RETRO 2018 : Meilleurs joueurs 2018 - votre top 5 décrypté

Publiée par Marius Dirand le dimanche 30 décembre 2018 à 12:00
Kento M.
Crédit photo : Badmania

Qui dit nouvelle année dit aussi bilan de la précédente. Après que Badmania vous a proposé de voter pour votre meilleur joueur ou paire de l'année 2018, nous décryptons le top 5 établi par la communauté, représenté par des joueurs et paires de l'ensemble des cinq disciplines.

5ème : Gabriela et Stefani Stoeva

Propulsées d’une 15ème place à la BWF, en mars, à un remarquable huitième spot en fin d’année, l’année 2018 des s½urs Stoeva aura été en tout point remarquable. La recette du succès ? Un sans-faute, déjà, sur la scène européenne : des quatre World Tour Super 100 disputés sur le Vieux Continent, les Bulgares ont tout raflés, de l’Orléans Masters au Scottish Open. Le duo danois Juhl/Pedersen en retrait depuis son titre au All England, les Stoeva n’ont pas tardé à prendre les rênes du leadership européen, illustré par leur premier titre de Championnes d’Europe au printemps. À nouveau éliminées en huitièmes de finale des Championnats du Monde, le tandem bulgare s’apprêtait alors à vivre une folle fin de saison.

Finalistes du Swiss Open (WTS300) puis battues dans le dernier carré du German Open (WTS300) en tout début d’année, le duo monte en gamme à la rentrée en enchaînant un quart de finale au Japan Open (WTS750) puis une remarquable demi-finale au Victor China Open, l’un des trois tournois les plus cotés de la planète (WTS1000). Malgré une rapide élimination au Denmark Open, leur incroyable parcours aux IFB (WTS750), portées par tout Coubertin et où elles s’inclineront en finale, les exposera au grand jour. Une série de 27 victoires en 31 rencontres depuis Nanjing récompensée par une septième place à la Race pour les World Tour Finals. Battues à trois reprises dès la phase de groupes, leur étape inédite à Guangzhou n’entachera en rien la formidable saison des Bulgares, redoutables et désormais redoutées.

4ème : Taï Tzu Ying

Si sa fin de saison a été ternie par des abandons à Hong-Kong puis Guangzhou lors des deux dernières étapes de l’exercice 2018, l’année de Taï Tzu Ying donnerait presque le vertige. Avec 101 667 points au compteur début novembre, la Taïwanaise a établi un nouveau record sur une année, effaçant Li Xuerui des tablettes. Numéro une mondiale depuis maintenant 107 semaines, Taï Tzu Ying, avec près de 15 000 points d’avance sur Nozomi Okuhara, sa dauphine au ranking mondial, peut rêver en grand. Car si la native de Kaohsiung poursuit sur son rythme infernal en 2019, Wang Yihan (116 semaines) et Li Xuerui (124 semaines) ont du souci à se faire.

Si son année 2018 a débuté par un revers en finale du Malaysia Masters face à Ratchanok Intanon, Taï Tzu Ying est resté conforme à ses standards par la suite : une incroyable série de 31 victoires consécutives, synonyme de titres au All England (WTS1000) et à l’Indonesia Open (WTS1000), mais aussi en Malaisie (WTS750) ainsi qu’en Indonésie (WTS500), le tout en conservant sa couronne de championne d’Asie fin avril. Toute ahurissante qu’elle peut apparaître, la série infernale de la Taïwanaise a cependant pris fin au pire des moments : comme lors des éditions 2013, 2014 et 2015, la numéro une mondiale est tombée en quart de finale des mondiaux de Nanjing.

Une déception légitime vite effacée par un titre, quelques semaines plus tard, aux Jeux d’Asie. Moins en jambes à la rentrée, Taï retrouvera son statut d’incontestée en remportant coup sur coup le Taipei Open (WTS300) puis le Denmark Open (WTS750), avant de s’incliner en finale à Paris (WTS750). Eprouvée par une saison longue de 63 matchs, ses pépins physiques au Hong-Kong Open puis lors des World Tour Finals ne l’auront pas empêché de faire mieux qu’en 2017 : avec six titres World Tour et des sacres aux Championnats et Jeux d’Asie, Taï Tzu Ying hausse la barre toujours un peu plus haut.

3ème : Zheng Siwei et Huang Yaqiong

Gagner, gagner et encore gagner. À respectivement 21 et 24 ans, Zheng Siwei et Huang Yaqiong n’ont cessé d’empiler les titres dans leur armoire à trophées en 2018. Associés pour la première fois en novembre 2017, les Chinois avaient aligné quatorze victoires de rang pour remporter leur trois premiers tournois côte à côte en fin d’année passée. Les prémices d’un duo aujourd’hui au sommet du ranking mondial depuis maintenant plus de quatre mois.

Après dix-huit victoires de rang depuis leur association commune, l’année des Chinois a débuté par un premier revers, en finale du Malaysia Masters. Vainqueurs par la suite de l’Indonesia Masters (WTS500), Zheng/Huang ont laissé transparaître une certaine forme de fébrilité, que ce soit en finale du All England (WTS1000), battus par Watanabe/Higashino, ou encore en demi-finale des championnats d’Asie, terrassés par Ahmad/Natsir (21-11, 21-13). Et si la séparation de Zheng Siwei et Chen Qingchen, numéros un mondiaux durant toute l’année 2017, avait été un mauvais choix de la CBA ? À ces interrogations, le duo chinois répond sur le court : un titre au Malaysia Open (WTS750) suivi du sacre ultime aux Championnats du Monde de Nanjing, devant leurs compatriotes Wang/Huang. Le point de départ d’une cascade de victoires et d’un mode rouleau compresseur désormais activé.

Vainqueurs autoritaires des Jeux d’Asie dans la foulée, Zheng/Huang ajoutent le Japan Open (WTS750) et le Victor China Open (WTS1000) à leur palmarès, avant de réaliser le doublé Danemark-France (WTS750). Pas tout à fait rassasiés, les numéros un mondiaux s’offrent même le China Open (WTS750) pour porter leur série de victoires consécutives à 34 succès, entachée, il est vrai, d’un abandon au premier tour du Korea Open fin septembre. 34 puis 38 pour se hisser en finale des World Tour Finals, finalement soldés par un premier revers en huit confrontations face à Wang/Huang. Douze finales en quinze tournois disputés dont neuf titres et un total de près de 110 000 points tout en haut du classement mondial : le règne de Zheng/Huang ne fait peut-être que commencer.

2ème : Marcus Fernaldi Gideon et Kevin Sanjaya Sukamuljo

Toujours aussi intenables, Marcus Fernaldi Gideon et Kevin Sanjaya Sukamuljo ont une nouvelle fois réalisés une remarquable saison. Vainqueurs de sept trophées en 2017, les Minions ont fait mieux en 2018 : neuf titres en dix finales disputées et une place de numéros un mondiaux plus que jamais confortée. Du début à la fin de l’année, les Indonésiens, sur la plus haute marche du podium à cinq reprises lors des huit tournois les plus prestigieux, n’ont laissé que des miettes sur le circuit World Tour. Avec plus de 108 000 points à la Race pour Guangzhou, Gideon/Sukamuljo auront relegués leurs premiers concurrents, Chen/Wang, à presque 30 000 points (!)

Inarrêtables sur la première partie de saison, remportant All England (WTS1000) et Indonesia Open (WTS1000), l’année des Indonésiens aura cependant été ternie par une nouvelle élimination en quarts de finale des mondiaux de Nanjing. Absents des championnats d’Asie, Gideon/Sukamuljo auront toutefois accrocher les Jeux d’Asie à leur palmarès au terme d’un incroyable parcours du combattant à Jakarta. Privés de titre au Victor China Open, troisième WTS1000 de la saison, les Minions auront répondu par des sacres au Japan et Denmark Open (WTS750), avant de réaliser le doublé China Open (WTS750) – Hong-Kong Open (WTS500) dans une fin de saison conclue en queue de poisson, à Guangzhou, lors des World Tour Finals : une aubaine pour le duo Li/Liu, sacrés aux Championnats d’Asie, du Monde et lors des World Tour Finals. À charge de revanche…

1er : Kento Momota

En l’élisant joueur de l’année 2018, la communauté Badmania ne s’est sans doute pas trompé sur le sort de ce si singulier Kento Momota. Revenu sur les courts à l’été 2017, plus d’un an après le début de sa suspension pour s’être rendu dans des casinos illégaux au Japon, le natif de Kagawa a régné en maître du circuit pendant près de douze mois. 48ème joueur mondial en janvier, Momota, 104 650 points au compteur, devance désormais son premier rival – Shi Yuqi – de plus de 13 000 unités. 2ème à la BWF au moment de sa sanction, le Japonais est venu confirmer son immense potentiel, dans la suite de ce qu’on avait pu apercevoir l’an passé.

Privé de All England, Momota a frappé un premier grand coup lors des Championnats d’Asie : tombeur coup sur coup de Shi Yuqi, Chou Tien Chen, Lee Chong Wei puis Chen Long pour s’offrir une couronne inédite, le Nippon dessinait là les contours de son incroyable saison. Sacré à l’Indonesia Open (WTS1000) devant un Axelsen en perdition en 2018, Momota s’offrait, après le bronze de Jakarta il y a trois ans, l’or de Nanjing pour devenir le premier Japonais champion du monde de la discipline. Surpris par Ginting aux Jeux d’Asie, le gaucher de 24 ans s’apprêtait, aussi, à conquérir son nouveau trône.

Intouchable au Japan Open (WTS750), puis finaliste du Victor China Open (WTS1000), Kento Momota devenait logiquement numéro un mondial au début de l’automne. Un statut qu’il ne tardera pas à justifier, vainqueur du Denmark Open puis du China Open (WTS750). Demi-finaliste à Hong-Kong (WTS500), le nouveau maître du circuit aura finalement craqué en finale des World Tour Finals devant Shi Yuqi. Qu’importe, il aura, en l’espace de quelques mois, rendu à la planète badminton l’un de ses joyaux les plus purs, désormais tout en haut de la hiérarchie.

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