Crédit photo : Yonex International
Une partie de la malédiction est levée
Oui, Lee Chong Wei était favori. Oui, il restait sur une série impressionnante de 6 victoire face à ses deux bêtes noires chinoises. Mais tout ça ne comptait plus une fois entré dans l'arène brésilienne. Compteur à zéro, tout à construire : à l'heure de s'affronter, les deux insubmersibles légendes du circuit partaient à nouveau sur un pied d'égalité.
Une vérité que Lin Dan n'a pas manqué de rappeler à son homologue au premier set. Lors de sa dernière défaite (championnats d'Asie 2016), le Chinois avait subi une humiliation à domicile, payant cher la perte du premier set. Mais Super Dan est malin : profitant de la tension du début de match, il serre immédiatement la vis pour attaquer la confiance solide que s'est construit le Malaisien. Le premier set défile rapidement (21-15)...
... Tout comme le deuxième, comme attendu. Lee Chong Wei accélère pour refaire son retard, Lin Dan refuse le duel dès que l'écart se fait trop grand : pour la septième fois sur leurs huit dernières confrontations, les deux colosses jouent les prolongations avec un troisième set décisif.
Crédit photo : Yonex International
Un troisième pour la postérité
Vous aviez manqué le début de match ? Vous n'avez pas raté le meilleur : car c'est dans ce dernier acte, chef d'oeuvre de près de près de 40 minutes que toute l'intensité de l'affrontement prend corps. Chacun avance ses pions : Lin Dan agresse le Malaisien au filet, qui ne se décourage pas pour autant de venir l'y taquiner. Le vice-champion olympique tente lui d'épuiser son adversaire, qui du tac-au-tac accepte soudainement le duel physique.
Dans une succession de coups de génie et d'échanges haletants, les deux éternels rivaux parviennent au money-time. L'heure de l'effondrement mental du Malaisien ? Vous n'y êtes pas : le Malaisien se procure 3 volants de match (20-17), dans un vacarme assourdissant au milieu d'un Riocentro bondé. Mais si Lin Dan n'a plus ses jambes de 20 ans, le joueur n'en reste pas moins spécial. Sur une défense ahurissante, revenu d'en dehors du fond de court pour sauver un amorti avant de planter un smash gagnant, Lin Dan égalise à 20-20.
Et c'est à ce moment là que tous les habitués des grands événements de badminton de ces 10 dernières années se disent : c'est fini. L'ascendant mental revient au Chinois, et le Malaisien va s'effondrer après ce nouveau coup du sort. Mais cette fois, c'est différent : entamé, Lin Dan ne peut plus compter que sur une faille mentale de son adversaire, qui enfin ne cède pas. Sur un amorti croisé masqué exceptionnel, Lee Chong Wei laisse exploser 10 ans de frustration et de privations, avant de donner une belle accolade à son bourreau et ami.
Un verrou a sauté. Mais le plus dur reste à venir. Loin de se dépenser autant aujourd'hui face à un Viktor Axelsen trop brouillon (21-15, 21-14), Chen Long disputera lui sa première finale olympique demain face à l'expérimenté tigre malaisien. S'il avait la généreuse idée de laisser le mot de la fin au datode la province de Penang, pas sûr que beaucoup de passionnés de badminton auraient le coeur à lui en vouloir !
Crédit photo : Yonex International
Marin toujours plus haut
Mais où s'arrêtera-t-elle ? Loin de faire l'unanimité sur l'extra-sportif pour ses attitudes provocatrices et ses vociférations, Carolina Marin met tout le monde d'accord sur le terrain. À 23 ans, elle devient la première joueuse européenne à remporter le simple dames des Jeux Olympiques face à une vaillante P.V. Sindhu (19-21, 21-12, 21-15).
20 ans que le vieux continent n'avait pas croqué l'or sur le podium d'une olympiade (Poul-Erik Hoyer, 1996). Sans douter de ses capacités malgré une saison 2016 poussive, la protégée de Fernando Rivas n'a pas manqué son rendez-vous avec Rio. La perte de justesse du premier set, face à une Sindhu poussée par un public acquis à sa cause n'a rien changé à l'inéluctable. Après avoir asphyxié toutes ses adversaires - Li Xuerui comprise -, Marin a su gérer la pression des attentes pour dérouler son inéluctable plan de jeu, tout en vitesse.
Au courage, Sindhu a tenu en haleine jusqu'au bout, mais n'a pu que courir après le score. Pas suffisant sur du long terme pour stopper la comète ibérique, qui à l'âge où les joueuses européennes fourbissent encore leurs armes a désormais tout gagné. Compléter son éventail de titres Super Series ? Remporter une deuxième olympiade ? Avec un titre olympique, deux couronnes mondiales et continentales et un All England, l'armoire a trophées plie déjà sous le poids des récompenses.
Crédit photo : Li-Ning International
Fu/Zhang sauvent les apparences
Comme un symbole, la Chine peut elle remercier ses leaders historiques pour échapper à coup sûr au zéro pointé. Malmenés pendant plus d'une heure par les Malaisiens Goh/Tan, Fu Haifeng et Zhang Nan préservent le titre olympique chinois acquis à Londres, en 2012 (16-21, 21-11, 22-20).
En confiance après avoir dominé la paire chinoise en poules, les surprenants malaisiens surfent sur leurs acquis de la semaine passée et empochent rapidement le premier set. Rattrapés par leurs émotions, ils déjouent au second set, puis se reprennent dans la manche décisive, dans une atmosphère à couper au couteau.
Avec deux volants de match, Goh/Tan ont senti le goût de l'or. Mais un service dans le filet (21-20) et une attaque grossièrement ratée (21-20) dans la foulée par Goh V. Shem gâchent bêtement l'avantage acquis. À l'expérience et avec la même réussite qu'en quarts de finale face à Kim/Kim, Fu Haifeng - tenant du titre - et Zhang Nan (champion sortant en mixte) renouent presque à la surprise générale avec l'or au Brésil. Mais attendent toujours une descendance pour Tokyo 2020.
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FransV
Le 19/08/2016 à 23h59 (0)Les malaisiens ont complètement faillis, c'est deux fautes de services qu'ils ont fais (il me semble) en plus de l'attaque précipitée, tous ça, coup sur coup ...
Bad_Man
Le 20/08/2016 Ã 7h27 (0)Et en effet, la paire malaisienne a offert le titre aux chinois. La peur de gagner comme LCW ...il y a quelques temps.
Lin_Dan
Le 20/08/2016 Ã 16h22 (0)