Crédit photo : Li-Ning International
Lee Chong Wei, Ã jamais le second
Le scénario était à craindre, même après avoir brisé le signe indien hier face à Lin Dan en demi-finale. Sauf invraisemblable prolongation d'une olympiade de sa carrière, Lee Chong Wei ne touchera jamais l'or du conquérant lors d'une grande compétition. Un dernier échec comme pour valider définitivement la trajectoire tragique de sa carrière, à mettre autant au crédit de l'inhabituel déchet dans le jeu du Malaisien que par la solidité de sa seconde bête noire.
Malgré un départ difficile (0-4), Lee Chong Wei remet rapidement de l'ordre dans son jeu (11-7). Fidèle à son savoir-faire, le Malaisien est parfait dans l'alternance de phases d'attente et de prises d'audace, poussant à bout le numéro 2 mondial. Tout semble se mettre en place pour le happy ending dont rêvait ses fans, notamment lorsque Chen Long gâche deux challenges sur deux points consécutifs, offrant à nouveau 4 points d'avance à son rival (13-9).
Puis soudainement, tout s'écroule. Un point, deux points, puis une tendance : Lee Chong Wei sort doucement mais sûrement des rails de son match, accumulant les maladresses au filet, laissant l'attaque bien trop volontiers au colosse de la CBA qui n'en demandait pas tant. La couverture de terrain excessivement efficace de Chen Long fait le reste. Non encombré par les fantômes du passé, le double champion du monde ne doute pas et accomplit la moitié du chemin vers le sommet de l'olympe (21-18, 21-18).
Un scénario que Lee Chong Wei avait déjà connu à deux reprises lors de l'année écoulée face à Chen Long : en finale des Mondiaux 2015 à Jakarta (défaite en 2 sets), et au Hong-Kong Open (victoire en 3 sets). Mais dans la plus triste tradition de ses finales perdues, c'est vers le premier cas de figure que penche encore et toujours la balance. Malgré un bon départ dans la seconde manche du Dato de la province de Penang, Chen Long ne tremble pas et prend la pause avec 3 points d'avance (11-8).
Tout n'est pas à jeter dans cette finale, Lee Chong Wei parvenant irrégulièrement à garder cet ascendant offensif dont il avait tant besoin. Mais l'heure et demie de match nécessaire pour écarter Lin Dan hier a laissé des traces, et les erreurs impardonnables s'accumulent. À peine freiné par Axelsen, Chen Long lui conserve une forme olympique. Comme en première manche, le Chinois saoule le Malaisien de coups, trouvant la force d'enchaîner smash sur smash pour percer le coffre-fort.
Sur sa troisième opportunité, le happy ending rêvé pour le vieux tigre se transforme en rugissement du jeune lion. Un Chinois extatique, serré dans ses bras par Li Yongbo. Un Malaisien effondré, consolé par Tae Tseu Bok : en 8 ans, rien n'a changé sur la planète de badminton. Sauf le nom du champion.
Avec deux médailles d'or grâce aux deux dernières finales disputées, la Chine sauve ses JO. La Malaisie, elle, à l'instar de son colosse aux pieds d'argile, ramène 3 médailles d'argent du Brésil.
Crédit photo : Badmania.fr
Axelsen fait oublier Lin Dan
En parfait complément de son aîné Chen Long, VIktor Axelsen complète lui le podium en s'adjugeant la médaille de bronze face à Lin Dan (15-21, 21-10, 21-15). Les deux monstres sacrés de la décennie écoulée ont plié le genou aujourd'hui, image iconique d'une fin de règne annoncée.
Toujours mobilisé malgré la perte de son titre olympique, Super Dan profite de la nervosité du Danois pour inscrire une série de 6 points et basculer avec la manche initiale. Mais comme face à Lee Chong Wei ou Srikanth Kidambi, le coup d'accélérateur consenti pour s'adjuger le set se paie cash en deuxième manche. Rapidement lâché, coincé dans le faux rythme et les coups de patte du danois, Lin Dan capitule et se recentre sur le troisième set.
Mais comme Lee Chong Wei face à son jeune héritier Chen Long, Lin Dan paie finalement le coût énergétique de leur demi-finale sublime. Accrochée jusqu'à l'entame du money time, la petite finale bascule sur des prises de risque payantes - et un peu de réussite - côté scandinave. Presque peu disposé à se battre pour le bronze, Lin Dan baisse brusquement pavillon. Axelsen n'en demandait pas plus : en larmes au milieu du court 1 du Riocentro, le jeune européen continue de jouer la précocité avec une première médaille olympique à 22 ans (un record pour le vieux continent). Reste maintenant à décrocher davantage que des accessits !
BadAngkor
Le 20/08/2016 Ã 17h25 (0)Lin_Dan
Le 20/08/2016 Ã 20h56 (0)Lin Dan lui est clairement un vieux " grisou " avec un jeu chiant au possible aucune prise de risque .
Axelsen quand a lui est un futur champion olympique, quel plaisir de le voir évolué sur le terrain .
BadAngkor
Le 20/08/2016 à 21h14 (0)LCW n'a jamais été jamais champion du monde non plus !
badboy
Le 20/08/2016 à 22h05 (0)Dans tous les cas, même s'il a été l'éternel second de toutes les grandes échéances, il est aussi celui qui a participé au plus grand nombre de finales dans des grandes compétitions. Il s'est donné corps et âme dans ses entraînements pour se donner les moyens de gagner. Pour moi, c'est le joueur qui m'inspire le plus de respect, il s'est battu jusqu'au bout malgré ses désillusions.
La retraite ne devrait plus tarder à arriver mais en tout cas, chapeau, vous m'avez fait rêver, Monsieur, et les désillusions auxquelles vous avez dû faire face n'ont pas atteintes que vous.
Lin_Dan
Le 20/08/2016 à 22h17 (0)Hors les grands joueurs on les reconnais grâce a leur palmarès .
J'ai remarqué une chose bizarre en France c'est que quand un sportif gagne tout on aime pas ça .
Il est montré du doigt .
par contre Le loser magnifique lui il est adulé bizarre .
Drôle de mentalité vous ne trouvez pas .
BadAngkor
Le 20/08/2016 Ã 22h34 (0)meistertim
Le 20/08/2016 Ã 23h13 (0)en3rgizR
Le 20/08/2016 Ã 23h43 (0)en3rgizR
Le 20/08/2016 Ã 23h44 (0)meistertim
Le 20/08/2016 Ã 23h52 (0)en3rgizR
Le 21/08/2016 Ã 0h19 (0)FransV
Le 21/08/2016 à 1h13 (0)Il a probablement la plus grosse défense du circuit.
Il a eu une 1/2 sans encombre au contraire de LCW.
Et il a fait un match énorme, défensivement, mais aussi offensivement.
C'était le Chen Long d'il y a 18 mois, celui qui aurait battu LCW et LD coup sur coup !
Chen Long aura 31ans pour Tokyo ...sera t-il encore de la partie ?
Lin Dan et Lee Chong Wei sont deux monstres, la différence entre les deux est le mental.
C'est sur le mental que Lin Dan à battu autant de fois Lee Chong Wei.
LD ne tremble pas quand le moment fatidique approche au contraire de LCW.
Pour moi aussi c'est LD est le meilleur de l'histoire du bad.
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Si non autre chose, Boe/Mogensen ont encore faim ;) ils restent sur le circuit.
Zhao Yunlei et Yu Yang ne mettent pas fin à leur carrière ...
En revanche c'est fini le couple Zhao Yunlei/Zhang Nan, à la vie comme sur le court, peut-être un début d’explication de leur défaite en demis.
Luciole
Le 21/08/2016 Ã 3h26 (0)Ivan Cappelli
Le 21/08/2016 à 8h53 (0)FransV : j'ai lu sur plusieurs sites indonésiens des interviews de Zhao Yunlei disant qu'elle arrêtait sa carrière, tout comme Yu Yang. Je pense qu'elles vont peut-être juste faire encore quelques Super Series, peut-être pour s'arrêter sur le China Open par exemple :)
Fabien Cherbourg
Le 21/08/2016 à 11h10 (0)Au regard de son palmarès unique et de ses qualités athlétiques, techniques et mentales, Lin Dan est indéniablement le meilleur badiste de l'histoire. Je ne vois pas comment on peut le contester.
Ceci étant dit, il convient de mesurer ses propos et d'avoir un minimum de respect pour Lee Chong Wei, même si on n'est pas un de ses fanboy. Il a "raté" ses grands RDV mais on a tendance à oublier que...
1) Le bougre a trusté la place de n°1 mondiale pendant plusieurs années d'affilée (probablement un record). Un rang qu'il a réussi à récupérer en moins d'un an suite à son histoire de dopage.
2) Je n'ai pas vérifié mais il doit également détenir le record de finales et de titres en Super Series.
3) On parle d'une machine capable d'accéder à 3 finales olympiques et 4 finales mondiales d'affilée, avec probablement le jeu le plus spectaculaire du circuit (ça c'est mon avis perso).
Mais ce n'est même pas ça qui me fait penser que ce joueur est une véritable légende de son sport.
Même dans ses échecs successifs, LCW s'est toujours remis en cause et n'a jamais lâché. Il a même repoussé les limites de son jeu et du badminton. Même après le coup dur lié au dopage, même à 33 ans, même contre l'armada chinoise surentrainée et sur-préparée. Lin Dan et CL ne seraient pas aussi forts si il n'y avait pas eu LCW, ça a déjà été dit.
En étant systématiquement l'homme à abattre (notamment pour la CBA), il a été moteur pour son sport et clairement élevé le badminton dans une autre dimension. Ce mec est presque une inspiration divine pour la Malaisie (voire au-delà ) tant il oeuvre pour son pays !
Et pour moi, c'est aussi ça la marque des grands champions... Voilà pourquoi je rejoins un peu badboy, et je sais que ça va paraitre paradoxal car LCW n'a jamais gagné l'or mais, pour moi, à mes yeux, dans mon système de valeurs, il est le plus grand. C'est celui qui m'inspire le plus. A chacun sa définition non ?
Bizarrement, si on demande à quelqu'un qui suit un peu le badminton de citer 3 monstres sacrés de l'histoire du bad, je pense pas que quelqu'un réponde spontanément Chen Long malgré ses 2 titres mondiaux et son titre olympique. Bon ce consensus collectif tiendrait aussi au marketing de Yonex avec ses 4 Legend's Vision et à l'âge de Chen Long mais vous avez bien compris.
Avec du recul, Chen Long a déjà fait mieux que Taufik Hidayat en termes de métal jaune aux Mondiaux et JO, même Chen Jin a fait mieux que LCW si on compte seulement le métal jeune aux grands rdv. Pourtant, ils sont loin d'avoir la même aura.
gemini
Le 21/08/2016 à 18h15 (0)Donc pour ceux qui discrédite LCW c'est facile de le faire hein mais reconnaître ce qu'il a réussi à faire vous le savez moins (pour ceux qui le critique).
Perso je n'aime pas le personnage de LCW, je le trouve malpoli (ne s'excuse pas quand il fait un filet par exemple) je n'aime pas son style de jeu non plus mais il faut reconnaître que c'est vraiment admirable ce qu'il a fait.
FransV
Le 21/08/2016 à 21h52 (0)C'est sur weibo qu'elles ont infirmé vouloir prendre leur retraite.
Après la décision est probablement plus dans les mains de la CBA.
jlf35
Le 22/08/2016 à 0h50 (0)En tout cas il va beaucoup manquer sur le circuit car il faut le reconnaitré qu'il est unique
en tout cas merci pour cette demi finale anthologie. Le point à 20-19 au 3eme set fut tout simplement oufffff
Celà fait'4 ans que j'attendais cette confrontation au sommet aux'allures de finale
Je pense qu'on a traversé une des plus belle décennie du simple homme grâce à des extraterrestres comme LCW´et LD
Taufik'et'gade
arghoops
Le 22/08/2016 à 23h16 (0)Pour moi il se fera rapidement doubler par Axelsen, par contre derrière...pas grand monde...Jorgensen sur le déclin et quand on voit la différence de niveau entre les 4 1er mondiaux et le reste...on se demande qui pourra arriver à leur niveau...Christie? on verra.
Bref, depuis 15 ans je pense qu'on a vu les meilleurs joueurs de bad de tous les temps, ça va être difficile de faire mieux. ;)
meistertim
Le 23/08/2016 Ã 2h38 (0)FransV
Le 23/08/2016 Ã 2h44 (0)Nous les avions les meilleurs de l'histoire, avec 3 olympiades bien remplies.
Lin Dan et Lee Chong Wei.
Il peut toujours y avoir des comètes sur 3, 4 ans, je pense à Ji Xinpeng par exemple ...mais des mecs qui restent 12ans au top du Badminton mondial, c'est énorme !
Surtout avec un palmarès comme ça !
48 titres pour LCW + 3 fois l'argent aux JO.
57 titres pour LD
Dixit Wikipedia.
truce
Le 24/08/2016 à 12h17 (0)pour la releve, il y a Momota aussi qui a un style incroyable, et qui a deja atteint le top niveau mondial malgré son jeune age. Est ce qu'il y a des news concernant sa suspension par la fédé japonaise? On devrait probablement le revoir sur le circuit bientot non?
ATH-YF
Le 24/08/2016 à 16h25 (0)C'est pour moi le plus prometteur joueur en terme de style, je doute hélas qu'il tienne aussi longtemps qu'un Lin Dan / LCW .
Comme Cheng Long ces joueurs ont bien des choses a apprendre de leur ainées afin notamment d'apporter leur touche perso, en attendant pour les spectateurs il y restera les retransmission de matches qui resteront les références de notre époque.