Ratchanok Intanon

Précocité et talent, deux mots qui reviennent sans cesse pour décrire le parcours supersonique de Ratchanok Intanon, icône du sport thaïlandais avant même sa majorité. Née en 1995 de parents ouvriers, qui travaillaient dans une usine de bonbons, elle n'attend pas longtemps avant de briller. En 2008, elle entre dans le circuit international, à l'âge de 13 ans. Pour son premier tournoi, le Laos International, elle se hisse en finale du simple et du double mixte. Prodige de la discipline, la jeune Ratchanok dispute ses premiers Championnats du monde juniors à 13 ans. Malgré un écart d'âge jusqu'à cinq ans, la petite pépite atteint les quarts de finale et s'incline face à Wang Shixian. Dès l'année suivante, elle convertit sa chance. À 14 ans, la joueuse asiatique entame un règne de trois ans sur les Championnats du monde juniors, de 2009 à 2011, du jamais vu. Si jeune et pourtant toujours présente pour les rendez-vous les plus importants, elle atteint la finale des Jeux d’Asie du Sud-Est 2009 et remporte également une médaille d’argent avec l’équipe féminine lors des Jeux asiatiques de 2010.

Ratchanok Intanon impressionne un peu plus à chaque fois. À 17 ans, elle dispute ses premiers Jeux olympiques à Londres, en 2012. Son graal : l'or olympique, son objectif de toujours. Pour une première tentative, elle craque en quarts de finale face à Wang Xin, malgré une nette emprise sur le match. L'expérience forge la jeunesse, la Thaïlandaise rebondit avec fracas en 2013. Premier titre Superseries à l’occasion de l’India Open (Super 750)... Mais surtout, un incroyable titre mondial à Guangzhou, sur les terres des reines chinoises et face à la championne olympique Li Xue Rui. Après cet exploit, elle se blesse au dos et ne se qualifie pas pour les finales des Super Series, terminant l'année à la troisième place mondiale. Cette fantastique saison lui vaut le prix « 2013 Best Females Athletes Award » décerné par l'autorité sportive thaïlandaise. Ratchanok Intanon connaît une baisse de régime l’année suivante. Mais, celle qui est une véritable demi-déesse dans son pays n’a pas dit son dernier mot. En 2015, elle devient la première joueuse de simple thaïlandaise à remporter les Championnats d'Asie en battant une nouvelle fois Li Xue Rui. Par la suite, elle repart avec la première place à l’Indonesia Open (Super 1000) , son premier titre Superseries depuis deux ans.

La machine est relancée, comme en témoignent les trois Superseries d’affilées décrochés par Intanon en 2016. India Open (Super 750), Malaysia Open (Super 100), Singapore Open (Super 750), ces trois succès de prestige lui permettent de se hisser à la première place du classement mondial, devenant ainsi la première Thaïlandaise à réaliser cet exploit. Sa série de victoires prend fin après sa défaite dès le deuxième tour des Championnats d'Asie face à Sayaka Sato. Malheureusement, sur les grandes échéances, la géniale Ratchanok Intanon n'y arrive plus. Ses échecs en quarts de finale des JO 2016 et Mondiaux 2017 incarnent cette difficulté à regagner les sommets de son début de carrière, malgré un talent évident. En 2019, elle revient au top de sa forme. La badiste asiatique remporte l'India Open (Super 750) en s’imposant face à He Bing Jiao, sa première victoire face à la Chinoise. Elle gagne également le Malaysia Masters (Super 500), en battant notamment Tai Tzu Ying et Carolina Marín. Intanon est plutôt performante en équipe, elle repart avec une troisième médaille d’or aux Jeux d’Asie du Sud-Est par équipes, après 2011 et 2015. Elle décroche également le bronze lors de la Sudirman Cup. Cette belle saison est entachée par un contrôle antidopage positif, qui sera sans conséquence pour l’athlète thaïlandaise. Elle a en effet démontré que son résultat d'analyse anormal était lié à l'ingestion de viande contaminée. Moins sur le devant de la scène qu’auparavant, Ratchanok Intanon continue de décrocher des tournois du HSBC BWF World Tour et des médailles en équipe comme le bronze à l’Uber Cup en 2020 et 2022. Pour sa quatrième participation aux Jeux olympiques à Paris, la joueuse asiatique est toujours le meilleur espoir de médaille de son pays. Elle ne parvient néanmoins toujours pas à dépasser les quarts de finale, comme en 2012 et 2021.