CHINA OPEN 2016 : Troisième heureuse pour Jorgensen ?

Publiée par Pierre Nassivera le samedi 19 novembre 2016 à 16:06
JOJ
Crédit photo : Badmania.fr

Journée explosive à Fuzhou à l’occasion des demi-finales du China Open 2016, entre improbables retournements de situations et combats acharnés. Malgré la chute d'une petite moitié de ses représentants, les joueurs locaux peuvent toujours espérer enchaîner un troisième quadruplé d'affilée après Paris et Sarrebruck. Un scénario que Jan O Jorgensen, pour sa 3ème finale de la saison en Super Series, tentera d'éviter, pour arracher son premier titre en 2016.

Le double hommes chinois au tapis

Après avoir frôlé l’élimination au tour précédent contre les Danois Conrad/Kolding, la paire tête de série n°1 Chai/Hong a cette fois-ci bel et bien cédé face à la volonté des Indonésiens Gideon et Sukamuljo – et le moins que l’on puisse dire est que ce duel de plus d’une heure aura apporté son lot de rebondissements et de spectacle. Avec la première manche en poche et un avantage de quatre points (18-14) dans le deuxième set, l’on voyait mal les Chinois privés d’une finale devant leur public. C’était oublier la capacité des Indonésiens à injecter un grain de folie dans cette fin de set, aidés par une inhabituelle fébrilité de la part de leurs opposants : sur un dernier coup de patte bien senti de Sukamuljo (26-24), ils s’offrent le droit de disputer un troisième acte aux senteurs de poudre.

Pourtant offensifs et dominateurs au score durant cette troisième manche, les Chinois se heurtent une deuxième fois au mur rouge et blanc. Comme un symbole, la paire indonésienne l’emporte dès son premier volant de match sur une ultime faute directe signée Hong (21-19).

Mathias Boe et Carsten Mogensen, quant à eux, ont raison de la paire chinoise Liu/Zhang, en deux sets disputés (23-21, 21-17). Double demi-finaliste, Zhang Nan se consolera en mixte avec Li Yunhui. La finale s’annonce donc indécise et spectaculaire entre deux paires joueuses qui, par le passé, ne se sont affrontées qu’une seule fois : lors de l’Open de Malaisie l’an dernier, rencontre soldée par une victoire en trois sets des Danois.



Rentrée gagnante pour Chen Long ?

A peine le temps de souffler pour le public, encore sous le choc de l’élimination de leurs deux paires de double hommes, que le tout récent champion olympique Chen Long entre sur le court, pour un remake de la demi-finale de Rio face à un Viktor Axelsen laborieux depuis sa médaille de bronze brésilienne. Malgré une performance honorable, le jeune danois devra mieux faire s’il veut s’imposer pour de bon comme principal rival de son opposant du jour (21-18, 9-21, 21-14). Malgré un match en 3 manches, le duel ne s'est jamais fondamentalement installé entre les deux joueurs.

Face à la tempête médiatique provoquée par les révélations extra-sportives sur son compatriote Lin Dan, Chen Long, longtemps décrié pour son manque de charisme, trace sa route à l’écart du star system et tentera de conquérir une quatrième couronne sur ses terres.

C’est au désormais n°2 danois, Jan Ø Jorgensen, que revient la lourde tâche de contrarier Chen Long, après une victoire marathon face à la surprise malaisienne Iskandar Zulkarnain (22-20, 20-22, 21-7 en 58 minutes de jeu). Une occasion en or pour le guerrier nordique de revenir au premier plan après une année 2016 qui n’est pas (pour l’instant) à la hauteur de ses propres attentes ni de celles de ses fans.

Sindhu et Sun Yu pour ouvrir le compteur

En double mixte, les champions olympiques Ahmad et Natsir l’emportent avec autorité face aux Coréens Choi/Chae, non sans sauver trois volants de sets dans la seconde manche (21-17, 25-23), tandis que la paire chinoise Zhang/Li met fin au parcours de Ko/Kim (21-19, 10-21, 21-15). Matchs des extrêmes en simple dames, avec la plus rapide victoire de la journée à mettre au crédit de la locale Sun Yu, qui s’affranchit de Tai Tzu Ying en quarante-six minutes de jeu (21-8, 23-21). Dans le même temps, P.V.Sindhu eut besoin d’une heure et vingt-quatre minutes d’échanges haletants pour vaincre Sung Ji Hyun (11-21, 23-21, 21-19).

Des efforts supplémentaires non négligeables pour la joueuse indienne, à la veille d’affronter la jeune chinoise qui évolue chez elle et en confiance. Concluons avec les résultats des demi-finales de double dames, qui voient les Chinoises Huang et Li prendre le meilleur sur les Danoises Pedersen et Rytter-Juhl (21- 16, 21-18), et qui retrouveront demain en finale les Coréennes Chang et Lee, tombeuses des s½urs Luo (21-14, 24-22).

Les résultats du China Open 2016 ICI

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  • Luciole
    Le 19/11/2016 à 17h05 (0)
    Le manque de charisme de Chen Long est surtout décrié car il arrive après Lin Dan. En effet, on peut pas dire que les joueurs de badent (MS) fassent péter le compteur de charisme. Si on retire Peter Gade, Jorgenssen et Hidayat, ca vole quand même pas haut.
  • Ivan Cappelli
    Le 19/11/2016 à 17h18 (0)
    Le manque de charisme de Chen Long décrit par Pierre dans son article est surtout lié pour moi à deux éléments :
    1. Son jeu robotique, "sans âme" (mais terriblement efficace)
    2. Son côté lisse, "nice guy" (on est loin des pétages de cable de Lin Dan des années 2000 ...)

    Côté charisme, on a quand même des joueurs supplémentaires à ajotuer dans ta liste en simple hommes. Axelsen et ses fêlures psychologiques, ses coups de génie par exemple. Chou Tien Chen qui sait attirer la foule à lui (à Paris, mais aussi ailleurs), Vittinghus et son côté guerrier ...

    Il n'y a pas que des Son Wan Ho ou des Tian Houwei sur le circuit :D
  • ATH-YF
    Le 19/11/2016 à 23h46 (0)
    Cheng Long fini par marquer sa pâte , il incarne quand même le style du rameur, jouant la sécurité et la forte polyvalence.
    Un jeu bien calibré pour les matchs à enjeu ou le métal et le stress font le plus de dégâts.

    Il lui manque ce grain de folie/créativité qu'on reconnaît des grand joueurs mais c'est parce qu'à "l’intérieur" il est un vrai fleuve tranquille, ce qui à ce niveau de compétition est quand même admirable.

    D'ailleurs sa qualité défensive est telle que LCW est obligé de modifier son super style d'attaquant pour un jeu plus en patience offrant alors un spectacle plus tactique qu'explosif.
  • ATH-YF
    Le 19/11/2016 à 23h56 (0)
    Arriver à passer Chen Long puis Lin Dan (ou l'inverse) quand ces deux la sont frais physiquement ça relève quand même du miracle tant leur styles sont complémentaires.
  • kosiric
    Le 20/11/2016 à 12h14 (0)
    Moi en meme temps je prefere un Chen Long souriant et aimable plutôt qu'un connard au gros melon... Question de point de vue ;)