IFB 2016 : 5 grands espoirs à suivre à Coubertin

Publiée par Ewan Maleszka le mardi 25 octobre 2016 à 08:00
He Bing.
Crédit photo : Li-Ning International

He Bingjiao, Jonatan Christie, Anthony Ginting, Shi Yuqi et Anders Antonsen. Ils ont moins de 20 ans, et un point commun : l'avenir leur tend déjà les bras. Une propension à rayonner chez les jeunes, et à s'adapter en mode express au monde impitoyable des seniors les placent dans le sillage de leur aîné et modèle Viktor Axelsen. Et si Coubertin et les IFB 2016 se transformait en talent pour ces futurs potentiels numéros 1 mondiaux ?

He Bingjiao, la relève chinoise

Avec la blessure de Li Xuerui combinée aux retraites de Wang Shixian et Yihan, la crise s'annonçait durable pour les fans du badminton chinois. C'était sans compter sur l'émergence express de He Bingjiao, 19 ans, et déjà annoncée comme la future patronne de la CBA avec son aînée Sun Yu, de 3 ans son aînée. He Bingjiao, gauchère pugnace, commence à faire parler d'elle alors qu'elle est âgée de 16 ans, d'abord au niveau asiatique, puis au niveau mondial. Durant la seule année 2013, elle remporte deux médailles d'or aux Championnats d'Asie Juniors (en simple dames et en équipes). Elle fait également forte impression en remportant deux médailles de bronze aux championnats du monde.

Décomplexée, elle poursuit sa montée en puissance en remportant son premier Grand Prix à l'Open du Vietnam. Alors que personne ne l’attendait à ce niveau, elle sort des qualifications et atteint la finale en ne concédant qu'un seul set au cours du tournoi. Elle s'imposera alors facilement en finale contre Hera Desi, prouvant par là même occasion sa précocité.

Les années 2014 et 2015 sont celles de la confirmation chez les juniors où elle remporte une médaille d'argent et deux d'or aux championnats du monde. Les Jeux Olympiques Juniors de Nanjing lui donnent l'occasion de frapper très fort : elle remporte à domicile une nouvelle médaille d'or en simple dames, au terme d'une finale de titans contre la tête de série 1, une certaine ... Akane Yamaguchi, vainqueur des deux derniers Super Series (Corée du Sud, Danemark).

Et alors que ses aînées se crashent à Rio, elle pointe le bout de son nez dans la foulée, avec un sens du timing admirable. Au Japan Open, premier Super Series de l'après-JO 2016, elle écarte notamment Ratchanok Intanon (au terme d'une incroyable remontée dans le 3ème set) et sa compatriote Sun Yu pour s'adjuger le premier Super Series de sa jeune carrière. Propulsée sur le devant de la scène par les défections des reines déchues, les IFB lui donneront l'occasion de prendre sa revanche contre la joueuse indienne, finaliste à RIo. He Bingjiao, qui frappe déjà aux portes du top 10 mondial alors qu'elle n'était même pas dans le top 50 il y a un an, a en tout cas toutes les cartes en main pour impressionner le public parisien par sa combativité et son volume de jeu.

Shi Yuqi, un héritage à assumer

C'est une habitude : la Chine n'a pas à s'inquiéter chez les femmes, avec un vrai savoir-faire. Mais malgré des derniers temps difficiles, elle peut rester relativement sereine du côté du sexe fort, avec l'entrée en lice de nouveaux jeunes prometteurs. Son porte-étendard : Shi Yuqi, 20 ans depuis depuis le mois de Février, et déjà une capacité à rivaliser avec les meilleurs.

Il n'était pas encore dans les 50 premiers mondiaux il y a six mois, mais peu seront surpris par son ascension fulgurante. Certes moins en vue individuellement, c'est d'abord en équipes qu'il va briller, avec une médaille d'or aux championnats d'Asie Juniors en 2013, puis une médaille de bronze aux championnats du monde la même année. L'année 2014 est également synonyme de médailles d'or, puisqu'il remporte les championnats d'Asie Juniors en simple, ainsi que les championnats du monde en équipe.

L'heure de se montrer au monde était venue : comme He Bingjiao, il remporte les Jeux Olympiques Juniors. Le natif de Nantong marque la fin de son parcours chez les juniors sans perdre un set du tournoi : une nouvelle étoile venait de rejoindre la constellation de l'Empire du milieu.

Après une année 2015 compliquée (blessure, difficulté à s'adapter au monde des seniors), 2016 se révèle être un bien meilleur millésime pour la descendance de Lin Dan et Chen Long. Monté lentement en puissance durant le premier semestre, il crée la surprise en Septembre en remportant le premier Grand Prix de sa carrière en Indonésie, aux dépends de son compatriote Huang Yuxiang. Il confirme sa bonne forme du moment au Japan Open, où il élimine notamment Tommy Sugiarto avant de tomber face à l'ogre Lee Chong Wei en quarts de finale. Il passe encore un cran dans la performance en s'offrant Jan O Jorgensen sur ses terres, la semaine passée. De quoi arriver en confiance à Paris ... et truster le haut de l'affiche ?

Après un premier tour abordable contre le Malaisien Iskandar Zulkarnain Zainuddin, il pourrait retrouver son compatriote Tian Houwei au deuxième tour. L'occasion rêvée de montrer au monde la force de la nouvelle génération chinoise.

Jonatan Christie : Futur très grand ou éternel espoir ?

Le plus jeune de ces cinq joueurs, et peut-être aussi le plus talentueux. Impressionnant depuis un an et opposé à un qualifié au premier tour des IFB, Jonatan Christie a tout pour être la bonne surprise de cette édition 2016. Cette saison n'est pourtant pas facile pour lui, avec des oppositions rapides en Super Series face à des top 10 mondiaux. Il y a certes la victoire expéditive contre un Lin Dan peu concerné à domicile, en Juin. Mais les dernières semaines ont été toutefois plus laborieuses, après avoir frôlé la victoire au printemps contre Chen Long. Heureusement pour lui, ces défaites ne l’empêchent pas de briller avec l'équipe nationale, et n'enlève surtout rien à son fort potentiel. Il participe notamment au beau parcours de l'Indonésie en Thomas Cup en Mai, bien qu'il perde son match contre Son Wan Ho en demi finale, et qu'il ne joue pas la finale perdue contre le Danemark.

Pour comprendre pourquoi, à seulement 19 ans, Jonatan Christie est un membre incontournable de l'équipe d'une des plus grandes nations de badminton, il suffit de se pencher sur les résultats du jeune indonésien ces trois dernières années. Il brille sur le circuit international seniors dès 2013, et alors qu'il n'a que treize ans, il remporte l'Indonesia International contre Alamsyah Yunus, de 12 ans son ainé. Après avoir obtenu une médaille d'argent aux Championnats du Monde Juniors, il échoue cette fois en finale du tournoi Indonésien l'année suivante. 2014 et 2015 ne feront que confirmer le (très) grand potentiel de Jonatan Christie, attendu comme le messie par tout le peuple indonésien.

À l'heure du renouvellement de génération attendu après Rio, la pépite de Jakarta va-t-elle se révéler au plus haut-niveau ? Début de verdict dans les prochains jours à Paris !

Anders Antonsen : l'outsider danois

Le futur du Danemark étant incarné par Viktor Axelsen, impressionnant de précocité. Et à 23 ans seulement, il est raisonnable de penser qu'il va être compliqué de briller dans l'ombre du natif d'Odense. Pourtant, Anders Antonsen, de trois ans son cadet, présente tous les atouts pour y parvenir.

Contrairement aux autres "pépites" de son âge, il ne fait pas d'énormes coups d'éclat en tournoi international, mais progresse à chaque compétition avec une régularité très rare pour son âge (19 ans). À domicile, il réussit la performance rare de remporter la très disputée Danish Junior Cup deux fois, en 2013 et 2014. En 2015, il remporte les Championnats d'Europe Juniors en faisant notamment tomber les têtes de séries 1 et 2, le Français Toma Junior Popov et l'Allemand Max Weisskirchen. Il remporte la même année le Belgian International, et surtout l'Irish Open où il efface Brice Leverdez en demi-finale, puis Lucas Claerbout en finale.

En 2016, le talent du Danois a éclaboussé le circuit européen, au point de taper à la porte du circuit Super Series. Il remporte 3 tournois (Swedish Masters, Spanish et Austrian Open), et surclasse des adversaires de renom comme Pablo Abian, Emil Holst, ou Takuma Ueda. Malgré une tournée asiatique compliquée, le jeune danois arrive aux IFB en pleine forme, avec en background un quart de finale à domicile (et une défaite en 3 manches face au futur vainqueur Saensomboonsuk). Aligné dans le tableau des qualifications, il paraît tout à fait capable de rejoindre le tableau final et pourquoi pas, de faire tomber des têtes d'affiche. Et de succéder à VIktor Axelsen, finaliste à 18 ans à Paris ?

AntonyG
Crédit photo : Yonex International

Anthony Ginting : le successeur de l'idole Hidayat ?

Last but not least, l'Indonésien Anthony Ginting sera opposé à Lucas Claerbout au premier tour des qualifications (mais pourrait être repêché). Moins attendu que son compatriote Jonatan Christie, il restera néanmoins un adversaire redoutable pour le Français.

Anthony Ginting, c'est d'abord de l'admiration pour un homme : Taufik Hidayat. 10 ans après la médaille d'or de son idole à Athènes, il participe aux Jeux Olympiques Juniors où il remporte la médaille de bronze. La même année, c'est le médaillé d'or Shi Yuqi qui lui barre la route en demi-finale des Championnats du Monde Juniors, il doit encore une fois se contenter de la 3ème place. 2014 marque également sa véritable entrée sur le circuit seniors, mais il échoue en qualification de l'Open du Vietnam, des Masters d'Indonésie. Il crée malgré tout une des surprises du tournoi à l'Open de Chine quand il sort Chou Tien Chen au premier tour, avant de s'incliner contre le Japonais Riichi Takeshita.

Il réitérera ce type de performance l'année suivante dans ce même tournoi en éliminant Tian Houwei, avant de tomber face à Lin Dan. Au delà de ses performances en dent de scie lors des différents tournois, Anthony Ginting s'est surtout illustré avec le maillot de l'équipe nationale. Comme Jonatan Christie, il aura profité d'une période de renouveau en Indonésie, qui choisit de s'appuyer sur des jeunes prometteurs, pour prouver sa valeur. Il prend de l'importance pendant le Thomas Cup en jouant suppléant Tommy Sugiarto en simple 1, contre des joueurs du calibre de Jan O Jorgensen ou Son Wan Ho. Il remporte également les Championnats d'Asie par équipe en 2016 en remportant tous ses matches.

À bientôt 20 ans Anthony Ginting, c'est un jeune joueur très prometteur moins connu que Jonatan Christie, mais plus efficace avec l'Indonésie, une place de 40ème mondial qui ne demande qu'a être dépassée, mais surtout une marge de progression énorme. Lucas Claerbout est prévenu.



L'actualité des IFB 2016 ICI

Participer au concours de pronostics ICI

3

Réagir sur l'article

Vous devez vous connecter pour pouvoir ajouter un commentaire

  • Luciole
    Le 25/10/2016 à 9h51 (0)
    Ginting Anthony c'est aussi une demie à l'open d'Australie et des victoires contre Chen Long, Chou et Momota.
    Puis tu aurais pu mettre Musotfa aussi. en terme de résultats il est devant les autres indonésiens selon moi.
  • Sebikun
    Le 25/10/2016 à 14h10 (0)
    Fini pour Anders Antonsen. Peut-être n'a-t-il pas supporté l'enchaînement Danemark-France.
  • Bach95
    Le 25/10/2016 à 15h41 (0)
    @Luciole : Mustofa va avoir 21 ans c'est pour ça qu'ils ne l'ont pas mis dans le sujet