Les deux dernières rencontres venant clôturer ces magnifiques IFB 2014 opposaient à chaque fois une paire occidentale à une paire asiatique. Si le couple Adcock (4), le plus glamour du badminton international, s’est expressément fait surclasser par le professionnalisme des Indonésiens Ahmad/Natsir (3), les chéris de Coubertin Boe/Mogensen (1) ont remis les compteurs à zéro avec l’Extrême-Orient en éliminant les Japonais Endo/Hayakawa (2).

Le Danemark sauve le vieux continent

C’est un bien étrange double hommes auquel nous avons assisté aujourd’hui à Coubertin. Opposant deux styles de jeu résolument différents, la rencontre est d’abord partie sur un faux rythme. Avec des échanges relativement fermés filet et mi-courts, les Scandinaves ont d’abord fui le face à face en étouffant les attaques nippones, réputées pour être dévastatrices. Mais la ruse n’aura pas suffi pour annihiler la force brute des Japonais. Gain du premier set en faveur de ces derniers 21-18.

Mais l’expérience des Danois au plus haut niveau et leur amour pour l’étape parisienne ont complètement changé la donne aux deuxième et troisième sets. Plus malins, défensivement impeccables et initiateurs de géniales contre-offensives, les n°3 mondiaux s’octroient presque trop facilement la deuxième manche 21-9. La belle n’est alors qu’une vaste démonstration du talent nordique face à une paire japonaise totalement dépassée (21-7). Sourire aux lèvres, Boe et Mogensen jettent leur raquette en l’air, s’allongent tranquillement au sol et remportent pour la deuxième fois de leur carrière l’or du French Open.

Fait notable, Endo et Hayakawa n’auront jamais remporté l’or d’une étape Super Series, barrière psychologique non négligeable à un tel niveau.

Ahmad/Natsir trop forts pour le couple Adcock

En double mixte, le suspens n’aura pas fait long feu. Avec un départ canon en faveur des Indonésiens (8 – 0), il n’aura même jamais existé. Agressifs, précis et intelligents, les éclairs asiatiques tout vêtus de jaune n’ont laissé aucune chance aux Européens visiblement à court de solutions lors du premier acte (21-9). Même la voix du public de Coubertin semblait éteinte après avoir tant donné pour supporter le héros du jour Chou Tien Chen, au grand dam des Anglais qui avaient cruellement besoin de soutien dans la fournaise parisienne.

Le second set s’est montré plus stimulant et convaincant, avec une paire britannique enfin rentrée dans le match et limitant les fautes au maximum, ayant même le culot d’avoir à peu près la main mise sur le match jusqu’à 8 – 8. Mais le génie de Liliyana Natsir, probablement la meilleure joueuse de mixte au monde, combiné à la fougue de l’élastique Tontowi Ahmad a coupé court aux espoirs de médaille occidentaux. Les champions du monde 2013 ont donc aisément remporté le second acte 21 – 15, et le tournoi par la même occasion. Fait amusant, Liliyana Natsir avait déjà foulé la première marche du podium de Coubertin il y a 5 ans avec son ancien partenaire Nova Widianto.

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