IFB 2016 : Ces joueurs qui ne laissent pas indifférent

Publiée par Sylvain Nalet le lundi 24 octobre 2016 à 11:30
Carolina M.
Crédit photo : Badmania.fr

Gestion du stress, motivation, confiance, l'importance du mental et du caractère sur les performances des athlètes de haut niveau se conçoit. Cela étant, les manifestations des fort caractères prennent des formes variées, pour le bonheur, ou l'exaspération des observateurs. Portrait de quelques individualités marquées susceptibles de hausser le curseur émotionnel à Coubertin lors des IFB 2016.

Carolina Marin : grinta, furia et éclats de voix !

Non, décidément, la sobriété sur les courts ne fait pas partie du patrimoine génétique de Carolina Marin. Et si l'Andalouse force l'admiration en régnant sur l'Olympe du volant depuis son premier sacre mondial en 2014, elle le doit certes à des qualités athlétiques exceptionnelles, mais aussi à un tempérament hors normes. Une pugnacité et une agressivité qui lui permettent d'imprimer sur ses adversaires un tempo et un pressing d'enfer, souvent ponctué après l'échange par un poing rageur levé et un ­cri strident…. et un véritable supplice pour les tympans !

Des vocalises péremptoires pas nécessairement du goût des joueurs, des arbitres ou des spectateurs, mais qui expriment finalement une indéniable marque de fabrique de la championne olympique, et de sa force de caractère. Caractère bien trempé poussant parfois la patience des arbitres jusqu'à l'épuisement, comme lors du German Open 2015 où elle récolte deux cartons rouges en finale.

­ Alors, que ce soit pour la démesure de ses performances ou de son exubérance, vous n'avez pas le doit de passer à côté du phénomène Carolina Marin !

Hans Kristian Vittinghus : acrobate-guerrier et gentleman

Tapi dans l'ombre des Peter Gade, Jorgensen et maintenant Axelsen, le trentenaire scandinave Hans-Kristian Vittinghus semble avoir retrouvé son meilleur niveau en 2016 : de retour dans le top 10 mondial après y avoir fait une une première incursion début 2015, il glane son premier Super Series à Sydney. Côté bravoure collective, il scellera la fantastique épopée victorieuse du Danemark en Thomas Cup, en remportant le match couperet de la finale face à l'Indonésie.

Et d'héroïsme, force est d'avouer qu'il n'en est pas avare en jeu. Au point de se demander parfois s'il ne fait pas partie de ces badistes ayant goûté une autre discipline étant jeune avant de tomber dans la marmite de volants. A l'instar du cricket pour son pote Jan Jorgensen, le flamenco pour Carolina Marin, ou encore le karaté pour Saina Newhal. Et alors, pour H. K. Vittinghus ? Ca aurait du être le plongeon acrobatique ! Il faut dire que son jeu offensif s'accompagne d'un sérieux penchant pour le spectacle, à l'efficacité certes discutable et donc formellement prohibé par tout bon entraîneur qui se respecte, mais gratifiant le spectateur de plongeons glissés improbables et d'audacieux sauvetages entre les jambes.

Son coup de maître ? Sauver un volant de set en finale de l'US open 2015 en concluant le point par un coup entre les jambes qui réussit à lober...rien de moins que sa majesté Lee Chong Wei...buzz garanti !

Et pour parachever le portrait, soulignons que sa vaillance n'a d'égal que son fair-play sur le court et son exemplarité en dehors. Toujours prompt à exprimer son opinion pour dénoncer les comportements anti-sportifs (arrangements de la CBA, matchs truqués), le sympathique danois recèle de nombreuses autres cordes sur son tamis et sait se se rendre disponible malgré un emploi du temps chargé : matchs exhibition, commentateur en fin connaisseur sportif chez TV2 Denmark, et twitteur invétéré !

Alors n'hésitez pas à encourager ce personnage haut en couleurs dès mercredi face à Hu Yun.

Joachim Fischer Nielsen : le chauffeur de salle

À un mois de son 38ème anniversaire, le vétéran danois Joachim Fischer-Nielsen n'a rien perdu de son énergie communicative. Lui, l'ancien spécialiste du simple, lui, qui a remporté en double hommes avec Carsten Mogensen l'Open de Paris en 2003, truste depuis le début de la décennie les sommets du double mixte avec sa partenaire Christinna Pedersen : bronze olympique à Londres et aux Mondiaux en 2009 et 2013, champions d'Europe l'année suivante et ce printemps en Vendée. Une alchimie qui fonctionne avec sa partenaire... mais pas uniquement.

Le point d'orgue, une année 2011 qui restera la plus prolifique de leur palmarès, et celle où l'histoire d'amour avec Coubertin s'est véritablement nouée. Une demi-finale d'anthologie contre Zhang Zhao, les despotes alors déjà en place, et une communion instantanée avec l'arène parisienne.

Au cours de la suite du périple vers le titre, le théâtral Fischer démontrera sans relâche son incroyable talent de harangueur de foule, quasiment ce qui se fait de mieux dans la catégorie. Rien de tel qu'une rencontre dans le fauteuil d'outsider pour survolter le longiligne Joachim. La lune de miel avec la Porte de Saint Cloud se prolonge avec un plaisir non dissimulé jusqu'en finale contre Xu Chen et Ma Jin, que conclura le facétieux Joachim Fischer sur un nuage, à limite de l'état second. Et avec un épilogue sans équivoque : le sincère hommage du Danois au public n'aura d'égale que l'ovation appuyée des spectateurs franciliens.

A quand le bis repetita ? Décroché du top 5 mondial en 2016, la paire danoise vient de faire des étincelles cette semaine à la maison en s'adjugeant le titre comme en 2011. Pour mieux rallumer la flamme à Coubertin ?

Scott Evans : le fighting spirit irlandais, et l'ivresse de la victoire

C'est un monument du badminton au pays du trèfle où il règne sans partage depuis une décennie. Octuple champion national, trois participations aux Jeux Olympiques et premier badiste du pays à y remporter un match, Scott Evans représente fièrement la bannière irlandaise sur l'échiquier mondial. Certes, sa moisson internationale, avec deux victoires au compteur, à l'Irish Open en 2012 (face à Lucas Corvée) et au Brasil Open 2014, incite à la modestie.

Une modestie qu'il abandonne dans la victoire, avec des réactions imprévisibles comme son lancer à maillot après sa victoire sur Mark Zwiebler à Rio, ou des célébrations sonores excentriques, déclenchées par la soupape restée sous pression le temps d'un set ou d'un match, puis qui se libère bruyamment.

Alors, si ce n'est pas pour son jeu résolument porté vers l'attaque, n'hésitez pas à jeter un oeil à la fin des matchs du charismatique athlète irlandais, et ce dès le premier tour des qualifications du simple hommes mardi.

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  • juBu
    Le 24/10/2016 à 12h10 (0)
    #GoFullEvans