KOREA MASTERS 2019 : Gwangju, terre de la prodige An Se Young

Publiée par Benoit Castela le dimanche 24 novembre 2019 à 12:22
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Crédit photo : Sylvain Nalet

Jamais depuis la création du Korea Masters en 2007, le pays hôte n’avait remporté moins de trois titres. Avec 36 titres de doubles au compteur, les Coréens n’ont pas laissé la moindre miette aux autres nations en 12 éditions. Mais cette 13ème édition marquera définitivement la fin d’un règne sur ses terres pour la Corée. Avec un zéro pointé du côté du double et surtout aucune paire en finale, les locaux n’ont pas brillé. Comme un symbole, c’est An Se Young qui a sauvé la Corée de la bulle.

Sung Ji Hyun - An Se Young, passation de pouvoir

Titrée à Paris au terme d’une semaine divine pour ce qui était le plus beau titre de sa carrière, An Se Young, 17 ans seulement est venue clore bien des discussions. Dans sa ville natale, la nouvelle pépite coréenne s’est offert un nouveau succès face à Akane Yamaguchi avant d’achever une Sung Ji Hyun qui n’a pas encore rendue les armes pour Tokyo. Olympienne en 2012 et 2016, la médaillée de bronze des Mondiaux 2015 est devancée par Kim Ga Eun et An Se Young dans la qualification pour Tokyo.

Désormais dans le top 10 mondial, cette finale 100% coréenne était une aubaine pour la joueuse de 17 ans. Histoire de rappeler que la nouvelle patronne du simple dames en Corée c’était elle. Après trois défaites consécutives face à Sung - dont deux en Corée - l’heure était à la passation de pouvoir. Pour s’offrir son cinquième titre de la saison - le second Super 300 - elle n’a pas épargné Sung Ji Hyun (21-13, 21-17).

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Crédit photo : Sylvain Nalet

Tsuneyama prive Lin Dan de Guangzhou pour 30 points, Matsuyama/Shida l’école japonaise

Cette finale offrait déjà à Lin Dan l’assurance de terminer la saison parmi les 16 premiers de la qualification olympique, synonyme de second ticket qualificatif pour la Chine. Mais le titre aurait pu lui offrir bien plus. Une place aux World Tour Finals de Guangzhou par exemple qui représente dans le pire des cas (dernier de poule) le modique compte de 4800 points. En échouant face à Kenta Tsuneyama en finale, c’est sur 5850 points que Super Dan vient de faire une croix.

Pourtant c’est surtout la capacité du double champion olympique à performer sur une semaine entière que l’on a envie de retenir. Certes Super Dan n’a pas rencontré la moindre tête de série cette semaine mais ses deux premiers tours compliqués face à des Coréens (2h49 en tout) ne laissait rien présager de bon. Il affichait pourtant une belle fraîcheur physique pour gagner ses deux matchs suivants. De son côté, Kanta Tsuneyama a notamment disposé de Kidambi (21-14, 21-19) et de Lu Guangzu (21-14, 18-21, 21-17).

Sur la défensive et auteur de fautes qu’il n’a pas commis jusqu’ici à Gwangju, l’homme aux cinq titres mondiaux se retrouve rapidement mené 17-11. À la faveur d’un retour canon (17-17), le 16ème mondial est proche du hold-up lorsqu’il s’offre un volant de set à 22-21. Le Nippon qui ne l’entendait pas de cette façon a parfaitement réagi (24-22). La chance de Lin Dan était passée, et malgré quelques fulgurances, c’est bien Tsuneyama plus consistant sur la longueur qui s’offrait un premier titre en 2019 (24-22, 21-12).

Vous avez peut-être vu passer leurs noms lors des Super 300 de Taipei et des États-Unis pourtant Nami Matsuyama et Chiharu Shida vivent dans l’ombre du trio magique japonais. À 21 ans, les 14èmes mondiales (!) ont remporté le troisième trophée de leur jeune carrière face à ce qui se fait de mieux sur la planète : les championnes olympiques Matsutomo/Takahashi. Comprenant qu’elles ne s’en sortiraient pas en subissant (15-21), Matsuyama/Shida ont montré une belle faculté d'adaptation. Intraitables sur l’avant du court, c’est dans ce compartiment du jeu qu’elles ont fait la différence avec des interceptions bien senties à l’image du volant de match (15-21, 21-17, 21-18).

Tang/Tse opportunistes, Goh/Tan le réveil (trop) tardif

Décevants devant leur public la semaine passée, les Hongkongais Tang/Tse se sont largement rattrapés. Au jeu des forfaits, nul doute que ce sont eux les gagnants de la semaine. Alors qu’ils auraient pu se retrouver dans la partie de Watanabe/Higashino et He/Du - leur bourreau de la semaine passée - ils ont fait face à leurs compatriotes Ho/Yuen et Yang/Hu (Taïwan). Le parcours de leurs adversaires malaisiens Goh/Lai a été plus chaotique : vainqueurs de Kim/Kim (21-17 au 3ème set) de Seo/Chae (lauréats à Hong-Kong) 26-24 au 3ème set, et de deux paires Taïwanaises dans la difficulté, ils ont du batailler pour rejoindre la finale.

Une finale importante pour eux avec l’élimination prématurée de Chan/Goh en 8ème. Aux portes des Finals de Guangzhou, une victoire n’aurait pas suffi à faire basculer la course à la qualification. Mais elle aurait sans doute fait du bien au moral avant d’entamer un début d’année 2020 crucial. Ce qui était la quatrième confrontation entre les deux paires a viré à la leçon de maîtrise. Les rares smashs gagnants de Goh n’auront pas été suffisants face à la domination de Tse Ying Suet sur le court (21-14, 21-15). Eux non plus ne seront pas de la partie à Guangzhou mais la 10ème place du ranking mondial devrait les consoler.

Malgré deux représentants en finale, la Malaisie n’a pas réussi à accrocher un premier dans son histoire au Korea Masters. Les vices-champions olympiques Goh/Tan auraient pu s’offrir une fin de semaine digne d’un conte de fée et faire d’une pierre trois coups. Cette finale leur permettra de passer devant leurs compatriotes Chia/Soh - battus en 8èmes - au ranking mondial. Mais l’essentiel était ailleurs. Un titre leur aurait permis de se qualifier à Guangzhou en évinçant leurs compatriotes de la dernière place qualificative et de reprendre la tête dans la course olympique.

Sauf que cette défaite au terme d’un superbe duel face au Taïwanais Lee/Wang va les mettre à au moins 6000 points de Chia/Soh qui réalisent une superbe opération comptable inespérée. Bien loin des promesses de la fin de l’année 2016, les éphémères numéros uns mondiaux Goh/Tan incarnent la frustration des observateurs depuis trois saisons. Capable de sauver deux volants de match dans le second comme d’envoyer un smash dans le bas du filet pour offrir le premier set, les Malaisiens ont fait face à d’impressionnants taïwanais emmenés par un Wang Chi-Lin des grands jours (21-19, 20-22, 21-19).

Les résultats du Korea Masters 2019 ICI

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