Il y a ces finales qui vous laissent un goût dans la bouche, avec la sensation d'être passé à côté du graal. Mais pour Marie Batomène et Émilie Lefel, battues sur l'ultime marche du Prague Open 2015, la frustration doit probablement rester limitée aujourd'hui. Car après un parcours de rêve en ce début d'automne en République tchèque, la nouvelle paire de l'INSEP a montré très tôt des prédispositions enthousiasmantes pour la suite de la saison.
L'euphorie, puis la panne d'essence
Sur leur nuage après une première victoire référence hier face aux 20èmes mondiales Golszewski/Nelte, le tandem 100% nordiste attaquait sans complexe sa demi-finale, en clôture de la session. Face à elles une autre pointure européenne, les britanniques Olver/Smith (3). Un duo d'un niveau similaire à leurs victimes de la veille, avec en toile de fond l'objectif de réussir à enchaîner à un haut niveau de jeu.
Après une entrée en matière inégale, les Françaises laissent le premier set logiquement à leurs homologues d'outre manche. Mais après une manche de mise en jambes, la complémentarité du duo de l'INSEP ne laisse plus filer le match. Le caractère offensif et percutant de Marie Batomène - non sans rappeler le jeu agressif de Delphine Lansac, associée jusqu'en août à l'arrageoise - étouffe les Anglaises en défense, mises à mal au filet par les coups de patte de notre ambassadrice.
Malgré une décision lente à se dessiner sur le set décisif, ce sont les Françaises qui s'envolent à l'entame du money time, face à un duo Olver/Smith visiblement entamé et moins lucide. Batomene/Lefel l'emportent 16-21, 21-11, 21-16, et s'offrent le droit de disputer une première finale commune dès leur troisième association.
Mais le temps de récupération ridicule à un tel niveau de jeu (2 heures) et l'enchaînement de deux matchs épiques pèsent lourd dans la balance. Beaucoup moins mobiles et précises dans leur plan de jeu, les Françaises n'ont jamais semblé en mesure de contrarier Herttrich/Michels (4) en finale. Épuisées, les héroïnes du week-end s'inclinent 21-13, 21-9.
Plus tôt ce matin, les Allemandes avaient déjà mis à mal l'euphorie du clan tricolore en éliminant les autres grandes gagnantes des quarts de finale, Audrey Fontaine et Anne Tran. Enfermées dans le piège du jeu très offensif du duo germanique, les Insepiennes s'inclinent 21-15, 21-9).
Eux aussi demi-finalistes à Prague, Baptiste Carême et Ronan Labar cherchent toujours des solutions pour briser la maîtrise du duo Cwalina/Wacha (2). Les Polonais l'emportent pour la huitième fois en deux ans face aux double champions de France, pour la troisième fois au terme de 3 sets (21-14, 16-21, 21-9).
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