Crédit photo : Sylvain Nalet
Permis de rêver ?
Des titres chez les jeunes entassés pêle-mêle, un top 8 mondial chez les juniors atteint à seulement 15 printemps, une apparition en quarts de finale des Championnats de France séniors deux ans plus tard, et, maintenant, une finale aux Championnats du Monde juniors. En avance sur les temps de passage de ses prédécesseurs jusqu’ici, Christo Popov a entériné son statut de cas à part ce samedi à Kazan. Envoyant la France sur une des deux premières marches d’un podium mondial, du jamais vu tout simplement, la tête de proue de la nouvelle génération tricolore s’est encore démarquée de tous les autres, comme d’habitude.
Li Yunze, mis au tapis en deux rounds par le Français, pourra en témoigner : au-delà de son simple niveau de jeu, Popov est une véritable sangsue, habité par une soif de victoire expressive à souhait. Le Chinois, distancé de peu lors d’une première manche équilibrée (21-18), pensait que tout était encore jouable ? Il se trompait, à la fois déboussolé et apathique dans une deuxième manche aux allures de démonstration (21-13). Maître du jeu, du tempo, précis quand il le fallait, opportuniste quand les circonstances s’y prêtaient et avec une bonne dose de confiance intériorisée, Popov semblait immunisé, à l’abri de tout sur son petit nuage. Vainqueur au bout de 53 minutes, le clan tricolore ne s’y trompait pas en entonnant le célèbre refrain : il est vraiment phénoménal.
Un phénomène que l’on ne manquera pas d’observer, de disséquer, d’évaluer et, aussi, de critiquer à l’avenir. Aujourd’hui, la donne est simple : Christo Popov est le plus grand espoir que le badminton français eût jamais compris dans ses rangs. Porter ça sur ses épaules, à 17 ans, ne sera pas si facile à assumer tous les jours. Demain, quoiqu’il arrive, la France l'admirera. Un peu plus, encore, s’il venait à devenir le deuxième champion du monde junior européen, neuf ans après Viktor Axelsen. Pas moins, en revanche, s’il venait à s’incliner face à un autre OVNI, si l’on peut se permettre l’analogie, nommé Kunlavut Vitidsarn, déjà double tenant du titre et 48ème mondial à 18 ans. Alors, permis de rêver ?
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