Quelque soit le sport, la défaite d'un grand champion en fin de carrière amène souvent à de nombreux commentaires aussi excessifs que prématurés. L'exemple récent de Roger Federer au tennis montre à quel point il convient d'être prudent lorsque l'on touche à des icônes d'un sport. Sans verser dans le catastrophisme, il faut toutefois accepter que la défaite en quarts de finale de l'India Open 2015 de Lin Dan face à Tommy Sugiarto amène à certaines questions majeures.

Simple indolence, ou signe du déclin ?

Ce n'est certes pas la première fois que le double champion olympique se montre coupable de relâchement dans un tournoi sans énorme enjeu. En 2012 déjà, le Chinois s'était incliné face à Jorgensen et Kunçoro en pleine préparation londonienne avec de conserver ses lauriers. Mais les statistiques sont là : depuis son dernier All England en 2012, Lin Dan n'a remporté qu'un seul et unique Super Series (Australie 2014). La nouvelle étape océanienne du circuit mondial constitue l'unique succès en 6 compétitions de ce niveau disputées par le numéro 3 mondial depuis son retour l'année passée.

Alors, signe du temps qui passe, ou simple manque de motivation ? La légende est connue pour se réserver pour les grandes occasions. Mais courir férocement après le score malgré un set de retard ne ressemble pas à ses habitudes des mauvais jours. À sa décharge, Tommy Sugiarto a livré le match parfait pour obtenir une victoire méritée. L'Indonésien a tiré pleinement parti de ses qualités physiques (durée du match : 1h18) pour user son prestigieux rival, contre qui il n'avait jamais gagné en 3 oppositions.

À genoux pendant de longues secondes après son exploit du jour (21-17, 15-21, 21-17), l'Indonésien s'offre une grande bouffée d'oxygène après un début d'année 2015 difficile. Il sera opposé demain à Viktor Axelsen, qui a su résister à la pression du public pour évincer H.S. Prannoy (16-21, 21-9, 21-18). Un test à la mesure de sa performance du jour, car le jeune danois lui a toujours posé d'énormes problèmes.

Nehwal et Kidambi, taille patron

L'une est accoutumée à supporter le poids des attentes en Inde. L'autre découvre cette responsabilité, et l'assume avec une brillante maturité. Respectivement têtes de série 1 et 2 de leur Super Series local, Saina Nehwal et Srikanth Kidambi ont une nouvelle fois fait vibrer le Siri Fort Sports Complex chacun à leur manière.

Tout récemment promu dans le Top 5 mondial, Kidambi n'impose pas encore son autorité avec fermeté. Mais à défaut d'impressionner, le vainqueur du récent Swiss Open ne s'est pas manqué face au Japonais Ueda (21-15, 23-25, 21-18). Il retrouvera en demi-finale le surprenant chinois Xue Song, en pleine ascension et pour la première fois engagé en demi-finale d'un Super Series. De quoi renforcer encore la confiance acquise par le numéro 4 mondial, qui déclarait récemment "être meilleur dans un bon jour que Lin Dan".

Excellente depuis le début d'année, Nehwal continue elle de dérouler sa partition dans un tableau plutôt aisé. Sa victime du jour : l'Indonésienne Hana Ramadhini (21-15, 21-12), qui la mène à un dernier carré face à la Japonaise Hui Hashimoto.

En bref : Marin accompagne les Danois, Ratchanok solide

Quatre paires danoises accompagneront demain Viktor Axelsen en demi-finale de l'India Open 2015. À leur main, les habituels leaders Fischer/Pedersen, Boe/Mogensen et Pedersen/Rytter-Juhl doivent désormais s'habituer à de nouveaux compagnons de route : Mads Conrad et Mads Pieler-Kolding.

Flamboyants depuis leur titre du German Open début Mars, les Danois ne s'arrêtent plus. Ils disputeront demain leur deuxième demi-finale Super Series de rang après le All England, après une victoire impressionnante sur Liu/Qiu (21-12, 21-18). Signe de la confiance qui anime le duo scandinave : les nouveaux cracks nord-européens n'avaient jamais pris un set aux vainqueurs du All England 2013. Face à Boe/Mogensen demain, ils tenteront de confirmer cette montée en grade en bouleversant la hiérarchie nationale.

Elle avait une revanche à prendre sur une joueuse qui l'avait atomisée en fin d'année 2014. Toujours gênée par l'explosivité de la prodige japonaise Okuhara, Carolina Marin s'en sort toutefois en 3 sets (21-15, 17-21, 21-15). Face à Intanon Ratchanok elle aussi très en jambes et tombeuse de Yao Xue (21-14, 21-8), le duel promet d'être explosif !