’Okuhara (17-21, 21-16, 21-12), une place en finale.
L’Indonésie, comme au bon vieux temps
Entre son glorieux passé porté par les duos Ahsan/Setiawan et Ahmad/Natsir, sa domination actuelle illustrée par Gideon/Sukamuljo et ses espoirs de demain incarnés par Gregoria Mariska Tunjung et Apriyani Rahayu, l’Indonésie montre toute sa tradition en terre danoise. Avec une demi-finale entre Mohammad Ahsan et Hendra Setiawan – vainqueurs de Han/Zhou (21-19, 25-23) – et les intenables Gideon/Sukamuljo – tranquilles face à Hoki/Kobayashi (21-17, 21-15) - la PBSI s’est d’ores et déjà assurée une présence minimum pour la journée des finales.
Toujours placés mais jamais gagnants au Danemark, en témoigne leurs quatre finales perdues entre 2012 et 2015, Tontowi Ahmad et Liliyana Natsir ont refroidi l’Odense Sports Park en dominant Christiansen/Pedersen (26-24, 21-10). Mais face à un duo Zheng/Huang qui a humilié le couple Adcock ce vendredi (21-12, 21-7), il faudra certainement en montrer encore plus.
Autre espoir de titre indonésien, Greysia Polii et Apriyani Rahayu joueront des coudes avec les numéros un mondiales Fukushima/Hirota. Tanaka/Yonemoto, Kento Momota – opposé demain à Kidambi – et Kamura/Sonoda complètent les atouts japonais.
Ces derniers seront opposés aux Anglais Ellis et Chris Langridge. Impressionnants face aux champions du monde Li/Liu hier (21-16, 21-16), les Britanniques, à l’instar d’Antonsen, ont laissé croire à un contrecoup malvenu. Mais même après un énorme passage à vide dans le set décisif (18-13 puis 19-20), les Britanniques auront eu raison de Liao/Su (16-21, 21-16, 22-20). Renversant.
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