Crédit photo : Sylvain Nalet
Kim/Kim (encore) en mode diesel, une douleur aux abdos handicapent Thom Gicquel
Kim Ha Na et Kim Sa Rang ne sont pas arrivés là par hasard. Kim Sa Rang a gagné les Jeux d’Asie, a deux médailles mondiales et a longtemps été dans le top 5 mondial du double hommes. Kim Ha Na, elle, n’a pas de médaille mondiale mais a été numéro une mondiale en double mixte avec Ko Sung Hyun en 2016. Partenaires depuis seulement quelques mois, ils ont dû passer par le circuit secondaire pour atteindre le 110ème rang mondial. Un classement bien loin de leur niveau en réalité. Avant d’affronter la paire tricolore Gicquel/Delrue, les Coréens avaient déjà accroché Tabeling/Piek (16èmes) et Goh/Lai (9èmes) à leur tableau de chasse.
Lors de leur demie face aux Danois Bay-Smidt/Søby, ils avaient eu besoin d’un set avant de se mettre complètement dans le rythme (14-21, 21-11, 21-15) et de prendre la mesure de leurs adversaires. Déjà assurés de figurer dans le top 15 mondial mardi, Thom Gicquel et Delphine Delrue n’avait rien à perdre pour leur seconde finale à ce niveau là (Super 300). Au terme d’un premier set globalement dominé par les Français, ils prennent les devants (21-15). La suite laissera sans doute de l’amertume et une sensation d’inachevé.
Touché aux abdos, Thom Gicquel ne peut plus attaquer et les Coréens sont parfait tactiquement. Mieux en place sur le court, ils ne se laissent plus déborder et forcent Thom Gicquel à se déplacer en fond de court. Stratégie payante puisqu’il ne peut plus faire de différence. Sa blessure couplée à la montée en puissance de Kim/Kim n’aura pas laissé la moindre chance de remporter le trophée. Kim Sa Rang et Kim Ha Na remportent un premier titre majeur et scellent leur association avec un bon de 40 places au classement mondial (autour de la 70ème place).
Crédit photo : Sylvain Nalet
Chochuwong surprend Marin à domicile, Axelsen garde son trophée
Forfait en 2018, puis en 2019, Carolina Marin avait l’occasion de remporter pour la première fois le Spain Masters devant les siens. Elle qui s’est déjà imposée lors du Spanish International 2011 et des Championnats d’Europe 2018 à Huelva sait comment gagner devant son public. Et c’est le moins qu’elle devra faire pour aller chercher un quatrième titre mondial dans sa ville natale l’année prochaine.
Désormais assurée, ou presque, d’être tête de série à Tokyo, elle espère sans doute revenir dans le top 3 ou mieux encore. Son adversaire, la Thaïlandaise Pornpawee Chochuwong n’est pas en ballotage favorable pour aller aux Jeux Olympiques. Sa victoire la veille contre sa principale concurrente Ongbamrungphan qui occupe actuellement la seconde place qualificative de la Thaïlande compte 9 000 points d’avance (plus que 7 000 mardi) sur elle. Mais pour faire une vraie différence, encore fallait-il battre la championne olympique Carolina Marin.
Auteur d’un départ canon (21-11), l’Andalouse ne va pas parvenir à conserver son niveau de jeu dans les deux sets suivants. Bien sûr, la Thaïlandaise, 20ème mondial a élevé son niveau de jeu mais l’infime écart qu’elle parvient à conserver dans la seconde partie du second set traduit aussi l’incapacité de Marin a passer la vitesse supérieure. Résultat, l’Espagnole se retrouve embarquée dans un troisième set au scénario identique au précédent et ne parvient pas à s’en sortir après 77 minutes de jeu (11-21, 21-16, 21-18). À 22 ans, Pornpawee Chochuwong remporte le plus beau titre de sa carrière, aussi fou qu'inattendu face à la championne olympique en titre.
Si les trois premières finales ont passé l’heure de jeu, Viktor Axelsen n’en a pas eu besoin pour se défaire du triple champion du monde junior Vitidsarn. Après un set lâché lors du premier tour, Axelsen est monté en puissance tout au long de la semaine. Plus constant et solide que son adversaire aujourd’hui, Vigo s’offre son premier titre depuis près d’un an (India Open en mars 2019). Il retrouvera la troisième place mondiale alors que Vitidsarn pourrait venir jouer les trouble-fêtes dans la qualification olympique de Wangcharoen ou d’une seconde place thaïlandaise.
Crédit photo : Sylvain Nalet
Les Stoeva ont craqué, Astrup/Rasmussen en mode Changzhou 2018
Gabriela et Stefanie Stoeva ne sont pas parvenues à briser la mauvaise série face à Polii/Rahayu. Alors que les Bulgares restent sur trois revers consécutifs face aux 8èmes mondiales (pour une seule victoire), les pensionnaires d’Issy-les-Moulineaux avaient mis tous les ingrédients pour remporter un premier titre en 2020. Dans le premier set, les soeurs Stoeva s’arment de patience et poussent souvent leur adversaires à la faute ce qui leur permet de virer en tête (21-18).
La marge est réduite mais dans la seconde manche le scénario est le même malgré quelques petites imprécisions, et un premier volant de match s’offre aux championnes d’Europe. L’occasion manquée, Polii/Rahayu foncent sur l’occasion pour disputer une manche décisive (18-21, 22-20). Un troisième set qui va basculer dans le money time. Alors que les deux paires sont à égalité (15-15), Gabriela Stoeva va craquer au bout d’1h36 et offrir trois des cinq derniers points sur des fautes directes (18-21, 22-20, 21-17). C’est déjà le second titre de l’année après l’Indonesia Masters pour Polii/Rahayu qui se rapprochent du top 5 dans la course à Tokyo.
Dans la dernière finale, ce sont bien les Danois Astrup/Rasmussen qui ont privé les Taïwanais Lee/Wang, tête de série 1, de conserver leur couronne. Alors qu’ils n’étaient pas parvenus à les battre lors de leurs deux confrontations, les inconstants Danois ont joué leur meilleur badminton pour l’emporter. Si frustrants ces derniers mois, ils n’avaient plus remporté de titre sur le circuit international depuis septembre 2018 et le très réputé China Open.
Depuis, ils sont devenus champions d’Europe. Sinon rien à se mettre sous la dent, pas une finale et une logique sortie du top 10 pour une paire capable du meilleur comme du pire. Sérieux et appliqués face à Kim/Lee, Lee/Yang et Chia/Soh en demie, les 14èmes mondiaux ont remis ça aujourd’hui (21-17, 21-19). La délivrance est énorme à l’image de cette célébration pour Kim Astrup et Anders Skaarup Rasmussen qui peuvent pousser un “ouf” de soulagement. Cette victoire va leur permettre de repasser devant Boe/Conrad-Petersen dans la course olympique et également de se rapprocher du top 10 mondial.
davidfb.olry.67
Le 23/02/2020 Ã 19h14 (0)