La magie du sport résulte souvent de notre incapacité à expliquer certains de ses aspects. En tout point de vue, voir l'Espagnole Carolina Marin (9) atteindre la finale des championnats du monde de badminton 2014 apparaît justement comme un véritable tour de prestidigitateur. A 21 ans, la pépite européenne n'en finit plus de briser toutes les règles pré-établies du Badminton. Et face à la triste conclusion de cette soirée de demi-finales à Copenhague, il fallait bien ce rayon de soleil pour sortir de la grisaille.

Marin, la nouvelle vague

Et si l'on concluait un pacte ? Celui d'oublier qu'il n'y aura pas de Danois en finale de "leurs" mondiaux. De ne pas penser aux leçons reçues par Boe/Mogensen et Fischer/Pedersen (3) par Lee/Yoo (2 - 21-12, 21-18) et Xu/Ma (2 - 21-15, 21-9). De fermer les yeux - une nouvelle fois - sur la simili-victoire de Zhang/Zhao sur leurs compatriotes Liu/Bao. Positivons, et regardons vers cette incroyable Carolina Marin, plus que jamais dans la lumière après sa victoire sur P.V. Sindhu (21-17, 21-15).

Et dire que, grâce à son recrutement par le club du CB Aulnay-sous-Bois, nous aurons l'occasion de voir cette incroyable joueuse dans notre championnat Top 12 français ! Au delà du prestige, c'est une chance exceptionnelle pour les jeunes (et les moins jeunes) badistes d'observer un exemple. Combativité, travail, refus de la défaite : l'Espagnole a tout, mais partait pourtant de rien.

Au bord des larmes à la fin du match, Sindhu semblait penser hier avoir loupé une occasion en or de disputer le titre mondial. C'est oublier un peu vite à quel point l'Indienne a été dominée tactiquement par la rigueur de l'Espagnole. Baladée aux quatre coins du court, la médaillée de bronze de l'édition 2013 n'a existé que par intermittence. Beaucoup plus constante et appliquée, Marin elle a déroulé son plan de jeu à la perfection. A chaque début de money-time, l'Espagnole a pris le large. Et à chaque fin de set, Marin jouait sur du velours avec un matelas confortable pour conclure. Du grand art.

Face à son plus grand défi de la semaine, la championne olympique Li Xuerui, Carolina Marin ne partira une nouvelle fois pas favorite. Pas forcément une bonne nouvelle pour la chinoise : elle ne semble jamais aussi forte que dans cette position !

Sugiarto peut enrager

En ouverture de la session de nuit à Copenhague, Chen Long (2) a vite rejoint Lee Chong Wei (1) pour la finale de rêve attendue. Si le Chinois s'impose en 2 sets face à Tommy Sugiarto (5), l'Indonésien regrettera longtemps cette fin de second set. Après une première manche dominée par Chen, Sugiarto prend les commandes des débats. Au dessus tout au long du set, la tête de série 5 se plaint régulièrement d'un sol devenu glissant. Jusqu'à l 'accident à 17-15 en sa faveur où Sugiarto glisse et se blesse à la cuisse. Au courage, il termine le set mais ne peut empêcher l'envol de son adversaire vers la finale.

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